Dans quelle direction doit se diriger l’industrie du jeu vidéo ? Au milieu des milliers de licenciements, des voix s’élèvent en faveur d’une syndicalisation des travailleurs d’une part, et la création de projets à taille réduite d’autre part. La sortie récente d’Astrobot en est un exemple : une soixantaine de développeurs pendant quelques années et un jeu pressenti pour être le jeu de l’année.
Ce n’est pas la thèse d’Electronic Arts. Le géant du jeu vidéo connu notamment pour les franchises de sport (EA FC, ex FIFA), Dragon Age, Mass Effect ou encore Les Sims, a tenu une longue conférence de presse de 3 heures à l’intention des actionnaires du groupe.
L’objectif : rassurer sur l’avenir de cet éditeur indépendant alors que ses principaux concurrents se sont fait racheter par Microsoft ces dernières années.
« Efficacité, expansion et transformation »
Parole aux actionnaires oblige, EA a décidé de miser gros sur l’IA, le mot-clé à la mode pour faire plaisir au monde de la finance. Ce n’est pas une surprise. En 2021 déjà, l’éditeur s’était engagé sur la voix des NFT et du Web3 quand c’étaient les mots du moment à placer dans une conversation.
Cette technologie remarquable n’est pas un simple mot à la mode, elle est au cœur de notre activité. À l’heure actuelle, nous avons plus de 100 projets d’IA novateurs en cours.
Andrew Wilson
Dans le cas de l’intelligence artificielle générative, EA va toutefois un peu plus loin qu’une simple déclaration. Une grande partie de la présentation était dédiée à l’usage de l’IA pour le développement de futurs blockbusters.
Avec la Wolverine V3 Pro, Razer signe une manette haut de gamme pour joueurs exigeants. Conception premium, palettes arrière, joysticks interchangeables : la manette parfaite pour la compétition.
Tout d’abord, EA veut utiliser l’IA pour gagner en efficacité : « faire ce que l’on fait aujourd’hui, mais plus rapidement, moins cher et de meilleure qualité ». On imagine facilement comment une IA générative peut aider pour les deux premiers points, mais on attendra de voir pour le troisième.
Avec son projet d’expansion, EA veut « donner à nos équipes créatives une toile exponentiellement plus grande sur laquelle créer, et des couleurs plus riches afin qu’elles puissent peindre des mondes plus brillants ».
Et la transformation devra permettre d’engager EA vers l’avenir du jeu vidéo avec « de nouvelles façons de jouer, regarder et créer ». Notamment pour ce qui est du contenu créé par les utilisateurs.
Pour Andrew Wilson, c’est exactement ce que les fans demandent : « le genre de divertissement que les joueurs et les fans d’aujourd’hui désirent ardemment ».
Le ChatGPT de la création de jeux
Alors comment EA va utiliser concrètement l’IA générative à l’avenir ? L’éditeur se voit bien proposer des outils aux joueurs pour qu’ils puissent créer plus facilement leur propre contenu. Il faut dire que c’est une part importante de certains de ses jeux, notamment Les Sims. Beaucoup de fans du jeu s’échangent des créations : des maisons, des meubles, des personnages, etc.
« Aujourd’hui nous avons une opportunité incroyable au service des employés, nos joueurs, nos communautés et nos actionnaires »
Andrew Wilson
EA veut donc faciliter le passage « de l’imagination » à « la création » et a fait la démonstration d’un outil similaire à une sorte de ChatGPT pour créer des environnements dans un jeu. Il s’agit évidemment d’une simple vidéo concept, et non d’une démonstration d’un produit tel qu’il existe aujourd’hui.
On y voit deux utilisateurs générer grâce à l’IA un niveau de jeu vidéo fait en carton, puis générer des personnages. Enfin, ils demandent à l’IA d’intégrer un gameplay de deathmatch… Et paf ! ils se retrouvent dans un jeu de tir compétitif.
Mais cela ne suffit pas à nos deux joueurs-créateurs du futur ! Ils veulent que leur jeu soit « plus épique ! ». L’IA va alors générer… une pyramide en carton. « Whaou, c’est génial ! » s’exclament les deux acteurs participants à cette vidéo d’EA.
Quelle est la vision d’EA derrière le discours ?
Derrière ces phrases et ces promesses, quelle est vraiment la vision d’EA ? L’éditeur aimerait en fait trouver une nouvelle façon de rentabiliser ses données.
Le géant possède en effet de vastes quantités de textures, de logiques de gameplay, de personnages, utilisés à travers l’ensemble de ses jeux depuis ses origines. EA se rêve donc à pouvoir rentabiliser une fois de plus ce contenu en le mettant directement entre les mains des joueurs par l’intermédiaire de son IA générative.
Le futur ? Du contenu généré par le joueur recyclé à partir des fichiers créés par les artistes, que l’on peut donc monétiser et rentabiliser une deuxième, une troisième, une quatrième fois.
Et c’est toute la logique des investissements du EA de 2024 : des jeux de sport, la franchise Les Sims et les RPG comme Dragon Age où l’on peut faire générer des dialogues et des aventures par une IA.
Avec tout cela, EA espère bien avoir une croissance dépassant la moyenne du marché.
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