Ces voitures électriques qui pourraient être privées du bonus écologique : Tesla Model 3, MG4, Dacia Spring, Kia EV6…

Les voitures électriques non-européennes entre rire jaune et panique verte

 
Le titre peut sembler exagéré, cependant, les discussions en cours pourraient effectivement entraîner une modification des critères d’attribution du bonus écologique en France. Un certain protectionnisme pourrait être mis en place afin de privilégier les voitures électriques produites en Europe.
Tesla Model 3 // Source : Vlad Tchompalov sur Unsplash

Après la dernière baisse de prix de Tesla, on se posait cette question : « Les nouveaux tarifs Tesla vont-ils inciter le gouvernement à revoir le bonus écologique ? ». Il semble que notre réflexion soit partagée. Au cours des discussions organisées entre la Plateforme Automobile (PFA) et le gouvernement français, le contrat stratégique de filière pour la période 2023-2027 est en cours de préparation, il prévoirait de mettre en place des mesures de protectionnisme pour favoriser les voitures conçues en Europe.

MG4, Dacia Spring, Tesla Model 3 et Model Y : ces voitures électriques, fabriquées en dehors du territoire européen, pourraient ne plus bénéficier du bonus écologique. Bien que ce projet bénéficie du soutien de plusieurs élus, sa finalisation et sa mise en œuvre sont encore incertaines. Le gouvernement avait annoncé en septembre 2022 réfléchir à la mise en place d’un bonus écologique dont les conditions d’attribution priverait les voitures électriques produites en Chine.

Quelles voitures seraient concernées ?

De façon terre à terre, toutes les voitures fabriquées en dehors du territoire européen seraient concernées, quelle que soit leur nationalité. La Dacia Spring, du groupe Renault, est la deuxième électrique la plus vendue aux particuliers en France en 2022. Cependant, elle est fabriquée en Chine.

La Tesla Model 3, quant à elle, est fabriquée aux États-Unis ou en Chine et se classe comme la sixième voiture la plus vendue en France entre janvier et mars. La MG4, une compacte de la marque MG, serait également concernée. La Tesla Model Y est fabriquée en Chine dans sa version Propulsion, alors que les versions Grande Autonomie et Performance viennent de la Gigafoactory allemande.

C’est le cas de nombreux modèles, dont ceux de Volvo du groupe Geely (sauf les XC40 et C40, fabriqués dans l’usine de Gand, en Belgique), ou encore d’Ami de Citroën fabriquée au Maroc. La Kia EV6 aussi, fabriquée en Corée du Sud, ainsi que la Ford Mustang Mach-E fabriquée aux États-Unis. Le classement des voitures électriques les plus vendues en France regorge de modèles fabriqués en dehors du territoire européen.

Comme vous vous en doutez, cette mesure favorise les constructeurs européens, mais pas seulement. Tesla vend des Model Y conçus dans la Gigafactory de Berlin en Allemagne, cette mesure pourrait donc inciter les constructeurs automobiles à construire des usines locales.

Une mesure à double tranchant

Ce type de protectionnisme est déjà en vigueur dans d’autres pays, comme aux États-Unis, où les aides sont plus importantes pour les voitures électriques produites localement et les batteries « made in USA ». En effet, les acheteurs de voitures électriques bénéficient d’un crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars, auquel peuvent s’ajouter des aides supplémentaires pour le constructeur si la batterie est également produite localement. Cette politique vise à soutenir l’industrie automobile nationale et à encourager la production locale. C’est pour cette raison que Volkswagen étudie la possibilité de délocaliser sa production d’Europe vers les États-Unis.

Toutefois, si le bonus écologique français était assorti de conditions trop complexes, cela pourrait finalement ne satisfaire personne et nuire à l’ensemble du marché. Une réglementation trop restrictive pourrait décourager les consommateurs, en rendant l’achat de voitures électriques moins attractif et en limitant le choix des modèles éligibles. De plus, cela pourrait entraver la compétitivité des constructeurs européens sur le marché international, en les incitant à privilégier la production locale plutôt que d’optimiser leurs coûts grâce à l’externalisation ou à la recherche de synergies avec d’autres entreprises.


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