Call Of Duty va imposer un anti-cheat « kernel » : qu’est-ce que c’est ? Pourquoi cela fait réagir ?

 
Activision lance le système anti-triche Ricochet, destiné à protéger Call of Duty: Warzone et Call of Duty: Vanguard, son prochain titre. Il s’agit d’une technologie clivante et potentiellement dangereuse. Voici pourquoi.
Source : Activision

Il n’est pas rare de terminer une partie de Call of Duty Warzone d’une balle tirée par un tricheur. Le jeu d’Activision est si connu pour ses problèmes de triches que la société éditrice du célèbre jeu de guerre a décidé de changer son fusil d’épaule en matière de lutte antitriche.

Qu’est-ce que ça a de différent ?

Activision annonce lancer un système développé en interne intitulé Ricochet. Celui-ci utilise un pilote « kernel », c’est-à-dire situé très proche du noyau de Windows. En informatique, le système d’exploitation est séparé en deux morceaux  : la partie software, qui est celle avec laquelle interagissent les utilisateurs, et la partie kernel, souvent assimilée au noyau de l’OS. C’est cette partie du système qui va interagir directement avec le hardware (les composants et les périphériques).

Activision explique que l’intérêt de le placer là est de mettre en place de « nouveaux outils côté serveur qui contrôlent les données pour identifier les tricheries, des processus d’enquête améliorés pour éradiquer les tricheurs et des mises à jour pour renforcer la sécurité des comptes ».

Pourquoi cela fait-il polémique ?

Le risque d’installer un système aussi près du noyau de Windows continue de diviser, et sans doute à raison. Car le risque de sécurité est important : en cas de bug, ou si Activision venait à être compromis par une cyberattaque, les difficultés pour l’utilisateur pourraient être considérables.

D’autres considèrent cette méthode de lutte contre la triche comme extrêmement invasive étant donné que le pilote fonctionne similairement à un malware et qu’il a potentiellement accès à des choses auxquelles il ne devrait pas avoir accès.

Est-ce une première ?

Non. On a déjà vu ce type de système du côté du Californien Riot Games avec son jeu Valorant. Le système anti-triche du géant fonctionne, par défaut, même lorsque le jeu ne tourne pas. À l’inverse, Call of Duty promet ici que le pilote kernel s’éteindra en même temps que le jeu. De plus, Activision précise que « le pilote au niveau du noyau ne surveille et ne signale que les activités liées à Call of Duty. »

Une chose est certaine, les éditeurs de jeu s’engagent sur un terrain miné lorsqu’ils proposent de tels systèmes. Un scandale avait explosé en 2005 autour d’une mesure de protection anti-copie de CD audio mise en place par Sony. Le principe était le suivant : lorsque vous insériez le CD dans un ordinateur, un ou deux logiciels venaient modifier directement le système d’exploitation pour l’empêcher d’être capable de copier des CD. Plus récemment, Microsoft a abandonné un système anti-triche au niveau kernel pour Halo Infinite face à la levée de boucliers des joueurs.

Quand est-ce que c’est déployé ?

Ce système anti-triche controversé sera une « exclusivité » (quelle chance) PC. Ceux et celles qui pratiquent sur console ne risquent rien. Ils pourront cependant en voir les effets par la magie du cross-play en jouant contre des joueurs et joueuses PC.

Ce système sera d’abord lancé sur Call of Duty : Warzone au moment de sa mise à jour Pacific, mais le prochain titre de la célèbre franchise, Call of Duty : Vanguard en bénéficiera aussi.


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