Mémoire vive : une petite révolution émerge, mais arriverait peut-être trop tard

LPCAMM2...

 
Très prometteuse, la mémoire vive au format LPCAMM2 commence à faire parler d’elle sur le terrain des PC portables… mais malgré son fort potentiel, ses chances de changer la face du marché semblent faibles. En tout cas dans l’immédiat.
La mémoire LPCAMM2 a un gros potentiel… mais vous ne devriez pas tellement pouvoir en profiter // Source : Micron

Évoqué dans nos colonnes début 2023 et adopté par la JEDEC en fin d’année, le standard CAMM2 est un nouveau form-factor de mémoire vive destiné à nos futurs PC portables. Son atout ? Permettre l’apparition de barrettes plus petites et plus rapides que la mémoire vive SO-DIMM traditionnelle, et pouvant se décliner sous la forme de petits modules LPCAMM2 capables de concurrencer très efficacement l’actuel standard LPDDR5X.

Pour contexte, les form-factors SO-DIMM  et LPDDR5X cohabitent sur les PC portables actuels. La première catégorie se présente sous la forme de barrettes, le plus souvent installées sur les appareils de 15 pouces et plus, voués au gaming et aux usages créatifs. Elle a pour intérêt d’offrir une bonne évolutivité (ces barrettes pouvant être remplacées facilement). Installée à bord de PC ultraportables (notamment), la seconde s’avère pour sa part moins gourmande en énergie et souvent plus rapide… mais a pour gros inconvénient d’être soudée sur la carte mère des machines équipées, empêchant toute évolutivité.

Plus de RAM, plus de vitesse

L’intérêt de la LPCAMM2 est de reprendre les principaux avantages de la LPDDR5X, et notamment sa vitesse, mais au travers de modules que l’on peut monter et démonter sur la carte-mère — à la manière des barrettes SO-DIMM. Comme le souligne TechRadar, cette technologie est d’ailleurs la première solution « LP » et modulaire du marché. Une petite révolution, au moins sur le papier, pour les concepteurs de PC portables, mais aussi pour les utilisateurs.

Barrette SO-DIMM, pour illustration

Autre avantage du format LPCAMM2, permettre l’intégration de deux composants de 16 Go sur une seule barrette. Une bonne manière de réduire l’encombrement sur la carte-mère. Sur les PC portables gamers par exemple, l’utilisation de LPCAMM2 peut ainsi permettre de gagner 64% d’espace par rapport à l’inclusion de deux barrettes SO-DIMM. Ce nouveau standard pourrait ainsi ouvrir la voie à des appareils gaming plus compacts, voire même plus légers.

Ce serait trop tard

En dépit de ses nombreux atouts, le standard LPCAMM2 risque néanmoins de faire long feu, et ce pour une raison bassement économique : la nécessité d’employer un socket différent de celui requis pour les types de mémoire vive plus traditionnels. D’un point de vue industriel, cette particularité est accueillie avec une certaine réticence par les constructeurs de laptops, car elle conduira (au moins dans un premier temps) à une augmentation des coûts de production. Par la suite, et grâce à l’utilisation d’un seul module occupant deux canaux mémoire, les coûts de production devraient baisser.

Cela dit, ce frein initial à l’adoption semble puissant. Il devrait ralentir fortement l’adoption du standard LPCAMM2 sur le marché, d’autant plus que certains fabricants comme Apple n’ont aucun intérêt à l’embrasser. La firme semble en effet plus encline à intégrer par la suite de la mémoire vive directement dans ses processeurs. Une approche qui a notamment pour atout de réduire les effets de goulot d’étranglement dans les échanges CPU / RAM. Une approche que l’on devrait voir imiter par Intel et d’autres concurrents d’Apple dans le secteur. Si la mémoire vive est intégrée à la puce, alors il n’y a même plus besoin de standard pour l’intégrer à la carte mère.


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