Intel Alder Lake : l’architecture hybride marque le retour d’Intel pour vaincre AMD et ARM

 
Lors de son événement Intel Architecture Day, la firme a présenté Alder Lake. Ce nom représente la nouvelle génération de processeurs de la firme qui doit la remettre au premier plan. De grands enjeux et des promesses de taille.

Intel veut se réinventer. C’est en substance ce à quoi la firme s’attèle depuis plusieurs mois : nouveau patron, nouvelle esthétique, nouvelle philosophie et nouveaux produits. Pour le consommateur, c’est bien ce dernier élément qui va déterminer ou non l’achat. Face à ARM, en particulier depuis l’abandon des processeurs Intel par Apple, et aux processeurs AMD Ryzen privilégié par les joueurs, Intel se devait de réagir.

Cette réponse doit notamment passer par la commercialisation d’Alder Lake, la nouvelle génération de processeurs Intel prévue pour la fin de l’année 2021 et la première à utiliser une architecture hybride.

De l’hybride de l’ultraportable au PC de guerre

Dans sa présentation, Intel a insisté sur sa capacité à concevoir toutes les briques qui constituent un processeur hybride moderne. Sur un SoC Alder Lake, on va évidemment retrouver des cœurs performants et des cœurs de basse consommation, mais aussi une puce graphique et les éléments qui vont gérer la mémoire et les entrées/sorties entre autres choses. Pour fabriquer son processeur hybride, Intel n’a donc plus qu’à assembler ces briques comme il l’entend pour répondre à différents besoins.

Intel peut s’adapter à la demande en maitrisant chaque « brique » du processeur

Pour un processeur ultra mobile, Intel peut limiter les entrées/sorties pour ce qui est du PCI Express, mettre un peu plus de poids sur le circuit graphique et sur les cœurs basses consommations, contrairement à un processeur de PC de bureau qui pourra limiter sa puce graphique et miser sur plus d’entrées/sorties. Bref, Intel devient beaucoup plus agile avec cette solution.

Les puces Alder Lake sont fabriquées avec le procédé Intel 7 et s’exprimeront sur PC avec le nouveau socket LGA1700. Il faudra donc obligatoirement une nouvelle carte mère pour en profiter.

Des cœurs plus performants

Selon les références, un processeur Alder Lake pourra donc être constitué d’un nombre différent de cœurs basse consommation (E-Core) et haute performance (P-Core). Un processeur mobile pourra utiliser 2 E-Cores et 2 P-Cores, alors qu’un processeur de bureau pourra intégrer 2 E-Cores et 8 P-Cores.

La gestion des différents cœurs est réalisée de façon hardware par l’Intel Thread Director, un nouveau composant, ce qui permet d’être agnostique pour le logiciel. Ainsi, pas besoin de développer spécifiquement des applications pour tirer partir de l’architecture hétéroclite, ni pour les OS de s’adapter. Microsoft était tout de même très heureux d’annoncer que Windows 11 allait faire un effort supplémentaire par rapport aux versions précédentes du système, pour optimiser les performances du Thread Director.

Les P-Cores, les cœurs hautes-performances utilisent la nouvelle microarchitecture Golden Cove. Intel promet 19 % d’augmentation des performances à fréquence égale face aux Intel Core de 11e génération. C’est bien plus important que les gains en performances annoncés habituellement par Intel de génération en génération.

Les E-Cores utiliseront l’architecture Gracemont qui a également été présentée par Intel lors du Intel Architecture Day. Cette architecture sera aussi utilisée pour créer des processeurs d’entrée de gamme Intel Pentium ou Celeron, destinés aux PC les plus accessibles.

Les dernières technologies : PCI Express 5.0 et DDR5

Le SoC d’un PC est devenu son centre névralgique : c’est là où est gérée de plus en plus de connexion avec les entrées/sorties de la machine. C’est un sujet sur lequel Intel avait été à la traine face à AMD qui adoptait les nouvelles technologies à marche forcée. Avec Alder Lake, Intel dépasse son concurrent direct et propose ce qui se fait de plus rapide sur le marché.

En plus du Wi-Fi 6E, qui sera généralisé sur les ultraportables, et du Thunderbolt 4, déjà bien adopté par les fabricants, Intel annonce que Alder Lake prendra en charge le PCI Express 5.0 et la mémoire DDR5. C’est une première sur PC. Le PCI Express 5.0 permet de doubler la bande passante pour atteindre jusqu’à 64 Go/s avec 16 lignes. Le PCI Express a gagné de nouveaux usages sur PC avec la montée en popularité des cartes d’acquisition pour le streaming, mais aussi et surtout l’arrivée des SSD NVMe se connectant directement en PCIe. Notons que les 16 lignes de PCI Express 5.0 se font en supplément de 4 lignes de PCIe 4.0 également géré par Alder Lake.

Du côté de la mémoire vive, on parle d’une gestion de la DDR5-4800 et de la LPDDR5-5200 qui vont permettre de faire monter les performances. Surtout, cela permettra d’avoir une certaine sérénité d’esprit en achetant un PC Alder Lake : on repart pour une bonne génération de composants associés. Si AMD n’a pas de réponse à proposer en fin d’année, cela pourrait faire facilement pencher la balance favorablement pour Intel.


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