Essai de la Smart EQ Fortwo Cabrio : demain commence aujourd’hui ?

Comme une Autolib', en plus propre

Comme la majorité des acteurs de la mobilité d'aujourd'hui, Smart opère une transition énergétique importante et convertit ses modèles à l'électrique. La micro-citadine allemande est-elle toujours la reine des villes avec son nouveau groupe motopropulseur ?
Essai Smart EQ Cabrio

En bref
Smart EQ Fortwo Cabrio

7 /10
Points positifs de la Smart EQ Fortwo Cabrio
  • Un gabarit idéal en ville
  • Agréable à conduire
  • Une autonomie suffisante pour les trajets quotidiens
  • Rayon de braquage excellent
Points négatifs de la Smart EQ Fortwo Cabrio
  • Des tarifs onéreux
  • Système multimédia un peu daté
 

À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’industrie automobile opère une transition énergétique sans précédent. L’avènement de l’électrification avec, en filigrane, la volonté de réduire drastiquement les émissions de CO2 liées à l’automobile, impact l’ensemble des acteurs de la mobilité, au-delà même du « simple » constructeur automobile. Cette transition s’accompagne également d’une autre volonté du législateur, celle de désengorger les villes.

Smart est aujourd’hui peut-être l’une des seules marques automobiles à tirer son épingle du jeu grâce à une recette complètement dans l’air du temps : taille réduite et électrification. En 2020, en Europe, Smart proposera uniquement des modèles électriques à son catalogue, comme c’est déjà le cas depuis 2017 aux États-Unis, au Canada et en Norvège.

Parfaite pour la ville ?

À l’aube de la voiture électrique, nombreuses sont les personnes qui s’interrogent encore sur l’autonomie, les temps de recharge, etc. Pour notre petite Smart EQ Fortwo (ce suffixe lui étant attribué pour ses deux seules places, une version Forfour existe également avec quatre sièges), il faudra compter sur un moteur électrique de 60 kW (82 chevaux) et 160 Nm de couple, le tout, envoyé aux roues arrière. La batterie lithium-ion de 96 cellules et d’une capacité de 17,6 kWh offre une autonomie annoncée d’environ 150 kilomètres.

Au moment où nous avons pris notre modèle d’essai, la voiture affichait 161 kilomètres. Le calcul de l’autonomie se basant sur les précédents trajets, les précédents conducteurs ont certainement dû avoir le pied léger et n’ont pas dû quitter la ville.

Avant d’entamer notre essai routier, sachez que cette batterie peut-être rechargée, selon Smart, de 10 à 80 % en six heures sur une prise domestique de 10 A. Sur une Wallbox, il faudra compter 3h30, et seulement 40 minutes sur une borne de recharge rapide de 22 kW sur courant alternatif triphasé.

La voiture est fournie avec une prise de Type 2 permettant de se recharger sur à peu près toutes les bornes. Le Type 2 étant aujourd’hui le nouveau standard européen. Si vous le souhaitez, Smart propose, en collaboration avec Proxiserve, l’installation d’une Wallbox et l’accompagnement complet concernant les démarches administratives. Ce qui n’est franchement pas du luxe lorsque vous touchez aux démarches liées aux problèmes de copropriété.

Électrique et connectée ?

À l’intérieur, malgré ses 2,70 mètres de long, la Smart EQ Fortwo est plutôt accueillante pour deux passagers. En revanche, le coffre est minuscule, notamment sur notre version Cabrio. Avec le logement des prises de recharge, il reste assez de place pour y caser un pack d’eau et quelques produits, mais rien de plus.

Toujours dans l’habitacle, notre œil se dirige vers le système d’infodivertissement qui, de prime abord, commence à accuser le poids des années, malgré une volonté de raviver l’ensemble avec des couleurs assez vives. La navigation au sein des différents menus n’est pas des plus fluides, les graphismes sont plutôt corrects pour la catégorie de la voiture, mais sans plus. L’ergonomie est en revanche plutôt bien réussie, malgré la pluralité de sous-menus.

Smart met également une application à disposition et baptisée « Smart EQ Control » permettant de surveiller la recharge de la voiture à distance, mais aussi utiliser d’autres fonctions comme la pré-climatisation.

L’écran tactile centrale fait aussi écho au système d’instrumentation partiellement numérique qui se situe sous les yeux du conducteur. Pour le coup, ce dernier est assez complet et la navigation est simple puisqu’elle se fait grâce à deux boutons situés sur le volant. Nous retrouvons, par exemple, notre autonomie restante, la consommation ou encore les informations liées à notre conduite. Nous apprécions également la présence d’un « éco-score » qui varie en fonction du type de conduite.

Notre évolution uniquement en milieu urbain nous permet d’afficher un score honorable de 83 %, les meilleurs pouvant arriver à plus de 90 % selon les dires de la marque. Ce score prend en compte principalement l’anticipation et la vitesse. Un gadget certes, mais plutôt utile si vous cherchez à préserver votre autonomie et gagner quelques précieux kilomètres.

