Voilà environ 10 ans que le fabricant français Terraillon (détenu par un groupe hongkongais) a pris le virage du numérique. La première balance connectée Wi-Fi de la marque date de 2019 et c’est en juillet 2023 que Terraillon a décidé d’actualiser sa gamme. Après les Master Form, Master Fit et Master Coach, voici les Master Form Ultra, Master Fit Ultra et Master Coach Ultra.
C’est justement cette dernière que nous testons aujourd’hui. Si la marque affirme que la Master Coach Ultra est le modèle « le plus complet et le plus élégant de la gamme », la Master Fit Ultra partage le même prix et les mêmes caractéristiques techniques, mais aurait des électrodes moins discrètes. Enfin, la Master Form Ultra se contente de suivre l’évolution de la masse, alors que les deux premières permettent également la mesure (enfin l’estimation) de la composition corporelle : masse graisseuse, musculaire, hydrique et osseuse.
Revenons à notre Master Coach Ultra : que vaut cette balance connectée à la dénomination digne d’une machine de salle de sport ? Réponse après trois mois d’utilisation.
Un design sans fioritures
Design
La Master Coach Ultra propose un design simple et efficace. Si la balance n’a pas l’aspect dit futuriste de l’onéreuse Withings Body Scan, elle ressemble aux Body Comp et Body Smart — nous n’irons pas jusqu’à dire qu’elle en reprend les codes.
On retrouve le nom de la marque en bas de la balance et des lignes noires qui parcourent le produit — cachant certainement les électrodes. La balance pèse un peu plus de 2 kilos et s’étend sur un carré de 32,7 cm de côté. Le plateau bleu en verre prend assurément plus la poussière que s’il avait été blanc. Il faudra passer un coup de lingette de temps en temps. Le logo « Wi-Fi Smart Scale » est quant à lui peut-être de trop.
On ne peut pas rater l’écran LCD de 7 cm par 3 cm. Ce dernier surplombe trois touches tactiles servant à la sélection du profil. Bon, je ne vous cache pas qu’il est difficile de décrire une balance plus que ça. La Terraillon Master Coach Ultra est une balance au design on ne peut plus sobre, et tant mieux : le produit se fondra mieux dans votre salle de bain.
L’arrière du produit comporte seulement deux éléments : le bouton de synchronisation et la trappe pour les quatre piles. Et devinez quoi ? Elles ne sont pas livrées à l’achat. On ne demandait pas une recharge par USB-C, mais à 80 euros la balance, quatre piles AAA auraient été les bienvenues. Comme l’impression de retomber en 2010.
Installation
Notre première tentative de connexion en octobre 2023 entre la balance et notre téléphone s’est soldée par un échec. Impossible de terminer l’appairage avec notre iPhone. En utilisant un Samsung, toutes les étapes se sont bien déroulées et nous avons pu synchroniser tout ce beau monde — il nous restait simplement à nous connecter au compte sur l’iPhone. Ce n’est que fin novembre 2023 et après une mise à jour de l’application que nous avons réessayé une première connexion entre la balance et notre iPhone. Bingo : cette fois-ci, nous avons pu aller jusqu’au bout de l’appairage.
Ce dernier s’effectue en cinq minutes tout au plus. Après s’être créé un compte et avoir inséré les piles au dos de l’appareil, il suffira de suivre les cinq étapes affichées à l’écran.
La première consiste à renseigner le mot de passe Wi-Fi et attention : votre réseau doit être en 2,4 GHz. Il faut ensuite presser le bouton à l’arrière de la balance pendant quelques secondes, attendre que la balance affiche la suite « 1, 2, 3 » puis cliquer sur « Jumeler ».
Dès lors, la balance sera connectée au réseau et enverra automatiquement les données à l’application. Justement, parlons de cette dernière.
Une application qui va à l’essentiel
Terraillon est une entreprise d’origine française et c’est pour cela que l’application mobile dédiée à la gestion de ses balances connectées s’appelle « MyHealth ». Si on passe cette appellation aux relents de Silicon Valley, l’application est une bonne surprise. Elle ne cherche pas à en faire trop, et tant mieux. L’onglet principal va droit au but en communiquant à l’utilisateur les données essentielles. La partie haute de l’écran affiche la dernière mesure et s’autorise un commentaire par rapport à notre objectif. Dans mon cas par exemple, l’application annonçait « Oups, vous avez perdu du poids ! ».
