Dans la Silicon Valley, certains mots pèsent plus lourd que d’autres. Quand Jensen Huang, le patron de Nvidia, parle d’informatique quantique, le marché retient son souffle… et parfois s’effondre.
Le 9 janvier 2025, une simple déclaration du CEO a suffi à faire évaporer plus de 8 milliards de dollars de capitalisation boursière dans le secteur de l’informatique quantique.
« Si vous disiez 15 ans pour avoir des ordinateurs quantiques vraiment utiles, je serais optimiste. Si vous disiez 30 ans, je serais pessimiste. Mais si vous choisissez 20 ans, je pense que beaucoup d’entre nous seraient d’accord. » Cette phrase, en apparence anodine, a eu l’effet d’une bombe dans l’industrie. Pourquoi ? Parce qu’elle remet en question la timeline sur laquelle de nombreuses entreprises quantiques ont bâti leurs valorisations stratosphériques.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Rigetti Computing a plongé de 46 %, Quantum Computing de 43 %, IonQ de 42 %, et D-Wave de plus de 30 %. Pour comprendre l’ampleur du phénomène, il faut savoir que certaines de ces entreprises avaient connu des croissances vertigineuses, dépassant les 1 800% en quelques mois selon Axios.
Le paradoxe quantique
L’informatique quantique n’est pas qu’une promesse vide. Google a récemment démontré la puissance de cette technologie avec une puce capable de réaliser en cinq minutes des calculs qui prendraient 10 septillions d’années à un supercalculateur traditionnel. Cependant, le gouffre entre ces avancées techniques et la rentabilité commerciale reste béant.
Pour aller plus loin
La puce quantique de Google « ouvrirait une fenêtre sur les univers parallèles » : vrai ou faux ?
Prenons Rigetti : valorisée à 4,4 milliards de dollars, l’entreprise ne devrait facturer qu’environ 11 millions en 2024. Même constat pour IonQ, dont la valorisation de 10 milliards contraste avec des revenus attendus d’à peine 41,6 millions. Ces chiffres illustrent parfaitement le décalage entre les attentes du marché et la réalité économique du secteur.
L’informatique quantique ne résout encore aucun problème concret. Google le reconnaît d’ailleurs et précise que leur prochain défi sera de trouver une première application pratique. L’informatique quantique reste un domaine prometteur, mais qui avance étape par étape.
Les améliorations techniques sont réelles : meilleure gestion des erreurs, plus de qubits, plus grande stabilité. Ces progrès sont nécessaires pour un jour avoir des ordinateurs quantiques utiles. Mais nous n’y sommes pas encore.
Gardons à l’esprit, tout de même, que les commentaires du CEO de Nvidia pourraient être motivés par des intérêts stratégiques : l’informatique quantique pourrait représenter une menace existentielle pour le business des GPU de Nvidia dans un horizon bien plus proche que les 20 ans évoqués.
Téléchargez notre application Android et iOS ! Vous pourrez y lire nos articles, dossiers, et regarder nos dernières vidéos YouTube.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix