Le coup de filet italien contre la contrefaçon de consoles rétro : 12 000 consoles saisies et 47 millions de jeux piratés

 
Avis aux collectionneurs de pixels vintage : tout ce qui brille n’est pas or… ni même légal ! En Italie, les autorités ont démantelé un réseau de contrefaçon de consoles rétro.

Souvenez-vous, Gwénaël R. assemblait une console de rétrogaming embarquant visiblement une pelletée de copies illégales de jeux vidéo et la vend 280 euros. Après la médiatisation de son business, il a finalement stoppé son activité.

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Cette fois-ci, en Italie, la police a mis au jour un vaste réseau international de contrefaçon de consoles rétro et de jeux vidéo.

Une saisie record qui fait trembler le milieu

L’opération menée par les forces de l’ordre italiennes a abouti à la confiscation de biens d’une valeur estimée à près de 50 millions d’euros. Un chiffre qui donne le vertige et qui témoigne de l’ampleur du phénomène.

Parmi les pièces saisies, on retrouve environ 12 000 consoles contrefaites et pas moins de 47 millions de copies de jeux installées sur ces appareils.

Mais attention, ne vous y trompez pas : ces consoles n’étaient pas de vulgaires copies bas de gamme. Il s’agissait de répliques soignées d’anciennes consoles, capables de tromper l’œil des collectionneurs les moins avertis. On parle ici de reproductions de consoles mythiques de Nintendo, Sega ou encore Atari. De quoi faire saliver les amateurs de retrogaming… jusqu’à ce qu’on s’intéresse de plus près à leur conception.

Car le problème ne s’arrête pas à la simple violation des droits d’auteur. Alessandro Langella, chef du département de criminalité économique de la police financière de Turin, souligne un autre aspect de l’affaire : ces consoles contrefaites ne répondaient pas aux normes de sécurité strictes de l’Union européenne.

En effet, les appareils saisis étaient équipés de batteries non certifiées et de composants électroniques en infraction avec la réglementation européenne. Une situation qui pose de sérieuses questions sur la sécurité des consommateurs : surchauffe, court-circuit, voire incendie…

Le retrogaming : un marché en plein boom… et ses dérives

Pour comprendre l’ampleur de cette affaire, il faut la replacer dans le contexte plus large du phénomène du retrogaming. Ces dernières années, la demande pour les anciens jeux vidéo et consoles a littéralement explosé. Les fans sont prêts à débourser des sommes considérables pour mettre la main sur des appareils et des jeux originaux.

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Cette tendance, loin d’être anecdotique, a même poussé les grands fabricants à lancer des produits. Nintendo, Sega et d’autres ont ainsi commercialisé des versions miniatures de leurs consoles cultes, préchargées avec une sélection de jeux emblématiques.

Une manière de surfer sur la vague nostalgique tout en gardant le contrôle sur leur propriété intellectuelle.

Mais face à des prix parfois prohibitifs pour du matériel d’origine, certains consommateurs se tournent vers des alternatives moins coûteuses… et moins légales. C’est dans cette brèche que s’est engouffré le réseau démantelé en Italie.

Un réseau international bien rodé

L’enquête a révélé que tous les appareils confisqués provenaient de Chine. Ils étaient ensuite acheminés en Italie pour être écoulés aussi bien dans des magasins spécialisés qu’en ligne. Un circuit de distribution bien huilé.

Neuf citoyens italiens ont été arrêtés dans le cadre de cette opération. Accusés de trafic de produits contrefaits, ils risquent gros : jusqu’à huit ans de prison s’ils sont reconnus coupables.


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