On le sait, Rockstar n’est pas le meilleur élève dans le travail de conservation des anciennes gloires de son catalogue. Et quand il s’agit de remettre ses classiques au goût du jour, comme Red Dead Redemption premier du nom ou GTA, le studio semble adopter la stratégie du minimum syndical.
Pire encore, le studio aurait l’habitude de vendre des versions piratées de ses jeux pour contourner ses propres mesures anti-pirates. Le problème : les jeux vendus légalement deviennent inutilisables pour les joueurs.
Quand Rockstar se tire une balle dans le pied
Un créateur de contenu spécialisé dans la série GTA, Vadim M, raconte l’histoire dans une vidéo YouTube concernant Manhunt, un ancien jeu du studio. La version Steam du titre sortie en 2008 est très rapidement devenue injouable pour de nombreux joueurs, qui se retrouvaient bloqués devant des portes fermées, à tomber à travers le sol ou simplement à voir leur jeu planter intempestivement.
La cause : Rockstar aurait laissé en place des mesures antipiratage dans le jeu, pénalisant les joueurs l’ayant acheté sur Steam. Ces mesures, elles n’ont pas touché les joueurs ayant téléchargement illégalement le jeu, alors pourquoi ont-elles été actives pour les joueurs voulant rester dans la légalité ? Car le studio a tout simplement vendu la version crackée du jeu sans en enlever les protections DRM.
Les plus fins observateurs ont ainsi découvert la signature du groupe de pirates Razor 1911 dans l’exécutable présent dans le dossier racine du titre. La même signature a été retrouvée dans les fichiers de Max Payne 2 et cette semaine sur X (Twitter) dans Midnight Club II, qui ont, eux aussi, montré de nombreux bugs, certes moins bloquants que ceux de Manhunt. Une fois découvert, Rockstar s’est empressé de mettre à jour la version du jeu en remplaçant l’exécutable par l’original, tout en laissant la version crackée présente dans le dossier sous un autre nom. Lunaire.
Une pratique pas si isolée
L’usage de protections contre la copie et le piratage dans le jeu vidéo a toujours été sujet à controverse. Les DRM comme Denuvo ont la réputation de dégrader les performances des jeux : on se souvient de Resident Evil Village dont les problèmes de framerate étaient résolus une fois le jeu cracké. Bien souvent, les studios retirent ce type de protection plusieurs semaines ou mois après la sortie du jeu suite au mécontentement parfois massif des joueurs. L’exemple le plus récent est Forspoken qui a grandement bénéficié du retrait de Denuvo en juillet dernier.
Mais tout comme Rockstar, d’autres studios n’hésitent pas à exploiter des versions crackées de leurs jeux sur les stores en ligne. Ubisoft a été pris la main dans le sac en 2008 pour avoir proposé un patch utilisant un crack dit « no-cd » pour le jeu Rainbow Six: Vegas 2, permettant aux joueurs ayant acheté le jeu de pouvoir y jouer. La pratique touche aussi le monde de l’émulation par les constructeurs eux-mêmes : Nintendo et Sega sont régulièrement accusés de vendre des ROMS illégales de leur catalogue sur leurs consoles.
Si la tendance n’est évidemment pas généralisée, il semblerait que le travail des pirates soit parfois bénéfique aux joueurs.
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