Donald Trump à la manœuvre : pourquoi le prix des puces pourrait flamber

 
Le président américain a annoncé il y a quelques heures la mise en place de taxes et des droits de douane supplémentaires sur les semi-conducteurs en provenance de Taiwan. Comme souvent avec Donald Trump, cette mesure a pour but de contraindre les entreprises à (re)localiser leur production aux États-Unis.
Donald Trump lors de son investiture, le 20 janvier 2025, pour illustration // Source : Wikimedia

« Ils nous ont quitté, et ils sont partis à Taïwan ». Ce mardi, Donald Trump a annoncé la mise en place de taxes et des droits de douane supplémentaires pour les semi-conducteurs en provenance de Taiwan. Cette mesure, que l’administration Trump avait déjà prise par le passé, concerne également les produits pharmaceutiques fabriqués par le petit État insulaire.

Fidèle à sa politique protectionniste, souvent jugée brutale, le Président américain souhaite par ce biais punir les entreprises qui ne font plus fabriquer leurs puces qu’en Asie, mais aussi pousser les géants de la Tech à favoriser la production américaine de semi-conducteurs pour leurs appareils électroniques.

Bonne ou mauvaise nouvelle pour TSMC ?

Cette mesure pourrait en l’occurrence pénaliser en partie le géant taïwanais TSMC, premier fabricant de puces à l’échelle mondiale. En partie seulement car si la firme regroupe la majorité de ses usine à Taïwan, elle dispose désormais de deux sites de production aux États-Unis, et bientôt d’un troisième.

Quant à Intel, qui a lui aussi plusieurs usines aux États-Unis, il pourrait profiter de cette mesure pour engranger plus de commandes. Une perspective potentiellement alléchante pour le groupe, qui traverse depuis plusieurs mois une forte crise.

À court terme, la mise en place de nouvelles taxes sur les puces fabriquées à Taïwan pourrait néanmoins aboutir à une hausse du prix des appareils électroniques. Et pour cause, les capacités de production américaines en semi-conducteurs n’ont pas encore atteint leur niveau optimal.

On sait par exemple que sur les usines construites par TSMC en Arizona, seule la première devrait commencer à produire en grandes quantités au premier semestre 2025… et cette dernière se limitera à des puces gravées en 4 nm. Pour les procédés plus avancés (3 et 2 nm notamment), il faudra attendre que les autres usines américaines du groupe ouvrent leurs portes et achèvent leur indispensable période de rodage.

Trump remplace la carotte par le bâton

Un autre facteur pourrait par ailleurs ralentir la production de puces aux États-Unis : la fin potentielle du Chips Act mis en place par Joe Biden. Ce programme d’investissement fédéral, instauré au lendemain du Covid par l’ancien Président américain, a eu pour but de favoriser la construction de nouvelles usines de puces aux États-Unis.

Il est toutefois jugé trop coûteux par Donald Trump, qui estime que les entreprises qui en ont bénéficié ont les moyens de financer par elles-mêmes la construction de nouveaux sites.

Au lieu des subventions proposées par l’administration Biden pour doper la fabrication de semi-conducteurs sur le sol américain, l’administration Trump, elle, miserait donc principalement sur la mise en place de tarifs douaniers particulièrement sévères pour les puces fabriquées à l’étranger. Ou comment troquer la carotte… pour le bâton.


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