L’autonomie est l’une des premières choses que l’on regarde lorsque l’on achète une voiture électrique. Mais au fil des années, les modèles affichent des valeurs de plus en plus grandes, alors que certains modèles comme la Mercedes EQS dépassent aujourd’hui les 700 kilomètres selon le cycle WLTP. Mais il y a un souci. Car s’il faut de grosses batteries pour assurer une grande autonomie, celles-ci n’ont pas que des avantages.
Elles coûtent en effet plus cher à produire, alors que le kWh a fortement augmenté au cours des derniers mois. Mais ce n’est pas tout, car elles entraînent aussi une hausse du poids et de la consommation, au détriment de l’autonomie. Un véritable cercle vicieux donc.
Une alternative pour le futur
Si la solution actuellement envisagée par certains constructeurs, comme Renault, est donc d’implanter des batteries plus petites, cela ne résout pas le problème de l’autonomie. Pour cela, les marques et les équipementiers travaillent sur différentes alternatives, comme Tesla avec ses cellules 4680, qui offrent une meilleure densité et une autonomie théoriquement en hausse de 16 %.
Mais d’autres solutions sont également en cours de développement. Et parmi elles, les batteries solides. Cette technologie, qui pourrait révolutionner l’automobile se distingue notamment des accumulateurs au lithium standard par leur électrolyte solide, plus stable qu’une solution liquide. Résultat, le risque d’incendie est diminué. Ainsi, sans risque de surchauffe, les cellules peuvent être assemblées de manière plus compacte, améliorant alors très nettement la densité d’énergie stockée. Et donc l’autonomie.
Résultat, pour un même poids et un même volume qu’une batterie au lithium, il serait possible d’emmagasiner plus d’électricité. Si cette technologie coûtera moins cher à produire que les accumulateurs que l’on connaît actuellement, elle est pour l’heure très difficile à industrialiser. À tel point que selon un communiqué de StoreDot, une entreprise spécialisée dans la conception de batteries semi-solides pour voitures électriques, cette technologie ne sera pas accessible dans des véhicules de série avant au moins une décennie.
Des propos qui rejoignent peu ou prou ceux de Nissan, qui estiment que les batteries solides ne verront pas le jour avant 2028 au moins. Selon StoreDot, les constructeurs devraient envisager une autre solution en attendant. Et celle-ci n’est autre que la batterie semi-solide, très prometteuse et qui pourrait jouer le rôle d’intermédiaire le temps que les technologies évoluent. On peut nuancer les propos de StoreDot, puisqu’elle a intérêt à pousser les batteries semi-solides qu’elle conçoit.
Une technologie pratique
En mars dernier, la start-up israélienne fondée en 2012 annonçait travailler sur une technologie permettant de récupérer 160 kilomètres d’autonomie en seulement cinq minutes. Une durée qui passera à trois minutes en 2028 avant d’atteindre les deux minutes à partir de 2032. Une prouesse justement rendue possible par la technologie solide et semi-solide.
Mais la firme n’est pas la seule à travailler au développement de cette alternative. En effet, l’entreprise chinoise WeLion, annonçait au début du mois le lancement de la production de sa première batterie solide qui équipera les Nio ET5 et ET7. Celle-ci leur permettra d’atteindre une autonomie d’environ 1 000 kilomètres selon le cycle chinois CLTC, ce qui équivaut à environ 850 kilomètres WLTP. Un record face aux Mercedes EQS et Lucid Air, qui culminent à 780 kilomètres.
L’entreprise chinoise n’est pas la seule à afficher une longueur d’avance, puisque c’est également le cas de Dongfeng. La société asiatique s’apprête également à lancer la production de sa batterie semi-solide. Celle-ci équipera une voiture électrique similaire à la 408 chinoise déjà commercialisée dans l’Empire du Milieu, qui pourra se « recharger » en seulement trois minutes avec le système d’échange des batteries. Là encore, cet accumulateur pourra assurer une autonomie CLTC de 1 000 kilomètres, auquel il faut retirer entre 10 et 15 % pour atteindre l’autonomie selon la réglementation européenne.
Sur le Vieux Continent, cette technologie ne semble pas encore très développée. Concernant les batteries 100 % solides, Stellantis table sur une arrivée en 2026, tandis que BMW évoque plutôt 2030, comme StoreDot. Certaines batteries solides seront produites en France.
Pour aller plus loin
Batteries solides : comment cette technologie va révolutionner l’autonomie des voitures électriques
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