Comment fonctionne le toit panoramique « magique » des nouvelles voitures électriques de Porsche et Volkswagen

 
La présentation d’une nouvelle voiture électrique est souvent l’occasion de dévoiler de nouvelles technologies plus ou moins intéressantes. Dernièrement, Volkswagen a présenté sa nouvelle berline ID.7 et Polestar un nouveau SUV sobrement appelé « 4 ». Ces deux modèles embarquent un toit panoramique à occultation variable très innovant qu’il est possible de l’opacifier instantanément en appuyant sur un seul bouton. C’est la même technologie qu’embarque la Porsche Taycan électrique. Mais comment ça fonctionne ? On vous explique tout.

Si les toits panoramiques, voire même ouvrants, étaient auparavant réservés aux voitures les plus haut de gamme, cette technologie s’est globalement démocratisée sur les voitures modernes. Même s’il est rare de trouver une voiture avec, de série, un toit panoramique, la plupart des modèles proposent cet équipement en option, moyennant entre 800 et 1 200 euros, selon les constructeurs. Sauf chez Tesla où le toit panoramique est de série sur tous les modèles.

Il faut dire que les avantages sont multiples, à commencer par la lumière et la sensation d’espace à bord que cela procure. Sur les premières voitures équipées d’un toit panoramique, il y avait évidemment quelques inconvénients. Le poids tout d’abord, puisque si celui-ci était ouvrant, cela rajoutait un mécanisme supplémentaire.

C’était sans compter également la fiabilité, les amateurs de voitures anciennes dotées des premiers toits ouvrants en sont les principaux témoins. Il pouvait aussi y avoir des soucis d’étanchéités avec des joints qui vieillissaient assez mal.

L’autre grief, c’était évidemment la chaleur dans l’habitacle, puisqu’un toit panoramique est fait en verre. De ce fait, le rayonnement infrarouge traverse le verre et véhicule la chaleur dans l’habitacle. Si la voiture est pourvue d’une sellerie en cuir et qu’elle est restée toute l’après-midi en plein cagnard, la température à bord peut facilement dépasser les 50 °C.

C’est alors que sont rapidement apparus les premiers stores, des volets qui, en fonction des voitures, ont été à commande manuelle ou bien électrique et permettaient, justement, d’endiguer en partie ce phénomène de coup de chaud en plein été.

Du high tech au-dessus de notre tête

Depuis, nos voitures ont bien évolué, et les technologies aussi. Les toits panoramiques, qui n’étaient jusqu’ici que des « morceaux de verre » deviennent de plus en plus élaborés. L’une des dernières nouveautés, ce sont les toits panoramiques avec un système d’opacité et de transparence qu’il est possible d’actionner en une fraction de seconde et du bout des doigts… voire même à la voix.

Plusieurs constructeurs proposent ce type de technologie, et le plus étonnant est sans doute à mettre au profit de Porsche et de son Taycan. Le toit panoramique du Taycan profite d’une nouvelle fonction appelée « Light Control« . Autrement dit, le toit est doté d’une protection anti-éblouissement électrique intelligente avec la présence de neuf zones au total qui peuvent être contrôlées individuellement.

Porsche Taycan // Source : Porsche

De ce fait, les passagers ont la possibilité de contrôler l’opacité ou la transparence de l’ensemble du toit panoramique ou bien de certains segments ou motifs. Sur la photo ci-dessus, on distingue les neuf zones, avec cinq qui sont transparentes et quatre opaques.

Ainsi, il est possible de rendre opaque la partie arrière du toit et de continuer de profiter du soleil à l’avant. Mieux encore, lorsque le toit s’opacifie pour empêcher que le rayonnement infrarouge traverse le verre, la lumière continue de pénétrer à l’intérieur.

Un procédé « simple comme bonjour »

Mais comment est-ce que cela fonctionne ? Le toit est composé de milliers de cristaux liquides et contenus dans un film. Ils sont alimentés en électricité par des contacts électriques. Le principe est globalement assez simple : lorsque la tension alternative est basse, les cristaux s’organisent en quelques millisecondes de manière à ce que la vitre devienne transparente.

