Pourquoi Hellblade 2 sublime l’usage de l’OLED et du HDR

 
Hellblade 2 marque un tournant technique et artistique dans le domaine du rendu photo-réalisme en temps réel pour le jeu vidéo. Et par ses partis pris créatifs et même narratifs, il nous semble être un jeu parfait pour la technologie OLED et HDR.
Source : Xbox Game Studios

Si Hellblade 2 est l’un des jeux les plus scrutés de l’année, ce n’est pas pour la complexité de son gameplay, ni pour l’échelle de son expérience ou sa durée de vie, inférieure à dix heures. À ce niveau, Alan Wake 2, sorti en octobre dernier, remplissait bien plus le contrat.

Les deux jeux ont cependant en commun leur ambition technique et artistique, exploitant à leur manière les dernières innovations en termes de rendu graphique et sonore à leur disposition. Hellblade premier du nom repoussait déjà le moteur Unreal Engine 4 dans ses retranchements à sa sortie en 2017, profitant même du ray tracing dans une mise à jour en 2021.

Dans sa suite, Senua’s Saga : Hellblade II, le jeu exploite désormais l’Unreal Engine 5 dans une véritable démonstration des technologies Nanite et Lumen, repoussant la fidélité graphique encore un cran au-dessus de ce qui se fait actuellement.

Mais au-delà de son socle technique qui nécessite une console de génération actuelle ou un PC relativement récent, c’est de la qualité de votre écran ou téléviseur que l’expérience de Hellblade 2 dépendra énormément. Qu’il s’agisse de téléviseur Oled et Mini-LED ou de HDR, le support de ces technologies par votre affichage sera bénéfique pour profiter d’un tel jeu et même un vrai plus pour en ressentir tout l’impact émotionnel.

Ombre et lumière

Dans l’univers de Hellblade, les ténèbres (The Darkness) représentent la psychose de Senua qui, en plus d’entendre des voix (spatialisées grâce au son binaural de votre casque), lutte pour ne pas perdre le contact avec la réalité et s’abandonner à ses illusions.

Sans pour autant entrer dans une analyse approfondie des thématiques de Hellblade et de sa suite, elles restent cependant simples à aborder : Senua s’efforce de discerner le réel dans ses crises, représenté dans plusieurs phases de gameplay par la lumière, qui permet au joueur d’être guidé dans certains niveaux extrêmement sombres.

Source : Xbox Game Studios

Mécanique simple s’il en est, elle est au cœur de certains niveaux et cinématiques, tournées dans le moteur du jeu, et traverse l’expérience des deux jeux Hellblade par les joueurs. Si le photoréalisme de Hellblade 2 participe à l’immersion dans la psyché torturée de Senua, d’autres technologies permettent à notre sens de sublimer, respectant par la même occasion l’intention créative de ses créateurs.

Dans les ténèbres de l’Oled

Vous nous voyez venir. Tout comme dans Alan Wake 2, Senua’s Saga : Hellblade II joue donc énormément sur le contraste en ombre et lumière nous montrant au fil de son histoire qu’il n’y a pas de lumière sans ténèbres.

Sur ce constat, l’expérience du jeu prend alors tout son sens sur un écran Oled au contraste intense offert par ses noirs profonds. Ici, les ténèbres de Senua semblent bien se matérialiser à l’écran dans les niveaux les plus sombres, avec le bénéfice de l’homogénéité de la technologie. Sur de mauvais écrans LCD, vous pouvez ainsi observer des défauts de clouding et IPS glow, preuve d’un rétroéclairage défaillant pouvant affichant des fuites de lumière aux coins de la dalle ou en plusieurs endroits.

Source : Xbox Game Studios

Le LCD classique a pour lui la limitation d’un contraste bien plus restreint, autour de 1500:1 nominatif pour les dalles IPS, mais deux à trois fois supérieur pour les dalles VA, qui affiche des noirs bien plus profonds.

C’est d’ailleurs sur cette dernière technologie que se basent les téléviseurs Mini-LED du marché, qui profitent de la fameuse technique de local dimming pour rapprocher leur contraste de celui de l’Oled. En plus du LG C2 en Oled, nous avons personnellement testé le jeu sur un modèle Hisense U8K, le résultat était saisissant avec ses 1000 zones de rétroéclairage, avec un blooming (halo) réduit autour des objets lumineux. Une bonne alternative à l’Oled donc pour ce type de jeu.

Et le HDR dans tout ça ?

Mais surtout, c’est avec le HDR que l’expérience visuelle de Hellblade 2 prend ton sens. Si on associe une plus haute plage dynamique à des couleurs plus vibrantes et une plus grande luminosité (c’est le cas), c’est aussi en utilisant une telle technologie que les extrêmes écarts de luminance entre zones d’ombre et détails lumineux sont encore plus flagrants.

En SDR (plage dynamique standard), les scènes les plus sombres de Hellblade 2 voient leurs noirs souvent bouchés, trop pour la lisibilité du jeu. Le HDR apporte à ce niveau plusieurs avantages au titre dans son implémentation actuelle : une meilleure calibration des niveaux de noirs, une meilleure gradation des couleurs dans les niveaux de gris et des détails lumineux bien plus visibles en contraste avec ces zones d’ombre.

On n’y voit pas grand-chose // Source : Xbox Game Studios

Ainsi, les zones souterraines du jeu sont aussi sombres qu’elles devraient l’être en comparaison avec le mode SDR. Le joueur tâtonne alors comme Senua qui s’aide soit de sa torche (qui brille littéralement à l’écran) ou se laisse guider par les quelques éléments lumineux comme ce fut le cas pour le premier opus.

Comment paramétrer son écran pour Hellblade 2 ?

Veillez cependant à bien configurer votre écran ou moniteur. Ainsi, évitez les modes « HDR Gaming » ou « HDR Movie » qui ont une fâcheuse tendance à provoquer quelques déviations chromatiques (sur la saturation) ou à remonter la luminosité dans certaines zones volontairement obscures. Hellblade 2 est un jeu sombre, peut-être un poil trop sombre, et ne fera pas de cadeau à votre écran ou moniteur.

Si vraiment la présentation du jeu entache sa lisibilité sur votre installation, n’hésitez pas à activer le mode « Lumineux » du HDR dans le jeu, sans pour autant augmenter le « Gamma HDR », qui peut dénaturer certaines couleurs. Selon les tests des chaines YouTube GamingTech et Digital Foundry, les possesseurs de téléviseurs peuvent tester d’activer le mode HGiG ou mappage de tonalité dynamique (dynamic tone mapping) pour récupérer certains détails perdus.

Pour les téléviseurs Mini-LED, veillez à paramétrer le local dimming à son maximum pour profiter des noirs les plus profonds possibles avec une dalle la plus homogène possible. Le résultat dépendra bien sûr de l’efficacité de l’algorithme du constructeur et pas uniquement du nombre de zones.

Il nous semble qu’il s’agisse de la meilleure configuration pour s’immerger au mieux dans l’univers de Hellblade 2 et de la psyché de Senua. En plus d’un confort visuel indéniable, ces technologies permettent dans certains cas aux studios de concrétiser leur vision artistique auprès des joueurs.


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