Mise à jour de l’article le 25 octobre à 12h32 : le Syndicat des Travailleurs·ses du Jeu Vidéo (STJV) a publié un communiqué en réaction au retour de Michel Ancel autour d’un projet Ubisoft.
Cette situation soulève des interrogations sérieuses sur la sécurité des travailleurs et travailleuses, particulièrement face aux risques psycho-sociaux. […] Cependant, l’enjeu majeur n’est pas le retour d’une personne en particulier, mais la confiance que nous pouvons tous·tes accorder aux processus de signalement interne d’Ubisoft […] Quelles garanties avons-nous que demain, d’autres personnes mises en causes ne retravailleront pas avec Ubisoft par des dispositifs similaires ?
Extraits du communiqué du STVJ du 25 octobre 2024
On pensait l’avoir laissé à son petit zoo en 2020, mais il est bien de retour. Qui ? Le créateur de Rayman et historique d’Ubisoft Michel Ancel.
Après quelques jours de bruits de couloirs, notamment sur le destin de l’équipe de développement Prince of Persia: The Lost Crown dont le média Origami a révélé la dissolution plus tôt cette semaine, Ubisoft a confirmé le passage d’une partie de l’équipe sur un nouveau projet.
Un projet basé sur la licence historique Rayman, pas vu depuis Rayman Legends en 2013, sinon comme une référence dans le DLC du jeu Mario + Les Lapins Crétins Sparks of Hope. L’éditeur a aussi confirmé le retour du créateur Michel Ancel comme « consultant ».
Le retour du « côté obscur de BGE 2 » ?
Le nouveau projet concerne les studios de Milan, mais aussi de Montpellier, le studio où travaillait Michel Ancel avant son départ en 2020.
Son discret départ faisait suite aux nombreuses révélations dans la presse, notamment chez Libération, d’un management toxique de la part de Michel Ancel sur le jeu Beyond Good and Evil 2.
Tous témoignent de la même souffrance causée par un directeur créatif que l’on nous dit «toxique», mais aussi par une organisation ubuesque pensée autour de sa personne, et l’impression qu’il agit en toute impunité, protégé par sa relation privilégiée avec le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot.
Libération
Pas de harcèlement sexuel ici, comme cela a été décrit par d’autres enquêtes concernant Ubisoft, notamment par Numerama. On décrit plutôt un artiste toxique à l’humeur changeante du tout au tout : «Il est capable de vous expliquer que vous êtes un génie, que votre idée est formidable, pour ensuite vous démonter en réunion en disant que vous n’êtes qu’une merde, que votre travail ne vaut rien et ne plus vous parler pendant un mois. C’est quelqu’un qui a un processus créatif qui est à base d’érosion, d’érosion de sa vision et des personnes qui l’entourent.»
Un créateur qui n’a également visiblement pas su évoluer avec l’agrandissement des équipes nécessaires aux productions de jeux ambitieux sur les plateformes modernes : « Michel a besoin que les idées lui appartiennent. Il préfère souvent improviser un truc à lui plutôt que d’écouter l’équipe et regarder le travail structuré qu’on a fait à sa demande ».
Faut-il à nouveau protéger les salariés ?
En 2024, Michel Ancel est donc de retour à un rôle officiel chez Ubisoft, quatre ans seulement après les enquêtes le pointant du doigt. Pire, il est de retour sur un projet concernant Ubisoft Montpellier, avec des équipes pouvant déjà l’avoir connu, alors que l’éditeur français possède de nombreux autres studios dans le monde. Ce retour se fait aussi dans un contexte de mouvement social historique chez Ubisoft.
Le loup est-il donc de retour dans la bergerie ? Officiellement, Michel Ancel n’a qu’un rôle de consultant sur cette nouvelle production balbutiante autour de Rayman.
Entre les lignes, on craint toutefois un euphémisme de la part de la direction d’Ubisoft. Celle-ci n’a pas vraiment changé depuis l’époque de Michel Ancel, et Yves Guillemot est toujours à la tête du groupe. Il y a quatre ans, le PDG n’hésitait pas à défendre Michel Ancel coûte que coûte : « c’est aux représentants du personnel comme aux ressources humaines de trouver des moyens pour protéger les gens qui travaillent avec lui ».
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