Bien que les données soient disponibles depuis quelques années et aillent toutes dans le même sens, les réfractaires à la mobilité électrique brandissent toujours les mêmes arguments : une voiture électrique pollue tellement lors de sa production que c’est mission impossible pour devenir moins polluante qu’une thermique. Une analyse récente prenant en compte les émissions globales durant toute la vie des véhicules vient couper l’herbe sous le pied à cette idée reçue.
Même en utilisant de l’électricité issue du charbon, le bilan est en faveur de l’électrique
Dans la modélisation proposée par le laboratoire national d’Argonne à Chicago incluant des milliers de paramètres allant des différents métaux présents dans une batterie à la quantité de plastique utilisée dans une voiture, l’idée est de déterminer le point à partir duquel une voiture électrique deviendra moins polluante que son équivalent thermique (en termes d’émissions de dioxyde de carbone).
Pour aller plus loin
Non, une voiture électrique ne pollue pas autant qu’une essence ou une diesel
Pour une voiture électrique classique, il ne faut qu’une année pour qu’elle soit moins polluante que son équivalent thermique selon l’étude de Reuters. Dans des pays ayant une électricité produite essentiellement à partir du charbon comme la Chine ou la Pologne, une Tesla Model 3 dotée d’une batterie de 54 kWh devra parcourir presque 130 000 kilomètres avant qu’elle ne soit considérée comme moins polluante qu’une Toyota Corolla qui consomme 7 litres de carburant aux 100 kilomètres.
Lors de l’étude, il a été admis que chaque véhicule parcourra 280 000 kilomètres durant son cycle de vie, et les émissions de CO2 émises pour la production d’un véhicule électrique ont été évaluées à 8,1 Tonnes contre 5,5 Tonnes pour l’équivalent thermique. La réalité est donc bien que lors de la livraison au client, le véhicule électrique a plus pollué que le véhicule thermique.
En Norvège, après 13 000 kilomètres l’électrique est déjà meilleure
Le bon élève de cette étude est la Norvège, produisant son électricité en immense majorité via l’énergie hydro-électrique. Le bilan devient alors positif après 13 000 kilomètres seulement. Dans un mix énergétique où environ 23 % de l’électricité provient du charbon, comme les USA, après 25 000 kilomètres le véhicule thermique devient moins « propre » que son équivalent électrique.
Bien que certains chercheurs annonçaient en 2019 qu’il fallait attendre près de 700 000 kilomètres avant que le bilan soit en faveur du véhicule électrique, des données révisées les ont fait changer d’avis. C’est le cas de Damien Ernst de l’université de Liège, rapporte Reuters, qui estime désormais qu’il faut entre 67 000 et 151 000 kilomètres seulement avant que les émissions de CO2 passent en dessous de celles d’une thermique.
Il reste encore à changer les déclarations de l’institut américain représenté par quelques 600 firmes de l’industrie pétrolière qui déclare toujours sur son site internet que « plusieurs études montrent que sur toute la durée de vie du véhicule, des groupes motopropulseurs différents donneront des émissions de gaz à effet de serre similaires ».
Pour aller plus loin
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Dans la mesure où on ne sait pas ce qui est comparé dans cette étude (ou en tout cas vous ne le mentionnez pas), elle ne vaut rien. De plus, elle ne compare que les émissions de CO2 et ne tient apparemment pas compte du "global". Bref, sans être pro-essence ou anti-électrique, on ne m'enlèvera pas de l'idée qu'il est préférable d'avoir la mobilité adaptée à ses besoins et utilisez de fait la technologie adaptée à l'usage et ne pas forcer une technologie pour tous les usages même si c'est totalement inadapté. Tel que c'est déployé, c'est de l'écologie de bas étage et certainement pas une stratégie réfléchie et responsable. Un véhicule entretenu et une éco-conduite c'est facilement 25 à 30% de consommation en moins (et je ne parle pas des économies sur les pneumatiques, les freins, ...). Alors bien sûr, il faut accepter de ne pas être le premier au feu rouge suivant ou le premier à se jeter dans un rond-point, ou ne pas doubler juste avant un stop ... Bref, un changement de comportement serait très bénéfique en parallèle d'une transition au bon rythme.
Déjà la durée de vie des batteries est largement supérieure à 5 ans et même à 8 ans : si l'ensemble des constructeurs garantissent les batteries 8 ans, ce n'est pas pour devoir remplacer l'ensemble du parc qu'ils ont vendu au bout de 5 ans, ça les ruinerait légèrement...
Ça dépend aussi de ce qu'on compare. Une twingo avec une Tesla X de 2,5T, ou une zoé avec une Porsche Cayenne ? Ce ne sont pas les même usages non plus.
C'est quand même extraordinaire qu'en 2021 on ne puisse se fier à personne. Même ces soi disant experts sont partials ou vendus à une (mauvaise) cause.... On lit tout et son contraire. Et comment voulez vous vérifier tous ces chiffres qu'on vous balance à la figure.... On dirait de la politique... C'est dire si ça tombe bien bas !!!! Moi ce que je vois concrètement, c'est que lorsque je me balade en ville ou que je pars courir, si je n'ai plus à sentir cette odeur âcre et nauséabonde de diesel, c'est gagné. Mes poumons disent merci aux VE... Et n'en déplaise aux mazoutophiles, vivement la disparition complète de ce carburant qui pue et qui fume.... Mais au fait, tous ceux qui pestent sur la recyclage des batteries de voiture, on ne vous entend pas sur le recyclage de vos batteries de téléphone... Ça vous empêche d'acheter un smartphone ?? Ben alors, 2 poids 2 mesures !!! Cette hypocrisie et cette mauvaise foi sont bien à l'image de cette société en perdition. Toute la beauté de l'être humain... Ça c'est dit....
"l’idée est de déterminer le point à partir duquel une voiture électrique deviendra moins polluante que son équivalent thermique (en termes d’émissions de dioxyde de carbone)". Pourquoi mettre des parenthèses ??? C'est le SEUL critère pris en compte dans l'étude présentée. C'est un bon point de départ mais il faudrait intégrer d'autres critères : le recyclage en particulier et pondérer le tout avec la durée de vie (en nb de km) moyenne de chaque véhicule (ie : groupe moto-propulseur). Parce que s'il faut changer les batteries tous les 5 ans c'est une pollution à ajouter au total ... Bref, une étude partiale et incomplète de plus. PS : je ne suis pas pro-thermique et je suis persuadé que l'avenir est à l'électrique (avec une production locale de l'électricité). Mais aujourd'hui il reste des progrès à faire pour arriver aux performances des modèles thermiques (autonomie, environnement).
C'est toujours la même chose : toutes ces études de pseudo experts sur la pollution ne se focalisent que sur les émissions de CO2. Mais la pollution ne se résume pas à ça : extraction des minerais rares pour les batteries, recyclage (impossible aujourd'hui), extraction du pétrole et fabrication de l'essence...il y a des dizaines de critères à prendre en compte pour calculer la pollution globale d'une voiture mais pour ça, il faudrait une vraie étude d'indépendants (bon courage) et compétents (bis)
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