En matière de connectivité, nous sommes loin de ce que proposent les voitures modernes d’aujourd’hui, notamment du côté de chez Mercedes, propriétaire de la marque. Smart propose à bord de sa Fortwo une seule prise USB, aucune prise USB-C et encore moins de recharge pour smartphone par induction. Pourtant, ce n’est pas la place qui manque dans l’habitacle, tant la console centrale fait dépouillée.

Quant à une compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto, Smart assure que la toute dernière version (qui est en réalité une petite mise à jour) présentée en septembre dernier en est désormais équipée. Notre modèle d’essai n’étant pas la toute dernière version, puisqu’elles n’ont pas encore été livrées, n’en était pas pourvu. Même si notre monture n’est pas vraiment à la pointe en matière de connectivité, elle reste toutefois bien équipée concernant les aides à la conduite, en témoigne la présence de l’alerte de franchissement de ligne (en option à 390 euros), l’aide au stationnement arrière (310 euros) ou encore l’avertisseur sonore pour signaler la présence de la voiture au piéton.

Un usage cantonné à la ville

Pour notre essai routier, nous avons essentiellement fait de la ville, mais aussi un peu de nationale pour juger des prestations de la voiture en dehors de sa « zone de confort ». En termes de consommation, en milieu urbain, nous avons oscillé autour de 10,2 kW/100 kilomètres, ce qui laisse présager que la voiture tient bien les 150 kilomètres d’autonomie annoncée avec une seule charge par son constructeur. Sur route nationale, nous sommes montés à un peu plus de 14 kW/100 kilomètres, ce qui nous donne une autonomie un poil supérieure à 100 kilomètres sur ce type de trajet.

Vous l’aurez compris, faire de la route avec une Smart thermique, ce n’est déjà pas forcément simple, mais avec une Smart électrique, il faut totalement oublier cette idée, d’une part parce que l’agrément de conduite à 130 km/h n’est pas optimale, et d’autre part vous devrez vous arrêter tous les 100 kilomètres pour recharger. Compte tenu de la densité du réseau français aujourd’hui et de sa fiabilité à certains endroits, autant dire que c’est quasi mission impossible aujourd’hui.

Dans tous les cas, la Smart EQ Fortwo est une voiture faite pour les milieux urbains et en aucun cas pour abattre du kilomètre. En plus de ça, l’auto est plutôt agréable à conduire, malgré son poids conséquent, 1057 kilos en l’occurrence, dont 157 de batterie. À son volant, nous apprécions son dynamisme avec une direction bien calibrée, des suspensions un poil sèches en compression, mais en aucun cas cassantes pour le dos, et surtout un très bel agrément offert par le moteur électrique.

Les relances sont vives, les accélérations également, globalement vous n’aurez aucun mal à vous insérer. Typée propulsion, le rayon de braquage de sept mètres de notre petit Smart est excellent, tout comme sa taille réduite qui permet globalement de se garer là où même une citadine éprouverait quelques difficultés.

Galerie de photos

Tarifs et disponibilité

La Smart Fortwo électrique est vendue à partir de 22 950 euros pour la Fortwo Coupé et 26 250 euros pour la Fortwo Cabrio. Un prix qui comprend la batterie et exclut le bonus écologique ou la prime à la conversion.

Vous pourrez également profiter du bonus écologique, une aide à l’achat d’une voiture électrique pouvant atteindre jusqu’à 6 000 euros.

Note finale du test
7 /10
Une Smart, d'une manière générale, ce n'est pas forcément donné. Une voiture électrique non plus. Du coup, si vous additionnez les deux, cela nous donne une auto vraiment onéreuse pour un usage plus que limité. Pour ne rien arranger à la facture finale, notre modèle d'essai dispose de la finition la plus haute, à savoir celle dénommée "Brabus Style" et en plus il s'agit du modèle Cabriolet. Du coup, en France, elle s'affiche à 32 100 euros. Une fortune pour une voiture de ce gabarit. Heureusement, le législateur est là pour adoucir la douloureuse et vous octroyer un bonus de 6000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique.

De ce fait, la Smart EQ Fortwo Cabrio vous revient donc à 26 100 euros, soit le prix d'une nouvelle Peugeot e-208, en finition "Active", une fois le bonus écologique déduit. À ceci près que la petite Française permet de parcourir jusqu'à 340 kilomètres avec une charge et s'avère plus polyvalente. La Smart EQ possède peut-être le gabarit idéal pour la ville, mais rien ne justifie une telle somme à son acquisition. Globalement, l'achat d'une Smart est avant tout un achat "coup de cœur" avant d'être un achat rationnel.

Points positifs de la Smart EQ Fortwo Cabrio

  • Un gabarit idéal en ville

  • Agréable à conduire

  • Une autonomie suffisante pour les trajets quotidiens

  • Rayon de braquage excellent

Points négatifs de la Smart EQ Fortwo Cabrio

  • Des tarifs onéreux

  • Système multimédia un peu daté

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