Si vous avez déjà conduit une voiture électrique en hiver, ou si vous en êtes propriétaire, vous avez sans doute remarqué que l’autonomie est nettement inférieure à celle affichée en été. Et rassurez-vous, ce n’est pas un problème technique, ou bien une hallucination, mais un fait scientifique. Et c’est surtout tout à fait normal, bien que cela puisse être handicapant. D’autant plus quand on sait que l’autonomie est un sujet encore délicat pour les automobilistes, qui souhaitent que celle-ci soit la plus grande possible. Même si c’est potentiellement une erreur de penser ainsi.
Le froid, mais pas que
En effet, lorsqu’il fait froid, la distance pouvant être parcourue avec une voiture électrique fond comme neige au soleil. Et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, en hiver, le chauffage est nettement plus sollicité, ce qui augmente la consommation d’énergie. Sauf si votre voiture est dotée d’une pompe à chaleur, comme sur la Kia EV6 ou encore la Renault Mégane E-Tech. Cela permet de diminuer le phénomène.
Mais un autre élément rentre en compte. En effet, la batterie a besoin d’être à une température optimale pour bien fonctionner. Et là encore, cela demande de l’énergie pour la réchauffer. Mais toutes les voitures ne sont pas logées à la même enseigne, comme nous avons pu le voir lors d’un test réalisé par le site norvégien Motor.no, durant lequel la Tesla Model S a particulièrement brillé de par son autonomie.
Mais un autre élément doit aussi être pris en compte. Et vous pouvez tout à fait jouer sur celui-ci pour réduire votre consommation. Il s’agit de la vitesse, comme l’explique le site Geotab, qui propose une analyse détaillée de la fluctuation de l’autonomie selon la température et le comportement au volant. Pour cela, l’entreprise a comparé les données d’une voiture compacte et d’un utilitaire léger dans différents scénarios.
Les simulations se basent alors sur des véhicules dotés d’une batterie de 65 kWh et roulant à une vitesse constante. Les données de 350 000 trajets de 500 véhicules ont été utilisés pour les résultats concernant la berline et 2,8 millions de trajets effectués par 2 000 véhicules ont été analysés pour le VUL.
Un impact variable
Globalement, l’étude menée par la société spécialisée dans la télématique et le suivi de flottes montre que la vitesse a finalement un impact bien plus élevé que la température sur l’autonomie d’une voiture électrique. Néanmoins, quelques nuances doivent être apportées.
En effet, la vitesse idéale pour réduire la consommation au maximum dépend bien de la température. Pour une voiture particulière, l’autonomie sera alors le plus préservée en roulant à 30 km/h lorsque la température est de 20 degrés. A 0 degrés, la vitesse optimale est alors de 60 km/h.
Mais comment cela se fait-il ? Geotab explique que ces chiffres sont le résultat d’un « échange entre la quantité d’énergie requise pour dépasser la force de traînée et celle nécessaire pour conserver une température confortable dans l’habitacle« . Concrètement, il sera parfois plus judicieux de rouler un peu plus vite pour arriver plus rapidement à destination, et donc consommer moins de chauffage. Mais rouler à une vitesse plus élevée fait aussi consommer plus.
Mais alors, est-ce la température ou la vitesse qui a l’impact le plus fort ? À vrai dire, la réponse n’est pas aussi catégorique car elle dépend de plusieurs paramètres, comme le type de véhicule et de trajet. En règle générale, la vitesse a un impact plus fort lorsqu’elle est élevée, sur autoroute par exemple. En ville en revanche, c’est la température qui jouera un rôle plus important. Il est toutefois primordial de limiter les à-coups et accélérations fortes afin de limiter la consommation, notamment dans les embouteillages.
L’autonomie en fonction de la température et de la vitesse
On peut prendre quelques exemples : à 20 degrés Celsius, l’autonomie moyenne d’une voiture électrique dotée d’une batterie de 65 kWh est d’environ 425 km à 100 km/h contre 375 km à 130 km/h. Avec une température ambiante de 0 degrés, on passe respectivement à 375 km et 300 km. Mais attention : ces chiffres sont le fruit d’une moyenne. Comme nous avons pu le voir lors de différents tests, les résultats varient énormément d’une voiture à une autre.
Pour un véhicule plus gros comme un utilitaire, la température a alors un effet négligeable et il sera plus judicieux de rouler moins vite. Ainsi, en réduisant votre vitesse, quel que soit l’engin que vous conduisez, vous pourrez augmenter votre autonomie.
En hiver, il sera néanmoins impossible d’atteindre une valeur identique à celle annoncée par le constructeur selon le cycle WLTP. En effet, les test d’homologation se font dans des conditions optimales de températures pour atteindre un chiffre maximal.
Pour aller plus loin
Quelle est l’autonomie réelle des voitures électriques en hiver ?
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