Zoom sur les Smart Cities, ces villes qui connectent leurs infrastructures aux voitures

 
Pour faire face aux problèmes de mobilité grandissants au sein de certaines agglomérations, plusieurs villes travaillent sur des solutions novatrices qui visent à conjuguer écologie et bien-être, notamment avec, en filigrane, des connexions entre les infrastructures et nos modes de déplacement.

Aujourd’hui, vous n’êtes sûrement pas sans savoir que de nombreuses métropoles font face à de nombreux problèmes de mobilité. C’est pourquoi plusieurs villes ont entamé une transition sans précédent grâce aux technologies, afin de rendre les déplacements moins compliqués et d’offrir une meilleure qualité de vie à ses habitants.

Ces villes intelligentes, que l’on appelle aussi « Smart Cities », apprennent en quelque sorte les habitudes de ses habitants afin d’adapter ses infrastructures et améliorer les conditions de vie. Aujourd’hui, l’avènement de la Smart City passe évidemment par la mise en place de nouvelles solutions de déplacement qui favorisent la mobilité électrique, pour des enjeux écologiques évidents, ou encore la mobilité partagée. Elle est aussi dotée d’infrastructures intelligentes capables de communiquer les unes avec les autres en temps réel. Cela forme ainsi un écosystème urbain à la fois plus fiable et plus respectueux de l’environnement.

Pour résumer, les Smart Cities utilisent les innovations technologiques pour améliorer la qualité de vie, fluidifier le trafic et préserver l’environnement. Il est donc loin le temps où un accès à Internet en haut débit suffisait pour être estampillé « Smart City ». Désormais, ces villes intelligentes ont pour vocation, sur le papier, de se mettre au service du citoyen, de la mobilité et de l’environnement.

L’apport des constructeurs automobiles

L’enjeu majeur de la Smart City aujourd’hui, c’est la mobilité et les transports qui ont déjà entamé une profonde mutation dans certaines villes. Les métropoles développent des solutions destinées à réduire la pollution en fluidifiant la circulation, en facilitant le stationnement et en encourageant les déplacements verts via des moyens de transport électriques. Demain, les systèmes d’information et les nouvelles technologies permettront aux usagers de choisir leur itinéraire ou leur mode de transport en fonction du trafic, de la météo ou du niveau de pollution.

En collaboration avec certaines villes et les infrastructures adaptées, certains constructeurs automobiles développent déjà des technologies autour des Smart Cities. Nous pouvons par exemple citer Audi et son système « Smart City Traffic Light Assistance » présenté il y a déjà quelques années au CES de Las Vegas. Ce système indique la vitesse à laquelle rouler pour éviter les feux rouges.

Une Audi équipée de la technologie « Smart City Traffic Light Assistance »

Cette technologie fonctionne via des données environnantes (vitesse, itinéraire, timing des feux…), transmises à la voiture par Wi-Fi. Celle-ci va alors indiquer au conducteur la vitesse à laquelle rouler pour passer le prochain feu pendant qu’il est vert. C’est une solution pour fluidifier le trafic et que l’on imagine très bien s’immiscer au sein des futures voitures autonomes qui seront directement connectées aux infrastructures des villes.

Autre exemple, celui de BMW, avec ses modèles hybrides rechargeables. Depuis quelques années, Paris a mis en place des zones à faible émission qui deviennent restreintes en cas de pic de pollution à certaines voitures seulement. Ces zones interdisent d’ailleurs déjà l’accès aux voitures jugées trop polluantes. La firme allemande, en collaboration avec les municipalités, a ainsi cartographié ces zones de sorte que, une fois qu’un de leurs modèles hybrides pénètre dans cette zone, ce dernier passe automatiquement en mode 100 % électrique. Sous réserve bien évidemment d’avoir suffisamment de batterie.

La technologie BMW eDrive Zone qui indique quand la voiture pénètre dans une zone à faible émission

Des technologies au profit de l’écologie ?

L’avènement de la mobilité électrique au sein de ces Smart Cities doit aussi s’inscrire dans une démarche environnementale. Les villes travaillent donc sur la réduction du gaspillage énergétique et le développement des énergies renouvelables via le développement de réseaux électriques intelligents que l’on appelle aussi « Smart grides« . Ces réseaux sont capables d’ajuster les flux d’électricité entre fournisseurs et consommateurs.

Ainsi, dans une ville connectée, les infrastructures urbaines traditionnelles comme les bâtiments, les canalisations ou encore les routes, seront couplées à des solutions d’échanges de données en temps réel. Grâce à la connectivité des voitures électriques, l’association avec ces réseaux électriques intelligents permettra une recharge elle aussi plus intelligente en puisant par exemple l’électricité sur le réseau quand elle est la plus disponible, voire en la restituant quand elle vient à manquer.

