Voitures électriques chinoises : pourquoi leur arrivée massive en Europe pose problème

 
Alors que les ventes de voitures électrique stagnent en Europe, les constructeurs chinois sont quant à eux de plus en plus présents. Et cela risque de poser divers problèmes.
Les BYD Han et Atto 3 devant la Tour Eiffel à Paris
Les BYD Han et Atto 3 devant la Tour Eiffel à Paris

Nio, Xpeng ou encore BYD et MG. Des noms encore totalement inconnus il y a quelques années et qui pourtant font de plus en plus parler d’eux en Europe. Car c’est un fait, les constructeurs chinois sont aujourd’hui bien présents en Europe, et devraient continuer d’envahir nos routes. Finie l’image de marques bas de gamme, les voitures made in China sont désormais désirables et cette mention autrefois cachée est même un argument pour certains, comme Aiways, qui lance son U6 sur le Vieux Continent.

Une véritable offensive

Si elles ne sont pour la plupart pas encore vendues en France, les marques chinoises commencent tout doucement leur invasion, alors qu’elles étaient très nombreuses au Mondial de l’auto qui a fermé ses portes hier. Par ailleurs, elles sont déjà commercialisées dans plusieurs pays, et notamment en Norvège. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles rencontrent un vrai succès.

Selon un rapport de l’ONG Transport & Environnement, les constructeurs chinois « représentent 5 % de tous les véhicules électriques (VE) vendus depuis le début de l’année » en Europe. Et ce chiffre pourrait fortement augmenter, puisque l’organisation annonce qu’ils « pourraient fournir à l’Europe de 9 à 18 % de ses VE en 2025« .

Selon GlobalData, d’ici 2030, la Chine comptera pour 60 % des livraisons de voitures électriques à travers le monde. Le pays aurait dix ans d’avance sur le reste du monde, notamment grâce à sa capacité de production des batteries lithium estimée à plus de 70 % en 2030. Pour le moment, la Chine s’accapare plus de 56 % des parts de marché de l’industrie de la batterie lithium, et devrait compter pour 25 % des ventes de voitures électriques dans le monde d’ici 2025.

Nio ET7 // Source : Nio

Et cela risque de poser de sérieux problèmes. En effet, cette explosion des marques chinoises chez nous risque bien de mettre à mal la compétitivité européenne, et d’engendrer des destructions d’emploi, puisqu’une partie importante de la production risque d’être délocalisée dans l’Empire du Milieu.

D’ailleurs, selon une étude de Jato Dynamics, une voiture électrique sur cinq vendue en Europe est déjà assemblée en Chine. Et pourtant, seulement 18 % des modèles électriques commercialisé chez nous sont de marque chinoise. En effet, de nombreux constructeurs européens ont délocalisé leur production en Asie, comme Dacia ou BMW. Une situation alarmante pour T&E, qui souligne que « le climat et les emplois du continent sont en jeu« .

Des ventes qui stagnent en Europe

Mais alors que les marques chinoises sont en train de conquérir le Vieux Continent, les ventes de voitures électriques sont tout de même en baisse, alors que leur part de marché est passé de 13 % au second semestre 2021 à 11 % sur la même période en 2022. En France, elle est de 12 % actuellement, alors qu’elle est à 18 % en Chine.

Si l’offre devient de plus en plus vaste, il faudra composer avec une baisse du bonus écologique à 5 000 euros en 2023, même si celui-ci a été augmenté à 7 000 euros pour les ménages les plus modestes. Alors que T&E tire la sonnette d’alarme, l’organisation propose également des mesures à mettre en place, afin de relancer les ventes et d’inciter à l’achat de marques européennes.

Parmi elles, la création d’un leasing social dès l’an prochain. C’est justement ce que prépare le gouvernement, qui souhaite proposer une location de voiture électrique à 100 euros par mois. Celui-ci devrait notamment être axé sur les voitures françaises ou européennes.

MG4

Dans le même temps, une réflexion est également en cours pour réserver l’accès au bonus écologique aux véhicules assemblés en France ou en Europe. Une mesure qui priverait alors les MG 4, Dacia Spring et autres Tesla Model 3 de cette aide, au profit de modèles fabriqués sur le Vieux Continent.

C’est d’ailleurs également l’une des recommandations de Transport & Environnement, qui demande également que les plus petits segments (citadines et compactes) ne soient pas abandonnés non plus, afin de garantir un accès à la voiture électrique au plus grand nombre.

Le problème des voitures électriques fabriquées en Chine

Le problème des voitures électriques fabriquées en Chine est multiple. En effet, la production est plus polluante qu’en Europe, à cause des centrales à charbon massivement utilisées dans le pays, et le droit des travailleurs est plus faible qu’en Europe. Les constructeurs sont en plus obligés de faire transiter les voitures vers l’Europe en bateau, ajoutant là aussi une pollution supplémentaire.

Mais les constructeurs chinois arrivent également en Europe avec leurs usines, à l’image de Nio pour la fabrication de ses stations d’échange de batteries, ou encore CATL pour la production des batteries. Les constructeurs chinois de voitures tardent toutefois à vouloir implanter leurs usines en Europe. On se demande donc si Joe Biden n’a pas raison en créant un protectionnisme américain, obligeant plus ou moins aux constructeurs de venir s’installer aux États-Unis pour vendre des voitures électriques dans le pays.


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