Comet Lake-S : que vaut la 10ème génération d’Intel Core ? Passage en revue des tests

La puissance restante de Skylake... est-ce suffisant ?

 
Toujours gravés en 14 nm et basés sur l’architecture Skylake, les nouveaux processeurs de bureau d’Intel (au nombre de 32) arrivent peu à peu chez les testeurs et sites spécialisés. L’occasion d’un tour d’horizon de leur premières impressions, avec une attention toute particulière aux trois principales références de cette nouvelle lignée : les Core i5-10600K, i7-10700K et i9-10900K. Trois CPUs conçus pour faire de l’oeil aux joueurs et aux créatifs.
Toujours basés sur la gravure en 14 nm, les nouveaux processeurs de bureau d’Intel s’en sortent avec les honneurs… // Source : Intel

Intel officialisait début mai sa 10ème génération de processeurs de bureau. Baptisée Comet Lake-S, cette dernière reste basée (une fois n’est pas coutume) sur l’indéboulonnable architecture Skylake, déclinée à toutes les sauces depuis 2015, mais aussi sur une gravure en 14 nm, dépassée technologiquement face au 7 nm employé depuis plus d’un an par AMD.

Une approche risquée qu’Intel met en oeuvre faute de pouvoir s’appuyer massivement sur sa nouvelle gravure en 10 nm, et qui force les ingénieurs du groupe à redoubler d’astuce et d’INTELligence pour extirper la moindre de goutte de puissance de calcul d’un duo Skylake / 14 nm en bout de course. Le résultat, lui, est contrasté, mais reste positif si l’on s’en tient aux premiers tests publiés cette semaine outre-Atlantique.

Intel maintient son avance en gaming, AMD sa maîtrise en applicatif

Comme le souligne la chaîne YouTube Hardware Canucks, mais aussi le site spécialisé AnandTech dans ses conclusions, Intel se retrouve peu ou prou dans la même situation qu’AMD il y a quelques années. Contraint de devoir conjuguer avec une architecture ancienne, la firme est forcée de hausser les fréquences (jusqu’à 5,3 GHz sur le Core i9-10900K !) et de multiplier les coeurs pour maintenir un niveau de performances en hausse par rapport à la précédente génération de processeurs de bureau. Le tour de passe passe fonctionne, mais pas partout et pas dans toutes les situations.

Le verdict en termes de performances est ainsi plutôt unanime d’un test à l’autre : Intel maintient sans surprise son avance en jeu, tandis qu’AMD reste devant dans la plupart des cas en calcul et productivité. Logique, les rouges peuvent compter sur des coeurs et threads plus nombreux que chez Intel à prix équivalent. Intel capitalise de son côté sur les performances en single core, qui lui confèrent un avantage précieux pour le gaming… la majorité des jeux n’étant pas optimisés pour tirer parti de nombreux coeurs, contrairement à des logiciels comme Adobe Premiere Pro, DaVinci ou encore Blender.

Dans certains cas, Intel tire néanmoins son épingle du jeu grâce à l’accélération matérielle permise en sous main par son iGPU. Une astuce qui permet au Core i9-10900K (10 cores / 20 threads), notamment, de s’imposer face au Ryzen 9 3900X d’AMD (12 cores / 24 threads) sous Premiere Pro.

En jeu, et comme nous l’avons déjà dit, la messe est dite. Intel conserve son avance sur AMD avec des performances supérieures sur l’ensemble ou presque des titres testés. Mieux, d’après la chaîne Linus Tech Tips, même un Core i5-10600K (6 cores / 12 threads) arrive à battre un Ryzen 9 3900X en 1080p sous Shadow of the Tomb Raider, Doom Eternal ou encore Red Dead Redemption 2. La puce milieu de gamme d’Intel parvient par ailleurs à devancer d’une courte avance son grand frère le 10900K sur les deux derniers titres, ce qui en fait un processeur très attrayant… nous y reviendrons un peu plus bas.

Consommation énergétique en hausse, potentiel d’overcklocking en baisse

Si Intel hausse le nombre de cores sur ces nouveaux processeurs de bureau et que le groupe en profite accessoirement pour activer l’hyperthreading sur ses Core i5-10600K et i7-10700K, ces ajouts ont d’importantes conséquences en termes de consommation… surtout sur le Core i9-10900K dont les fréquences sont particulièrement hautes par défaut.

