RISC-V : comment Donald Trump pourrait booster l’adoption de ce concurrent d’ARM

 
Alors que le gouvernement américain renforce quotidiennement ses politiques protectionnistes, la Chine répond par un pas de côté technologique en misant tout sur RISC-V.

La politique à des effets très concrets sur le petit monde des puces informatiques. D’après des informations obtenues par l’agence de presse Reuters, la Chine s’apprêterait à encourager l’adoption des processeurs RISC-V au niveau national. Une manière de répondre aux menaces économiques étasuniennes.

Encore assez confidentielle, cette architecture de jeu d’instructions veut concurrencer le mastodonte ARM ltd, dont les puces sont aujourd’hui dans l’immense majorité des smartphones et appareils connectés modernes.

Deux mondes technologiques étanches

Inquiétés par les politiques protectionnistes de l’administration Trump, de nombreux organismes gouvernementaux chinois vont mettre leur poids derrière le développement RISC-V, qui a l’avantage d’être open source. Cela permettrait à Beijing de ne plus dépendre d’acteurs étasuniens comme Intel, Nvidia ou AMD, dont la collaboration avec les marchés internationaux n’est plus garantie depuis l’élection de Donald Trump.

Si techniquement ARM (principal concurrent de RISC-V) est britannique, son développement est intrinsèquement lié à de nombreuses entreprises américaines. Google et Apple ont démocratisé le recours à cette architecture en en faisant la pierre angulaire de leurs écosystèmes mobiles. Le développement d’une alternative à toutes ces technologies occidentales est donc une priorité pour le gouvernement chinois.

Un processeur RISC-V // Crédit : Derrick Coetzee – Wikimedia Commons (CC0 1.0 Universal)

Cette adoption de l’architecture open source par le gouvernement chinois pourrait donc bel et bien casser le monde de la tech en deux. L’écosystème ARM dominerait le monde occidental tandis que RISC-V se démocratiserait partout en Asie. Plus profonde encore que la cassure entre les OS mobiles occidentaux et chinois provoquée par le boycott de Huawei, cette politique publique signerait la fin de l’interopérabilité matérielle entre de très nombreux appareils. Deux mondes qui ne se parleraient presque plus en somme.

DeepSeek et RISC-V : un mariage heureux

Cela ne veut pas dire pour autant que la Chine prendrait du retard dans la course technologique moderne. Si RISC-V est moins optimisé que l’architecture ARM pour le moment (la faute à un manque d’investissement), l’industrie pourrait s’adapter. « Même si une puce RISC-V est seulement 30 % aussi performante qu’une solution Nvidia comparable, en acheter 3 resterait moins cher », a expliqué un fabricant chinois à Reuters.

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En plus de ça, DeepSeek a prouvé qu’il était possible de faire tourner des modèles d’IA de pointe sur du matériel moins puissants et moins énergivore que ChatGPT et consorts. Autrement dit, l’IA chinoise pourrait très bien s’accommoder d’une bascule vers RISC-V. Qui a dit changement de paradigme ?


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