Ce disque peut stocker 500 To pendant 13,8 milliards d’années sans se dégrader

 
Des scientifiques de l’Université de Southampton ont réussi à remplir des mémoires optiques dites 5D, elles sont dotées d’une densité de stockage et d’une longévité extrêmement élevées.
Le cristal mémoire de Superman

Le stockage optique de données 5D est un terme assez technique, on parle généralement de cristal à mémoire de Superman, en référence aux cristaux de mémoires utilisés dans les films Superman. Le concept fait l’objet d’une démonstration expérimentale depuis des années. Une équipe vient de présenter des avancées impressionnantes.

Une densité de stockage 10 000 fois supérieure à celle d’un disque Blu-ray

Cette mémoire fonctionne avec trois couches avec de minuscules points dans du quartz. Plus concrètement, ce support de stockage se compose de quartz fondu où les dimensions spatiales, l’intensité, la polarisation et la longueur d’onde sont utilisées pour coder les données.

Source : Yuhao Lei et Peter G. Kazansky, Université de Southampton

La désignation 5D vient des cinq dimensions : trois pour la position, une pour l’orientation et une pour la taille. Cela se traduit finalement par une densité de stockage 10 000 fois supérieure à celle d’un disque Blu-ray. Au total, 500 To de données peuvent être stockés sur un disque de quelques centimètres de diamètre. Ces disques sont capables de supporter une température jusqu’à 1000 °C et ils peuvent durer 13 800 millions d’années sans se dégrader. Dites-vous que la Terre serait habitable pour encore au moins 1,75 milliard d’années et au plus 3,25 milliards d’années… ces disques peuvent donc théoriquement durer plus longtemps que la vie humaine sur Terre.

Il y a cependant quelques petits bémols pour le moment : les données ne peuvent être lues qu’à l’aide d’une combinaison d’un microscope optique et d’un polariseur. De plus, les vitesses d’écriture lors du stockage de ces données sont extrêmement lentes, on parle de 230 Ko/s. C’est très lent, cela revient à enregistrer environ 100 pages de texte par seconde. Pourtant, la dernière annonce concerne bel et bien des progrès dans la vitesse d’écriture.

Plutôt que d’utiliser le laser femtoseconde, un type de laser particulier qui produit des impulsions ultra-courtes, pour écrire directement dans le verre, les chercheurs ont exploité la lumière pour produire un phénomène optique connu sous le nom de near-field enhancement (amélioration du champ proche).

Pour l’anecdote, la technologie est utilisée en production par l’Arch Mission Foundation. Ses premier et deuxième disques ont été donnés à Elon Musk qui en conserve un dans sa bibliothèque personnelle et l’autre étant placé à bord du Tesla Roadster dans l’espace.