La puce haut de gamme d’Intel, capable de soutenir 4,9 GHz sur l’ensemble de ses 10 cores et jusqu’à 5,3 GHz en boost, gobe pas moins de 254 W en activité… ce qui la place dans la même sphère que certaines puces HEDT, certes plus coûteuses, mais équipées de plus de cœurs. Comme le rappelle AnandTech, on est par ailleurs plus très loin des 270 W consommés par feu le FX-9590 d’AMD et ses 8 cores. Preuve qu’en quelques années seulement, Intel et AMD ont partiellement échangé leurs situations respectives… et leurs perspectives.

Intel a vraiment poussé son architecture Skylake à ses limites

En conséquence, le potentiel d’overclocking en prend un sérieux coup, ce que regrette le YouTuber américain JayzTwoCents (vidéo ci-dessus). Intel a vraiment poussé son architecture Skylake à ses limites, sans laisser une marge de manoeuvre importante à l’utilisateur final. Ou en tout cas au commun des mortels, puisqu’un groupe d’overclockeurs a récemment réussi à faire passer le cap des 7,7  GHz a un Core i9-10900K. Un nouveau record et une performance bien sûr impossible à reproduire chez soi.

Le Core i9-10900K dispose d’une nouvelle boîte… Vous vous en moquez ? Nous aussi. // Source : Intel

En dépit de cette consommation en hausse, Intel a néanmoins réussi à maintenir les températures de son nouveau Core i9 a un niveau raisonnable, comme l’indique Linus Tech Tips. Pour ce faire, les ingénieurs du groupe ont astucieusement réduit l’épaisseur du die du processeur tout en augmentant celle de son IHS (Integrated heat spreader, cette coque de métal soudée au dessus de la puce). Une solution futée et efficace selon le vidéaste, même si un système de refroidissement solide reste bien entendu inévitable.

Le Core i7-10700K ? un Core i9-9900K maquillé…

Si nous avons beaucoup parlé du Core i9-10900K, c’est parce que le Core i7-10700K s’illustre surtout comme une version dépoussiérée du Core i9-9900K de génération précédente. Le processeur embarque le même nombre de coeurs et de threads (8c / 16t) pour des fréquences comprises entre entre 3,8 et 5,1 GHz. C’est un peu plus que l’ancien Core i9.

D’après AnandTech, qui a mis la main sur la puce contrairement à plusieurs autre sites, « il offre des performances et une consommation similaires au 9900K, sauf que Turbo Boost Max 3.0 lui donne un peu plus de fréquence ». Le principal attrait de ce Core i7-10700K touche à la question de son prix, proportionnent plus faible que celui de l’ancien fleuron d’Intel puisque maintenu bien en dessous de la barre des 400 dollars. Intel reste néanmoins plus cher qu’AMD avec la majorité de ses nouveaux processeurs. Le groupe cherche visiblement à conserver une orientation « Premium » face à son rival, même si cette approche ne trompe probablement plus grand monde en 2020.

Core i5-10600K : LE meilleur processeur gaming du marché ?

En termes de performances en jeu, le Core i5-10600K réussit dans les premiers tests à s’imposer face à la concurrence d’AMD et même face au Core i9-10900K dans certains cas. La puce profite aussi d’une consommation raisonnable et pourrait être l’option privilégiée par de nombreux joueurs ayant un budget limité à moins de 300 euros pour un nouveau CPU.

Un bon cheval qui coûte quoi qu’il en soit plus cher qu’un Ryzen 5 3600 (6 cores / 12 threads lui aussi), qui supporte de son côté le standard PCIe 4.0. Intel se limite pour sa part au support du PCIe 3.0 sur sa 10ème génération de processeurs, qui doit par ailleurs être utilisée sur un nouveau socket : LGA 1200 et ce au grand dam de HotHardware. Un changement qui implique l’achat d’une nouvelle carte mère et qui pourrait dissuader certains consommateurs d’opter pour cette nouvelle génération, puissante, mais imparfaite. Dans les faits, seule l’arrivée du 10 nm sur PC de bureau permettra à Intel de reprendre une avance complète et probante sur AMD, qui arme pour sa part sa quatrième génération de processeurs Ryzen, attendue cet hiver et basée sur l’architecture Zen 3.


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