Ce géant pétrolier français commence à se débarrasser de ses stations-essence et mise sur la voiture électrique

C’est désormais quasiment acté. Dès 2035, les constructeurs automobiles auront l’interdiction totale de vendre des voitures thermiques en Europe, hormis quelques exceptions pour les marques très confidentielles. Une mesure qui n’a cependant pas encore été votée, alors que neuf pays dont l’Allemagne, l’Italie et la Pologne protestent contre cette mesure. Nos voisins d’outre-Rhin souhaitent notamment que les carburants de synthèse restent autorisés, ce qui n’est pas gagné.

Une cession de taille

Mais si rien n’est encore fait, cela ne devrait toutefois plus trop tarder, d’autant plus que la France est quant à elle décidée à suivre l’Europe. Ce qui semble inquiéter certaines entreprises, qui commencent à prendre des mesures afin de ne pas être prises au dépourvu. C’est notamment le cas de TotalEnergies, qui annonce dans un communiqué une stratégie pour le moins inattendue.

Le groupe pétrolier français a décidé de céder la totalité de ses stations-service en Allemagne et aux Pays-Bas ainsi que 60 % de celles actuellement présentes en Belgique et au Luxembourg. L’entreprise entend ainsi anticiper l’interdiction de la vente de voitures à combustion interne sur le Vieux Continent.

Une manœuvre qui lui permet de revendre ses infrastructures avant que la demande en carburant ne baisse de trop, qui risquer à terme de faire chuter la valeur des stations. En revanche, la France n’est pour l’instant pas concernée par cette stratégie, et toutes les stations-service actuellement accessibles chez nous appartiendront toujours à l’entreprise dirigée par Patrick Pouyanné.

Au total, ce sont donc environ 1 600 stations qui seront revendues au groupe canadien de distribution d’alimentation et de carburants Couche-Tard, dans le cadre d’une joint-venture qui vient d’être créée. En revanche, aucune date précise n’a encore été communiqué par l’entreprise concernant ces ventes. On sait seulement que l’opération sera finalisée avant la fin de l’année.

Quel impact ?

À vrai dire, cela ne devrait pas changer grand-chose pour les clients. En effet, le groupe pétrolier précise que les stations-service concernées continueront d’utiliser la marque TotalEnergies tant qu’elles seront approvisionnées par ce dernier. Cela devrait être le cas pendant au moins cinq ans. Ensuite, elles pourraient reprendre les couleurs de Couche-Tard ou choisir d’adopter un branding tout à fait nouveau, alors que l’entreprise canadienne est méconnue en Europe.

Sans détailler le montant exact, TotalEnergies souligne que ce projet de transaction repose sur « une valeur d’entreprise de 3,1 milliards d’euros » comme le précise l’AFP relayée par le site Connaissance des Energies. Le groupe français explique que cette vente s’inscrit dans sa stratégie de « transformation en compagnie multi-énergies et dans son ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050« .

À vrai dire, ces cessions ne sont pas inédites, puisque celles-ci ont déjà commencé dès 2015 en Italie, en Suisse et au Royaume-Uni. TotalEnergies souhaite donc désormais se concentrer sur le développement de ses activités autour de la mobilité électrique. L’entreprise a déjà implanté de nombreuses stations de recharge rapide dans toute la France et dans le reste de l’Europe.

Elle rivalise ainsi avec Ionity ainsi que Fastned, entre autres. Elle dépasse désormais le réseau de Superchargeurs Tesla grâce à l’installation de nouvelles bornes de 300 kW en décembre dernier en Île-de-France et en Bourgogne-Franche-Comté. TotalEnergies prévoit également de développer la distribution d’hydrogène ainsi que la vente de carburant en gros et pour les professionnels.