Square Enix dément l’hypothèse d’un rachat

 
Cette nouvelle peut faire l’effet d’un météore parmi les joueuses et les joueurs : l’éditeur japonais Square Enix aurait reçu plusieurs propositions de rachats.
Final Fantasy est la licence iconique de Square Enix

Mise à jour à 11h08 : Square Enix a publié une déclaration par communiqué de presse.

Bloomberg a rapporté aujourd’hui que plusieurs acheteurs sont intéressés par l’acquisition de Square Enix. Cependant, ce rapport n’est pas basé sur une quelconque annonce de SQUARE ENIX HOLDINGS CO., LTD. Nous n’envisageons pas de vendre la société ou une partie de ses activités, et nous n’avons pas reçu d’offre d’un tiers pour acquérir la société. Nous n’envisageons pas de vendre la société ou une partie de ses activités, et nous n’avons reçu aucune offre d’un tiers pour acquérir la société ou une partie de ses activités.


L’industrie du jeu vidéo est plus que jamais en pleine concentration. On pense évidemment aux rachats stratégiques opérés par Microsoft comme celui de Bethesda, mais aussi à l’investissement de Sony dans Epic Games, le rachat de Next Level Games par Nintendo et l’agrandissement quasi exponentiel du groupe Embracer.

Le prochain sur la liste à se faire racheter pourrait bien être Square Enix. Le site CTFN, spécialiste des mouvements financiers, a en effet appris que Square Enix avait reçu des propositions de plusieurs acheteurs potentiels grâce aux indiscrétions de deux responsables financiers proches du dossier.

Square-Enix : une entreprise cotée et juteuse aux licences iconiques

Resituons d’abord qui est Square Enix. Bien sûr, le groupe est avant tout connu pour ses jeux vidéo, développés aussi bien au japon qu’en occident (ex Eidos) avec des licences iconiques : Final Fantasy, Dragon Quest, Kingdom Hearts, Nier, Tomb Raider, Avengers, Deus Ex, Life is Strange, Just Cause et bien d’autres.

Cependant, comme beaucoup de groupes japonais, Square Enix ne se limite pas aux jeux vidéo et a aussi une présence sur d’autres marchés comme le manga, l’arcade ou l’animation.

Square Enix est cotée en bourse avec une capitalisation à 849 milliards de yens, soit 7,8 milliards de dollars environ. Attention cela ne signifie pas que c’est le prix auquel Square Enix se vendrait le cas échéant. Si l’on reprend le cas du rachat de Nuance par Microsoft il y a quelques jours, la firme de Redmond a appliqué un premium de 23 % sur la capitalisation pour garantir le rachat. Si l’on applique le même premium, c’est évidemment pour avoir une idée et non pour une comparaison qui se tient, le rachat potentiel s’estimerait à 9,60 milliards de dollars.

Microsoft, Sony, pas de rachat : quels sont les hypothèses sur la table ?

Alors quels sont les acteurs qui pourraient se montrer intéresser par un rachat de Square Enix ? On pense évidemment à Microsoft qui multiplie les acquisitions dans le jeu vidéo. Satya Nadella a déjà indiqué vouloir continuer les rachats. Phil Spencer, le patron de Xbox, a fait beaucoup de voyages au Japon pour obtenir de meilleurs partenariats avec les éditeurs japonais, qui ont tendance à bouder la Xbox et privilégier les plateformes de Sony et Nintendo.

Microsoft a sans aucun doute les moyens et les ambitions pour un rachat de cette taille, mais cela ne correspondrait pas vraiment au mode opératoire de la branche Xbox jusqu’à présent. D’abord, Xbox rachète des studios avec lesquels la société a un historique fort : Bethesda a sorti beaucoup de jeux en exclusivité ou exclusivité temporaire sur Xbox et a participé au développement de plusieurs consoles Xbox sous forme de consulting. Si l’on met de côté la présence de licences Square Enix dans le Game Pass, ou l’exclusivité temporaire de Tomb Raider (négocié a priori plutôt avec Crystal Dynamics, le développeur, que Square Enix, l’éditeur), Microsoft n’a pas un historique aussi fort avec Square Enix. Par ailleurs, Xbox n’a jamais procédé à une OPA hostile sur une société en bourse.

En revanche, Sony est un partenaire historique bien plus fort de Square Enix. La plupart des jeux japonais de Square Enix sortent au moins par défaut sur PlayStation, quand il ne s’agit pas d’exclusivité totale ou temporaire. Final Fantasy VII Remake, Forspoken et Final Fantasy XVI sont sortis ou sortiront d’abord sur PlayStation. Un rachat de Square Enix correspondrait également à la stratégie de Sony dans l’animation japonaise, après le rachat de Crunchyroll. Reste à savoir si Sony pourrait investir la somme conséquente nécessaire pour mettre la main sur Square Enix.

Hormis un achat par un autre acteur (Tencent, Amazon ou Google pour ne citer qu’eux), il faut surtout garder à l’esprit que tout cela ne pourrait aboutir sur rien, sinon une augmentation du prix de l’action du groupe japonais.


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