Le milieu de l’écran rentre dans les détails en étalant d’autres données :
- la masse graisseuse ;
- la masse musculaire ;
- la masse hydrique ;
- la masse osseuse ;
- l’indice de graisse viscérale ;
- l’indice de masse corporelle (le fameux IMC) ;
- le taux métabolique de base ;
- le besoin calorique journalier.
Nous reviendrons sur la fiabilité de ces données dans la prochaine partie du test. L’option courbe de suivi affiche le tout sous forme de graphique, avec une vue hebdomadaire, mensuelle ou annuelle. Il est possible de décocher les données qui ne nous intéressent pas. Nous avons par exemple uniquement laissé notre courbe de masse et notre objectif.
De retour sur le premier onglet, un coup de scroll nous fait découvrir l’historique des mesures. Une ligne correspond à un pesage. La masse est indiquée, avec la date et l’heure correspondantes. Un clic développe la mesure pour mettre en avant quatre autres données : la masse graisseuse, musculaire, hydrique et l’indice de masse corporelle.
Le second onglet met à disposition un récapitulatif des différentes données, avec quelques explications et des jauges pour se situer par rapport aux normes : indice de masse corporelle, de masse grasse, de masse hydrique. Deux options permettent à l’utilisateur d’exporter ses données, en JPEG ou en document Excel. Ce dernier lui sera envoyé par mail.
Nous disions plus haut que l’application n’en faisait pas trop. Nous pensions ici à d’autres acteurs qui s’obstinent à vouloir faire de leur application l’outil ultime de santé. Autrement dit, quand j’achète une balance connectée, je ne m’attends pas forcément à retrouver le nombre de pas que j’ai fait dans la journée sur son application. En réalité, MyHealth propose bien de suivre tout un tas de données de santé en plus de la masse, mais elle ne les impose pas à l’utilisateur : les menus Activité, Nutrition, Tension, Sommeil et Température peuvent en effet être décochés ou réagencés dans les paramètres.
Mais comment la balance récupère-t-elle ses données ? Faut-il que je la prenne dans mon sac en randonnée ? Faut-il que la glisse sous mon oreiller ? Non, l’application MyHealth fonctionne avec d’autres appareils connectés Terraillon connectés (thermomètre, tensiomètre…) et peut surtout se connecter à Apple Health et Google Fit. Elle recense alors les données d’activité et de sommeil. L’utilisateur peut également ajouter des données à la main : température, masse, nourriture ingérée… Pourquoi pas, tant que ma masse actuelle est la donnée qui s’affiche en premier lorsque j’ouvre l’application.
Les deux derniers onglets concernent la gestion des appareils Terraillon et des paramètres : informations personnelles, objectif, unités de mesure, etc.
Une balance bien pensée
L’écran s’allume dès que quelqu’un monte sur la balance. La masse est indiquée en trois secondes, puis la balance prend une quinzaine de secondes de plus pour afficher les autres données. C’est long et c’est essentiellement la mesure de la fréquence cardiaque qui demande du temps. Bonne nouvelle, il est possible de désactiver la prise de cette donnée, mais uniquement via les boutons de la balance : il aurait été pratique de pouvoir le faire depuis le téléphone.
L’écran est entouré de logos, qui s’activent un à un en fonction de la mesure affichée. Le défilement est assez rapide et les logos sont franchement difficiles à lire, mais quelques utilisations suffisent pour enregistrer mentalement la suite de données. Dans l’ordre :
- la masse ;
- la différence de masse depuis la dernière pesée ;
- la fréquence cardiaque ;
- l’indice de masse corporelle ;
- la masse graisseuse ;
- la masse musculaire ;
- la masse hydrique.