De nombreux exemples à travers le monde

Dans notre vie de tous les jours, il est encore compliqué de se rendre compte des avancées technologiques dans ce domaine, en grande partie parce que la mobilité observe aujourd’hui un virage à 180°, notamment dans les grandes villes. Certaines villes sont aussi plus avancées que d’autres dans ce domaine, à l’image de Singapour, qui a fait du développement urbain intelligent sa carte de visite. La cité d’Asie du Sud-Est multiplie les expériences sur les véhicules autonomes et a lancé un système d’autopartage de véhicules électriques. Elle a mis en place un dispositif de circulation payante dont le prix varie en fonction du trafic, du quartier, des heures et des jours.

Autre exemple plus proche de chez nous, à Zurich, en Suisse. La ville combine un système de gestion intelligent des bâtiments (chauffage, électricité et refroidissement sont interconnectés) à un réseau de transports publics de référence. La cité helvétique se distingue globalement par la fluidité de la circulation et elle fait état également d’un programme très développé de numérisation de ses infrastructures. Sans aller beaucoup plus loin, à Genève, la ville se distingue par son système de stationnement intelligent. Une série de capteurs a été installée pour détecter les places de stationnement disponibles ou en passe de l’être. Ces capteurs envoient les données par un système de panneaux de guidage dynamique ou directement sur leur smartphone des conducteurs aux alentours.

En Europe, d’autres villes se distinguent, en particulier Copenhague, la capitale du Danemark, qui ambitionne de devenir zéro-carbone d’ici 2025. Cela passe évidemment par une transition sans précédent et la ville a mis les moyens de ses ambitions en équipant tout son mobilier urbain de capteurs, depuis le lampadaire à la poubelle pour une collecte optimisée des déchets. Un peu plus au nord, à Oslo, en Norvège, la ville à prévu de réserver un accès exclusif dès 2025 aux voitures électriques. Au-delà du simple souhait de réserver l’accès de ses rues aux voitures électriques, Oslo a adopté quelques mesures pour accélérer la transition vers des véhicules « zéro émission », notamment en leur laissant la possibilité d’emprunter des couloirs de bus, en leur offrant la gratuité du parking ou encore des tarifs avantageux au péage urbain.

Songdo, la référence mondiale

Concernant la voiture et ces fameuses Smart Cities, la ville de Songdo est sans doute l’une des références dans le monde. Érigée à proximité de l’aéroport de Séoul, Songdo ne connaîtra sans doute jamais les embouteillages qui paralysent quotidiennement la capitale sud-coréenne. Dans les rues de cette ville très récente installée à 50 kilomètres de Séoul, la municipalité a installé des milliers de capteurs qui analysent le trafic pour détecter et prévenir tout risque de congestion. Grâce aux données reçues, les instructions de navigation adressées aux conducteurs sont immédiatement mises à jour pour éviter tout risque de congestion.

Toutefois, comme énoncé plus haut, Songdo est une sorte de ville prototype créée de toutes pièces par un consortium d’investisseurs privés qui ont pour ambition de tester en conditions réelles les infrastructures qui contribueront prochainement à l’avènement de la ville intelligente. Autre exemple : grâce aux nombreuses caméras, le système est capable d’alerter automatiquement les secours si un accident survient, tout en détournant l’itinéraire des véhicules qui allaient emprunter l’axe concerné. Le système va même plus loin en identifiant la victime grâce à la reconnaissance de sa plaque d’immatriculation, permettant ainsi aux urgences d’accéder sans délai à son dossier médical.

Est-ce vraiment pour demain ?

Le dernier exemple peut aussi bien fasciner que faire peur. Le modèle de Smart City soulève évidemment d’innombrables questions légitimes, notamment liées au respect de la vie privée. Comme souvent, la technologie va beaucoup plus vite que le législateur et avant que toutes ces nouveautés soient démocratisées, de l’eau va couler sous les ponts. Toujours est-il que sans pour autant basculer dans « l’excès » du dernier exemple, des solutions permettant de fluidifier le trafic au sein de certaines grandes villes et de réduire les émissions polluantes sont bien évidemment aujourd’hui largement légitimes.

Selon le Forum Économique Mondial, le paysage des transports urbains aura changé de manière significative en 2050. La mobilité sera désormais au service de tous, c’est-à-dire que les véhicules électriques participeront aussi à la gestion énergétique de la ville. Les véhicules autonomes optimiseront également leurs usages et leurs services. Les habitants auront, pour la majorité, basculé vers des déplacements multimodaux gérés en temps réel grâce à la transformation numérique des territoires.


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