Pourquoi ce géant du jeu vidéo a perdu 46 milliards de dollars en une nuit

 
La Chine part en guerre contre les microtransactions en limitant les dépenses des joueurs dans les jeux en ligne. Coup dur pour les géants du jeu vidéo chinois qui ont été lourdement punis par le marché boursier.
Source : Photo de SCREEN POST sur Unsplash

Coup dur pour le marché du jeu vidéo chinois : les régulateurs du pays ont établi de nouvelles règles à destination des éditeurs pour freiner les pratiques commerciales jugées abusives.

Les incitations à la récompense, via des mécaniques de récompense et de connexion régulière, sont notamment visées par cette nouvelle réglementation. Suite à ces annonces, Tencent a perdu près de 46 milliards de dollars de valeur en bourse, indiquant la grande inquiétude de toute une industrie.

Freiner l’incitation aux dépenses dans les jeux vidéo

Au cœur de ces nouvelles règles, on retrouve une limite imposée de dépense pour les jeux en ligne et notamment sur mobile. Les joueurs ne pourront plus recharger leur compte autant qu’ils le souhaitent et des alertes seront même envoyées pour « dépenses irrationnelles ».

L’objectif est ici de réduire au maximum les microtransactions permettant d’acheter cosmétiques, personnages ou modificateurs de jeu, un levier de monétisation maintenant très installé, particulièrement dans les jeux Gacha venant du Japon.

PUBG est devenu Game for Peace en Chine en 2019 pour apaiser les régulateurs // Source : Tencent

Les éditeurs seront aussi interdits de proposer des récompenses incitant les joueurs à se connecter quotidiennement, mais aussi lorsqu’ils dépensent régulièrement au sein d’une vitrine de microtransactions.

Ces mécaniques sont pointées du doigt comme étant des vecteurs d’addiction et de dépenses abusives. Les régulateurs comptent d’ailleurs bannir toute diffusion en direct de joueurs dépensant d’importantes sommes d’argent. Fini donc les streams de joueurs achetant d’une traite tous les cosmétiques d’un Battle Pass.

Protéger les enfants des lootbox

L’une des règles édictées par la National Press and Publication Administrations concerne les lootbox qui seront désormais interdites aux mineurs. Sur ce point, l’Europe a clairement un temps de retard, alors que la législation peine à évoluer et que les enfants et adolescents n’ont aucune limitation quant aux microtransactions et lootbox.

Ce n’est pas la première fois que la Chine se focalise sur les habitudes des jeunes joueurs du pays : comme le rappelle Reuters, tous les gamers de moins de 18 ans ont vu leur temps de jeu limité en 2019 ainsi qu’en 2021 à trois heures par semaine.

Mais une autre décision devrait apaiser, autant que faire se peut, les grands acteurs du jeu vidéo chinois : les régulateurs devront lancer les processus d’approbations des jeux sous 60 jours. Les relations entre éditeurs et le gouvernement ont toujours été tendues, une confrontation qui a connu son paroxysme quand les régulateurs ont stoppé d’approuver le moindre jeu vidéo pendant huit mois, entre juillet 2021 et avril 2022.


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