Lumière bleue et lunettes : l’étude la plus détaillée rend son jugement

Quand tu paies plus pour voir... moins bien

 
Chacun d’entre nous a vécu avec un détail infime mais persistant qui, avec le temps, prend une ampleur démesurée. Pour moi, c’était un filtre anti-reflet bleu sur mes lunettes — un choix que je n’ai jamais fait, mais que j’ai dû subir. Une très importante étude va dans mon sens.
Source : Unsplash

On affirme souvent que les détails font toute la différence. Pour ma part, j’ai été confronté pendant une année entière à un détail bien particulier : un filtre anti-reflet bleu sur mes lunettes.

À la suite d’une erreur de commande de mon opticien, j’ai reçu ces verres spécifiques. Par embarras ou peut-être par politesse, je n’ai jamais osé lui en parler. Avec le recul, j’aurais dû lui signaler. Pourquoi ? Lorsque ces verres filtrent la lumière bleue, ils absorbent une partie de cette lumière, ce qui provoque une légère prédominance des autres couleurs du spectre, en particulier le jaune. Par conséquent, lorsque j’utilise ces lunettes, j’aperçois une teinte légèrement jaunâtre ou chaude. Mais est-ce que ça m’a servi à quelque chose ?

Alors que la lumière bleue a suscité beaucoup d’attention ces dernières années, notamment avec des filtres incorporés sur nos écrans et des lunettes prétendument protectrices, une récente étude massive a tenté de trancher le débat.

Des résultats révélateurs de la revue Cochrane

Cochrane, une revue de référence, a mis en lumière les résultats de 17 essais cliniques randomisés menés dans 6 pays différents. Ces essais avaient pour but d’explorer les effets néfastes de la lumière bleue, présente entre 380 à 450 nanomètres dans le spectre visible, notamment émise par nos écrans (mais aussi par le Soleil). L’idée générale est que cette lumière fatigue nos yeux et perturbe notre sommeil.

Cependant, selon cette revue exhaustive, il s’avère que les preuves de la nocivité de la lumière bleue sont insuffisantes. De plus, l’utilité des lunettes censées filtrer cette lumière est mise en doute. L’étude a souligné que bon nombre des essais cliniques sur le sujet étaient de faible qualité. Par exemple, seulement un tiers des études étaient répertoriées dans un registre d’essais cliniques, et moins de la moitié fournissaient des statistiques essentielles pour mener à bien un essai.

De plus, il n’y a aucune preuve que ces filtres protègent notre rétine des dommages. En résumé, l’étude conclut qu’il n’y a peut-être aucun avantage immédiat à utiliser ces verres filtrants pour réduire la fatigue visuelle.

Les effets secondaires : mythe ou réalité ?

L’étude n’a pas seulement porté sur l’efficacité des lunettes. Elle a également examiné d’éventuels effets secondaires indésirables. Les résultats montrent que les effets secondaires étaient minimes et probablement dus au simple port de lunettes. Des symptômes tels que les maux de tête, et la mauvaise humeur ont été rapportés, mais ils étaient similaires, que les lunettes filtrent ou non la lumière bleue.

Le Dr Singh, en s’appuyant sur les résultats, a fait remarquer : « La lumière bleue que nos yeux perçoivent des sources artificielles est minime par rapport à la lumière naturelle du jour. De plus, pour vraiment filtrer une grande quantité de lumière bleue, les verres devraient avoir une teinte ambrée prononcée, modifiant considérablement la perception des couleurs. »


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