Pourquoi le prix des voitures électriques ne va pas baisser en 2022

 
Après la crise des semi-conducteurs ainsi que le prix de l’énergie qui s’envole depuis des mois, un troisième facteur va avoir un impact important.
La Gigafactory du Texas // Source : Tesla

L’année 2022 risque d’être une année très difficile pour les constructeurs automobiles, mais aussi pour celles et ceux qui décident d’acheter une voiture électrique. Après la crise des semi-conducteurs ainsi que le prix de l’énergie qui s’envole depuis des mois, un troisième facteur va avoir un impact important.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, et les sanctions mises en place par les Occidentaux ont eu pour conséquence une hausse du prix des métaux tels que le nickel, le palladium ou l’aluminium. Ce qui inquiète les constructeurs de véhicules électriques est la flambée sans précédent du prix du nickel.

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Brièvement, la tonne métrique a atteint 100 000 dollars à la London Metal Exchange. Cette augmentation soudaine aurait été déclenchée par des vendeurs à découvert qui auraient tenté de couvrir leurs positions courtes sur le nickel, craignant que l’approvisionnement de la Russie ne soit coupé du reste du monde.

Source : Bloomberg

L’entreprise russe MMC Norilsk Nickel PJSC est fortement perturbée par les sanctions occidentales, ce groupe est le premier producteur au monde. La Russie a fourni près de 13 % de la capacité mondiale totale d’extraction de nickel en 2021, selon le cabinet de conseil Rystad Energy.

Le nickel, un ingrédient clé des batteries rechargeables

Ce métal est un ingrédient clé des batteries rechargeables. Les batteries à haute densité d’énergie, qui sont nécessaires pour les véhicules électriques avec d’importes autonomies, utilisent toutes une grande quantité de nickel dans la cathode de la cellule de la batterie. En volume et en coût, ce métal représente une part importante du coût de la batterie d’un véhicule électrique, qui à son tour est la partie la plus coûteuse d’un VE.

Cette situation a poussé Elon Musk à appeler le monde à forer davantage de pétrole et de gaz la semaine dernière. Cette situation met en fait l’accent sur les alternatives au pétrole et au gaz et pourrait accélérer le passage à l’énergie propre, qui est la seule mission de Tesla.

De plus, ce métal est crucial pour la transition énergétique, puisqu’il est utilisé pour fabriquer des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes

De nouvelles chimies sont développées

Heureusement, des alternatives existent pour les constructeurs automobiles, car de nouvelles chimies sont développées, notamment le phosphate de lithium-ion.

Tesla a d’ailleurs déjà favorisé la technologie LiFePO4 ou LFP pour ses modèles à « autonomie standard » dans le monde entier. Ces batteries avec des cellules lithium-fer-phosphate (LFP) ont d’autres avantages que leur prix.

Les batteries au lithium fer phosphate offrent nombre une durée de vie prolongée, pas d’entretien, davantage de légèreté, un meilleur rendement de décharge et de charge, notamment. On peut, par exemple, charger son véhicule à 100 % sans endommager les cellules.

Enfin, leur fonctionnement repose sur une anode graphite carbone et une cathode avec du phosphate de fer lithiné (LiFePO4). Concrètement : elles sont moins polluantes à fabriquer.

Les prix ne vont pas baisser, les livraisons sont décalées

Force est de constater qu’il semble inenvisageable de voir les prix des voitures électriques baisser. Alors même que c’est un argument fort des partisans anti-électrique qui mettent en avant les tarifs élevés des voitures électriques, quand le bonus écologique baisse régulièrement.

Tesla, le plus grand vendeur de voitures électriques au monde, a récemment augmenté le prix de sa voiture phase, la Model 3 classique. Le configurateur de Tesla affiche désormais la date de mars 2023 pour les livraisons de la Model 3 la plus accessible.


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