À noter qu’il est possible de descendre du plateau juste après avoir pris connaissance de sa masse et avant que toutes les autres mesures se lancent. La masse sera alors bien envoyée à l’application, mais les autres données (masse graisseuse, masse musculaire et masse hydrique) seront comptabilisées avec un 0, ce qui fausse le suivi. C’est dommage.
Pour contrebalancer ce point négatif, sachez que les données sont très rapides à arriver sur votre application. La synchronisation en Wi-Fi ne nécessite pas d’avoir l’application ouverte. Vous recevrez une notification sur votre téléphone dans les cinq secondes suivant votre pesée. Les données seront consultables et directement ajoutées à votre courbe de suivi.
La Terraillon Master Coach Ultra peut suivre jusqu’à huit utilisateurs en même temps. Elle sait les différencier en fonction de leur masse, du moins tant qu’ils ne sont pas trop proches. Le numéro du profil attribué à chaque personne lors de la première utilisation s’affiche pendant la mesure. Cela permet de vérifier que la balance nous a bien reconnu — P1, P2, P3…
Deux membres de mon foyer ont par exemple été confondus : leurs mesures étaient alors communes, ce qui n’est pas pratique pour suivre son évolution personnelle. Terraillon a bien entendu prévu le coup. La manipulation est assez rapide, mais sera contraignante au quotidien : il faut monter puis descendre de la balance pour allumer l’écran, sélectionner son profil avec les flèches, appuyer sur le bouton « SET » et remonter sur la balance pour effectuer les mesures.
Il est également possible de supprimer une mesure en particulier dans l’application pour éliminer les mauvaises attributions et ne pas polluer son suivi.
Enfin, la balance ne vous reconnaîtra pas si vous avez perdu ou gagné plus de 2 kg depuis votre dernière pesée. Que les aventuriers de Koh Lanta se rassurent : ils pourront là aussi forcer leur profil avec les flèches avant de monter sur la balance.
Une balance fiable ?
La Terraillon Master Coach Ultra peut accueillir jusqu’à 180 kilogrammes sur son plateau. Les quatre capteurs de poids permettent une graduation de 100 grammes.
La balance semble fiable selon nos tests puisqu’elle détectait correctement les changements lorsque nous prenions des poids dans nos mains : 100 grammes, 200 grammes, 500 grammes, 1 kilogramme et 2 kilogrammes. Bref, vous pouvez lui faire confiance à 100 grammes près. Aussi, la masse affichée après plusieurs pesages d’affilée était la même.
La mesure de la fréquence cardiaque semble également fiable. Nous étions à deux battements près en la comparant en temps réel avec une ceinture cardiofréquencemètre.
Les choses se corsent logiquement pour les autres données, qui résultent en réalité de la combinaison d’une mesure approximative et d’ajustements via des algorithmes. Autrement dit, prenez vos données de composition corporelle (masse graisseuse, musculaire, hydrique et osseuse) avec de très grosses pincettes.
Si l’idée de suivre l’évolution de sa masse musculaire pour se concentrer sur la perte de graisse est sans doute bonne, il faut garder en tête que ces mesures sont bien moins fiables que celles de la masse. Ceux qui veulent plus de détails sont invités à consulter cette vidéo YouTube de Viviane Lalande, connue sous le pseudonyme de Scilabus.
Pour dire, la Master Coach Ultra affirme que j’ai un indice de masse grasse de 5 %. J’ai beau être en forme, il est honnêtement difficile de croire que je me situe sous les 7 % de Cristiano Ronaldo. Bref, ne foncez pas vous enquiller un litre d’eau si votre taux de masse hydrique vous affole. De mon côté, l’application me signale que mon pourcentage d’eau dans le corps est trop élevé. Je n’ai mené aucune réelle étude à ce sujet, je peux simplement vous dire que je consomme beaucoup d’eau au quotidien — un retour très scientifique donc.
Enfin, Terraillon met en avant la certification HDS pour sa Master Coach Ultra : vos données sont de ce fait censées être hébergées en France.
Prix et date de sortie
La Terraillon Master Coach Ultra est affichée au prix de 79,99 euros sur le site du constructeur et chez les revendeurs habituels — Boulanger, Fnac, Darty, etc.
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