Non, Ferrari ne compte pas continuer à polluer avec ses moteurs thermiques après 2035

 
Le parlement européen a voté en faveur de l’arrêt de la vente des véhicules thermiques neufs dès 2035 au sein de l’union Européenne. Un amendement, dit « Ferrari », a été déposé afin de rendre la situation moins compliquée pour les constructeurs de luxe. Mais Ferrari n’est pas concerné.
Ferrari SF90 Stradale // Source : Ferrari

Vous l’avez sans doute compris, les véhicules qui ne sont pas zéro émission lors de leur phase de roulage n’ont pas la cote. Entre les Zones à Faibles Émissions qui se multiplient et les annonces des constructeurs qui affirment arrêter les véhicules thermiques d’ici à quelques années, tout va en ce sens. Ce mercredi 8 juin 2022, le Parlement européen a enfin voté en faveur de l’interdiction de la vente des véhicules neufs dotés de moteur diesel ou à essence dès 2035.

Si les constructeurs n’auront apparemment pas d’autres choix que d’arrêter de commercialiser des véhicules thermiques et hybrides d’ici au 1er janvier 2035, un amendement, nommé « Ferrari » par la presse, vient ouvrir la porte à quelques exceptions notables.

Une réduction du CO2 qui ne plaît pas à tout le monde

Nous en parlions déjà le mois dernier et c’est désormais officiel : les motorisations à essence, hybrides et diesel ne seront plus admises sur les véhicules neufs à partir de 2035 en Europe. Le texte vise également à réduire les émissions de CO2 de 55 % d’ici à 2030, grâce à des objectifs spécifiques selon les marques. Les constructeurs vendant moins de 10 000 véhicules par an peuvent demander des dérogations à leurs objectifs jusqu’en 2030. Et c’est justement cette dernière règle que le lobby italien veut retoquer.

Des dérogations pour voitures de luxe

L’amendement, dit « Ferrari », porté principalement par des eurodéputés italiens, souhaite en effet que les constructeurs vendant moins de 10 000 véhicules par an puissent déroger à leurs objectifs de réduction de CO2 jusqu’au 1er janvier 2036 et non pas jusqu’en 2030 comme la règle le veut en l’état.

Un amendement qui, s’il est accepté, permettrait à des constructeurs comme Lamborghini, Maserati ou Aston Martin (qui ont respectivement vendu 8 405, 4 239 et 2 007 véhicules en 2021) de ne pas avoir à réduire graduellement leurs émissions de CO2 au même niveau que celui des constructeurs traditionnels avant le 1er janvier 2036.

Encore des voitures à essence après 2035

Concernant les plus petits constructeurs  qui vendent moins de 1 000 voitures par an, comme Bugatti (150 exemplaires vendus en 2021) ou Koenigsegg (une trentaine de voitures vendues par an), la règle adoptée par le Parlement européen est claire puisqu’ils pourront continuer à vendre des véhicules thermiques même après 2035. Précisons que cette règle n’est pas liée à l’amendement proposé par les députés européens.

L’amendement Lamborghini et non Ferrari

Mais pourquoi tout le monde cite Ferrari ? Dans les faits, cet amendement ne concernerait absolument pas Ferrari. En effet, le constructeur italien a vendu 11 155 véhicules en 2021. La barre des 10 000 véhicules vendus a été franchie en 2019 mais « seulement » 9 119 Ferrari ont été vendues en 2020. Sûrement un effet de la COVID. Quoi qu’il en soit, il est clair que Ferrari vendra plus de 10 000 voitures par an à l’avenir.

Appelons donc plutôt cet amendement le « Lamborghini ». Si l’amendement n’est pas accepté, le constructeur italien aura en conséquence tout intérêt à accélérer le développement de son premier modèle électrique qui n’est pas attendu avant 2025 s’il veut éviter de dépasser son objectif de CO2 comme il l’a déjà fait en 2019. Ferrari, de son côté, a dans ses cartons une voiture 100 % électrique prévue pour 2025.

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