Au début du mois de juin 2022, le Parlement Européen a voté la fin des ventes de voitures thermiques à partir de 2035 en Europe. Mais certains États font de la résistance, à l’image de l’Italie qui pousse pour un amendement Ferrari ou pour l’Allemagne dont le ministre des Finances est très vocal à l’encontre de cette mesure.
Mais cinq États européens (l’Italie, le Portugal, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie) voudraient s’opposer à la mesure et proposer une alternative bien moins séduisante pour la planète et le réchauffement climatique.
Des voitures thermiques jusqu’en 2040
Selon le document consulté par Reuters, les cinq pays voudraient mettre des bâtons dans les roues européennes, dont l’objectif est de réduire de 55 % les émissions de CO2 d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Au lieu d’interdire la vente des voitures thermiques en 2035, les cinq pays frondeurs proposent de décaler cette date à 2040.
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En 2035, ils proposent l’obligation d’avoir réduit de 90 % les émissions de CO2 des voitures neuves. Pour les professionnels, les cinq pays sont encore plus frileux avec le souhait de 80 % de réduction des émissions de CO2 pour les véhicules utilitaires légers.
Des raisons pragmatiques
Mais pourquoi ces cinq pays souhaitent-ils retarder l’électrification des voitures européennes ? La première raison est d’ordre logistique puisque l’infrastructure de recharge ne serait pas prête et une « période de transition est nécessaire » peut-on lire sur le document.
La seconde raison est d’ordre socio-économique, car l’Italie, le Portugal, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie veulent que soient prises en compte les différences de pouvoir d’achat entre les différents citoyens européens.
Ces cinq pays ont tout à fait raison sur ces deux arguments. Les réseaux de recharge doivent être étoffés et les citoyens européens doivent être aidés financièrement dans l’accession d’un véhicule électrique. Mais sur le premier point, il reste encore 13 ans avant la date fatidique de 2035, ce qui laisse amplement le temps de développer un réseau européen de recharge digne de ce nom. D’ailleurs, l’Union européenne prépare une réglementation obligeant les pays à installer des millions de points de charge à travers l’Europe durant la décennie à venir.
Sur le volet financier, il est clair que l’Europe a son rôle à jouer dans les subventions destinées aux voitures électriques, puisque les économies des différents pays composant l’Union n’ont pas les mêmes moyens et budgets internes.
La Commission européenne tranchera
On espère donc que la gronde de ces cinq pays est plus un moyen de pression qu’une réelle volonté de retarder l’électrification massive des voitures européennes. La prochaine étape, c’est la discussion et le vote, à la Commission européenne, du texte précédemment adopté par le Parlement européen. Un vote à la majorité qui n’est à priori pas joué d’avance avec les différents lobbies européens sur le sujet.
Parallèlement, Reuters nous apprend que le Japon fait pression sur le G7 pour ralentir la route vers le tout électrique, afin de favoriser Toyota — et ses moteurs hybrides — qui serait défavorisé en cas de passage massif au 100 % électrique.
Pour aller plus loin
Vous ne pourrez plus acheter une voiture diesel et essence neuve dès 2035
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