Si les ventes de voitures électriques ont fortement progressé, en Europe, mais également en France au point de dépasser celles des diesel, le prix reste encore un frein de taille pour les clients. Alors que la parité tarifaire avec les voitures thermiques n’est pas encore atteinte, les constructeurs travaillent pour trouver des solutions afin de réduire les prix. C’est d’autant plus le cas depuis que Tesla a opéré une chute colossale des tarifs de ses Model 3 et Model Y en janvier dernier.
Une technologie moins onéreuse
La solution envisagée par certaines marques est donc de réduire la taille des accumulateurs, comme le préconise Ford et Renault. Cette solution est alors la plus ingénieuse en attendant le développement des batteries au sodium, qui équipent déjà une voiture chinoise à des fins de tests et des accumulateurs solides.
Ces derniers ne devraient pas voir le jour dans un véhicule de série avant quelques années. Aujourd’hui, de nombreux constructeurs ont recours à des batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt), qui offrent notamment une plus grande densité énergétique. C’est-à-dire que pour une même taille, cette technologie peut stocker plus d’électricité, et donc offrir une autonomie théoriquement supérieure.
Sauf que ce type de chimie n’a pas que des avantages, bien au contraire. Tout d’abord, elle utilise du cobalt, un matériau majoritairement extrait en Afrique, dans des conditions peu éthiques et de manière extrêmement polluante. C’est notamment pour cela que l’on ne peut pas qualifier les voitures électriques de « propres ». Par ailleurs, les batteries NMC sont également plus coûteuses et moins fiables que les LFP.
C’est pour toutes ces raisons que Carlos Tavares, l’actuel patron du groupe Stellantis vient d’annoncer que les voitures électriques de l’entreprise utiliseront des batteries LFP (lithium-fer-phosphate) sans cobalt dans le futur. Relayé par Automotive News Europe, le dirigeant n’a pas encore donné d’échéance précise concernant le début de la commercialisation de voitures équipées de cette technologie.
Des voitures moins chères ?
La raison principale du choix de cette alternative est donc le prix, comme l’explique Tavares qui souligne que « nous avons besoin de LFP et nous aurons des LFP car c’est une solution concurrentielle en termes de coûts pour fabriquer des voitures abordables pour les classes moyennes« . Ainsi, l’homme d’affaires anciennement à la tête du groupe PSA qui a fusionné en 2021 avec FCA laisse entendre que les prochaines voitures de Peugeot, Citroën, DS, Opel ou encore Fiat et Jeep seront moins chères.
Par ailleurs, cette technologie accepte mieux les charge rapides et répétées, ce qui permet alors de compenser la densité énergétique plus basse, qui se répercute sur l’autonomie. Ce qui n’est pas un souci, alors que nous avons vu qu’il ne sert à rien de vouloir une voiture capable de rouler trop longtemps sans faire de pauses, alors que le réseau de bornes rapides se développe de plus en plus.
Ainsi, avec ce choix, le groupe Stellantis pourra mieux rivaliser avec ses concurrents chinois comme MG, dont la MG4 débute à partir de 29 990 euros, bonus écologique non déduit avec une batterie LFP de 51 kWh. À titre de comparaison, la Peugeot e-208 est affichée à 34 500 euros avec un pack NMC de 54 kWh.
Mais une difficulté se pose pour Stellantis, qui s’interroge pour l’heure sur l’origine de ces batteries. Car à l’heure actuelle, la Chine devrait produire 99,5 % des accumulateurs au lithium dans le monde cette année. Un chiffre qui pourrait baisser vers 50 % d’ici à 2030.
Le groupe franco-italien devrait produire lui-même ses propres batteries au sein de trois usines qui seront implantées en France, en Italie et en Allemagne, via la joint-venture ACC créé avec Mercedes et TotalEnergies. Le premier site de production sera installé à Douvrin, en France et devrait être opérationnel en 2024. Ainsi, Stellantis rivalisera avec CATL, qui produit également des cellules outre-Rhin. De son côté, Ford va également fabriquer des batteries sans cobalt, mais aux États-Unis.
Le groupe européen fera sans doute le choix d’utiliser de petites batteries comme ses rivaux, alors que le prix du lithium est également en train de grimper. De plus, certains spécialistes craignent une pénurie alors que la demande est de plus en plus forte à travers le monde.
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