À l’inverse, lorsque la tension alternative est haute, c’est-à-dire lorsqu’il y a une alimentation électrique, les cristaux liquides ne sont plus organisés et le vitrage s’opacifie. Et pour contrôler tout ça, rien de plus simple, puisque dans l’écran central du Taycan, il est possible de commander cette fonction du bout des doigts.

Chez Porsche, il existe quatre réglages pour le toit panoramique. Nous en avons déjà abordé deux avec les modes « Transparent » et « Mat », mais il est également possible de sélectionner « Semi » et « Bold ». Disons que c’est plutôt gadget, mais ça fera sans doute son petit effet auprès du client qui aura sans doute déboursé plus de 100 000 euros pour sa berline 100 % électriques.

Ces modes sont en fait des motifs prédéfinis comportant des segments étroits ou larges. Il est même possible de procéder à une fermeture dynamique style « volet roulant ». À noter que lorsque la voiture est éteinte, le toit panoramique s’opacifie automatiquement, de quoi éviter les coups de chaud à l’intérieur en été.

De toute façon, selon Porsche, même sans l’opacification du toit, du fait de sa conception multicouche et même à l’état transparent, la protection contre le rayonnement thermique est si efficace qu’il protège mieux de la chaleur qu’un store mécanique ou un toit en verre classique. D’après les chiffres communiqués par la firme de Stuttgart, seuls 15 %, de la chaleur pénètrent à l’intérieur, contre plus 30 % pour un toit plus conventionnel.

Des tests grandeur nature ont même été effectués par Porsche. En simulant le stationnement d’une voiture pendant 45 minutes sous le soleil sud-africain un jour d’été, la température intérieure de la voiture était neuf degrés en dessous de la température extérieure, là où, sans technologie, elle aurait été supérieure à la température extérieure.

Alors évidemment, chez Porsche, rien n’est gratuit, encore moins les équipements. Sur un Taycan 4S par exemple, qui débute à partir d’environ 115 000 euros, il faudra compter 1 620 euros pour un simple toit panoramique et jusqu’à 5 088 euros pour le fameux toit panoramique fixe à occultation variable.

Une technologie qui tend à se démocratiser

Comme vous n’êtes sûrement pas sans le savoir, Porsche fait partie du groupe Volkswagen, et pour rentabiliser une technologie, quoi de mieux que de la partager avec les voitures d’une autre marque ?

C’est exactement ce qui se passe avec la nouvelle Volkswagen ID.7, la berline 100 % électrique du constructeur allemand récemment dévoilée.

Volkswagen ID.7 // Source : Volkswagen

C’est exactement le même système que la Porsche Taycan. L’activation du changement d’état s’effectue de manière tactile dans la console de pavillon ou via l’assistance vocale. Le toit est aussi pourvu d’une couche de PDLC (Polymer Dispersed Liquid Crystal) intégrée dans le verre permettant d’opacifier instantanément le toit transparent, puis de le rendre de nouveau transparent.

Comme celui de la Porsche, des revêtements dans le verre réfléchissent le rayonnement thermique à l’intérieur, ce qui augmente le confort des occupants, en hiver notamment où les rayons plus intenses n’éblouissent pas les passagers.

Contrairement à Porsche, il semble que le toit panoramique « magique » de Volkswagen ne contienne qu’une seule zone. Impossible, donc, d’occulter une seule partie du vitrage. C’est tout ou rien. On ne connaît pas encore le prix de cette option.

Polestar 4 // Source : Polestar

Récemment, Polestar a dévoilé la 4, un SUV coupé qui a pour particularité, outre d’être le modèle le plus puissant de la marque avec 544 ch, d’être dépourvu de lunette arrière.

Une première dans l’univers automobile, mais cette absence est compensée par la présence d’un très large toit en verre panoramique proposé de série, avec la possibilité de passer en mode électrochrome pour le rendre opaque ou transparent grâce à la même technique utilisée sur les modèles précités.

Précisons que tous ces toits panoramiques ne sont pas ouvrants. Ils sont très lumineux et donnent une sensation d’espace, mais ne permettent pas de rouler cheveux aux vents. Mais les premières voitures électriques cabriolets arrivent, à l’image de la Fiat 500, mais aussi de la future MG Cyberster.


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