Ferrari veut continuer à polluer avec la complicité de l’Union européenne

 
Ferrari va continuer à proposer des voitures thermiques après 2035 en Europe, avec la complicité de l’Union européenne. Cette dernière va en effet autoriser les constructeurs à vendre des véhicules à combustion interne, mais à une condition. Ce qui ne va pas empêcher la marque italienne de travailler sur ses modèles électriques.

Après plusieurs mois de débats, c’est désormais officiel, les voitures thermiques seront bel et bien interdites en Europe en 2035. A partir de cette date, les constructeurs n’auront plus le droit de vendre des modèles neufs équipés d’un moteur à combustion interne. Mais ce n’est pas pour cela que les véhicules électriques seront les seuls disponibles en concessions.

Une aubaine pour Ferrari

En effet, si l’Union européenne a approuvé l’interdiction des voitures thermiques, elle s’est également engagée à autoriser les carburants de synthèse, devant l’insistance de l’Allemagne, soutenue en coulisses par Porsche. Si le pays avait menacé, comme huit autres, de ne pas voter en faveur de cette mesure, il a finalement obtenu gain de cause et s’est donc rangé derrière la Commission européenne.

Cette exemption est donc une aubaine pour de nombreux constructeurs, qui pourront continuer à développer et commercialiser des véhicules thermiques après l’échéance de 2035. C’est le cas de Porsche, qui travaille depuis longtemps sur le sujet, mais pas seulement. Car une autre marque de luxe s’intéresse également de près à ce carburant alternatif.

Il s’agit de Ferrari, qui développe, elle aussi, un peu plus discrètement cette technologie. L’annonce de l’Union européenne est donc une vraie aubaine pour le constructeur, comme l’a expliqué son PDG Benedetto Vigna à l’agence britannique Reuters. Ce dernier affirme en effet que « la bonne nouvelle pour nous en tant qu’entreprise (…) est qu’en plus des voitures électriques, nous pourrons également continuer avec nos moteurs à combustion interne« .

La firme basée à Maranello ne souhaite en effet pas mettre tous ses œufs dans le même panier et veut multiplier les alternatives. C’est ainsi qu’elle propose également déjà des modèles hybrides rechargeables comme les SF90 Stradale et autres 296 GTB.

Plusieurs alternatives

Pour le patron du constructeur, il est important de proposer plusieurs alternatives, alors qu’il explique que « nous ne voulons pas dire aux clients quelle voiture utiliser. Nous voulons mettre à leur disposition trois types de propulsion – hybride, électrique et thermique – et ils choisiront« . Le carburant synthétique est donc la seule manière de continuer à proposer des moteurs thermiques après 2035.

En effet, s’il existera bien une exemption à l’obligation de passer au tout-électrique pour les constructeurs présents en Europe, celle-ci ne concernera que ceux vendant moins de 10 000 véhicules par an. Ce qui n’est pas le cas de Ferrari, qui a écoulé plus de 13 200 voitures au cours de l’année dernière.

Cependant, la firme italienne prévoit aussi se lancer plusieurs modèles 100 % électriques, alors que le premier devrait voir le jour en 2025. D’ici à 2030, les modèles zéro-émission à l’échappement et hybrides devraient représenter 80 % de la gamme, contre 20 % pour les voitures purement thermiques. Mais cela ne veut pas dire que les futures Ferrari seront propres pour autant.

Car les carburants de synthèse, tout comme les voitures électriques, ne sont pas dénués de défauts. En plus d’un prix très élevé à la pompe, cette alternative n’empêche pas les rejets de gaz polluants et demande beaucoup d’énergie pour être fabriquée à grande échelle.


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