Encore méconnues il y a quelques années, les marques chinoises envahissent aujourd’hui massivement le marché européen. On pense bien sûr à MG, désormais bien implantée chez nous mais également à BYD, Nio ou encore Xpeng, déjà commercialisées en Norvège. Mais alors que les spécialistes s’inquiètent de l’arrivée de ces constructeurs, qui pourraient faire passer le Vieux Continent du statut d’exportateur à celui de simple importateur, ces derniers sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Bien au contraire.
De grandes ambitions
Aujourd’hui, une voiture électrique sur cinq vendue en Europe est assemblée en Chine selon Jato Dynamics. De quoi mettre à mal la compétitivité de notre continent et risquer la disparition de millions d’emplois. À tel point que le gouvernement français souhaite agir en réservant le bonus écologique aux véhicules produits en Europe. Ce qui priverait la MG 4 mais également la Dacia Spring, la Tesla Model 3 ou encore le futur Cupra Tavascan.
De leur côté, les marques chinoises commencent quant à elles à vouloir produire leurs voitures chez nous, à mesure qu’elles accélèrent leur développement sur le territoire. C’est notamment le cas de BYD, qui prévoit l’installation d’une, voire deux usines en Europe au cours des prochaines années. Ainsi, elle y assemblera les véhicules qui seront ensuite commercialisés en Norvège et sur le reste du Vieux Continent.
En revanche, la marque ne produira pas ses batteries sur place, contrairement à un autre géant du secteur, CATL. La firme chinoise possède en effet déjà une usine en Allemagne et annonçait en septembre dernier l’ouverture d’un second site, cette fois-ci situé en Hongrie. Si celui-ci n’est pas encore opérationnel, c’est bel et bien le cas du premier, comme l’annonce l’entreprise dans un communiqué. Celle-ci vient en effet de démarrer les lignes de fabrication de sa première usine située en dehors de la Chine.
Au cours des premières années, CATL devrait produire 8 GWh par an sur ce site. Une capacité qui devrait par la suite atteindre les 14 GWh annuels. Si cela peut sembler peu, l’entreprise a déjà produit 100 GWh en 2021. De plus, son usine hongroise devrait quant à elle afficher une capacité annuelle de 100 GWh également, grâce à un investissement de 1,8 milliard d’euros. À titre de comparaison, Tesla prévoit une production de 100 GWh à Berlin par an et 250 GWh à terme après extension. BYD, quant à lui, devrait cumuler 285 GWh de capacité en Chine d’ici la fin 2022.
Une production moins polluantes
De plus, avec son usine allemande, CATL possède déjà une certaine longueur d’avance sur son rival américain. Car si la firme d’Elon Musk possède elle aussi un site de production chez nos voisins, à proximité de Berlin, celui-ci ne fabrique pour l’heure que le Model Y. Tesla doit également produire sa prometteuse batterie 4680 dans cette usine, mais elle rencontre encore des difficultés pour l’industrialiser à grande échelle. Pour l’heure, celle-ci est produite à très petite échelle sur une ligne pilote à Fremont, en Californie ainsi qu’au Texas dans la Gigafactory d’Austin.
Mais cette production européenne des batteries CATL possède un autre avantage. En effet, on sait que la production des accumulateurs sont les éléments les plus polluants dans une voiture électrique, en raison notamment du processus de fabrication. Or, cette usine sur le Vieux Continent devrait permettre de résoudre en partie ce problème. En effet, et comme l’évoquait l’entreprise dans un précédent communiqué, seule de l’énergie renouvelable sera utilisée pour la production.
Mais globalement, la production européenne est de toutes façons moins polluante qu’en Chine. En 2018, l’Empire du Milieu rejetait environ 550 grammes de CO2 par kWh d’électricité produite, contre 256 grammes pour la Hongrie. À cette période, un kWh consommé en France équivalait à 64 grammes de CO2. Autant dire que le développement des usines de batteries en Europe est donc une bonne nouvelle. Une décision qui devrait plaire à l’Europe, qui souhaite imposer des réglementations sur les batteries.
De plus, cela devrait également permettre de réduire les délais de livraison, alors que CATL fournit déjà plusieurs constructeurs européens comme BMW, Peugeot ou encore Volkswagen. En parallèle de sa batterie révolutionnaire Qilin CTP 3.0, qui permet une recharge de 10 à 80 % en dix minutes, l’entreprise travaille également sur une autre solution, qui n’est autre que l’échange de batterie, similaire à ce que proposent déjà Nio et MG depuis peu.
Pour aller plus loin
Voitures électriques : l’Europe part en guerre contre les batteries chinoises polluantes
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