Test de la SwitchBot Lock Pro : une serrure de bon niveau, mais limitée sans le Hub de la marque

 
La SwitchBot Lock Pro se veut une alternative plus accessible et tout aussi efficace aux meilleures serrures connectées du marché. Si elle affiche de beaux atouts, son manque de connectivité peut toutefois lui porter préjudice.

L’aventure SwitchBot a commencé avec ses robots connectés pour contrôler les rideaux, les Curtains. Quelques années plus tard, l’entreprise veut être présente partout dans votre maison : du robot aspirateur au purificateur d’air, en passant par les stores connectés et désormais les serrures connectées. Lancée à 140 euros, la marque a bien entendu dans son viseur la Nuki Smart Lock Pro, en proposant une alternative moins coûteuse d’une centaine d’euros, et tout aussi performante sur le papier.

Ce test a été réalisé à partir d’un produit prêté par le constructeur.

Un design massif

Si vous trouvez la Nuki Smart Lock Pro imposante avec ses 110 x 60 x 60 mm pour 580 g, la SwitchBot Lock Pro l’est encore plus, avec des mensurations de 120 x 59 x 83,9 mm pour 435 g. Elle est donc plus grande, tout en étant moins dense.

Le design est épuré au possible, avec un parallélépipède noir aux lignes douces et au plastique mat agréable au toucher. En façade, nous avons une poignée de porte circulaire, dont la surface pleine fait office de bouton poussoir.

Juste en dessous, une petite LED informe sur l’état de la serrure. Encore en dessous, une trappe cache le bloc de quatre piles qui assurent l’alimentation durant 90 jours, selon la marque.

Au dos, nous avons l’espace qui accueillera la clé, et il faut vraiment avoir des clés atypiques pour rencontrer un problème de compatibilité.

La conception est de qualité : nous sommes face à un produit solide et très bien assemblé. Dommage qu’il ne soit disponible qu’en un seul coloris. Notez qu’elle n’est pas étanche, donc cantonnée à un usage intérieur.

Côté connectivité, nous avons droit uniquement au Bluetooth et au NFC. Attention, si le Wi-Fi est disponible, il nécessite l’ajout du pont Matter maison vendu 20 euros. Ce dernier permet d’ailleurs de faire profiter du Wi-Fi à tout l’écosystème SwitchBot, comme les Curtains 3. De plus, avec Matter intégré, cela simplifie grandement l’intégration dans les écosystèmes de maison connectée.

Installation en toute simplicité

La SwitchBot Lock Pro est livrée avec un aimant, deux clés Allen, un support à vis, un adhésif et des adaptateurs pour cylindre à bouton. À cela s’ajoutent des adhésifs double face supplémentaires pour le support de la serrure et celui de l’aimant, des lingettes de nettoyage et une bande adhésive de renfort.

Attention, vous devez disposer d’un cylindre de serrure débrayable, c’est-à-dire qu’il est possible d’ouvrir la porte même si une clé est engagée côté intérieur. Dans le cas contraire, l’usage de la Lock Pro se fait à vos risques et périls.

L’installation est vraiment simple et rapide. Vous pouvez suivre le petit manuel papier ou, plus confortablement, le pas-à-pas proposé par l’application SwitchBot.

La Lock Pro est pensée pour s’adapter à quasiment tous les types de serrures. Il faut vraiment avoir un modèle atypique pour empêcher l’installation. Premier point : le choix du support, A ou B. Le premier est dédié aux serrures dont le cylindre dépasse d’au moins 3 mm. Il faudra alors utiliser la clé Allen pour fixer le support tout autour.

Dans notre cas, le cylindre affiche une épaisseur de moins de 3 mm. Nous devons donc utiliser le support B avec face adhésive. Avant cela, vous devrez nettoyer la zone où sera apposée la plaque en plastique. Nous avons également ajouté une cale pour renforcer la fixation à la serrure et à la porte, chose que nous avions également dû faire avec la Nuki Smart Lock Pro.

Nous n’avons plus qu’à installer la serrure sur le support. Ensuite, il est conseillé d’ajouter la bande adhésive de renforcement durant 48 heures pour assurer la meilleure fixation possible.

Soyez vigilant concernant la poignée de porte. Dans notre cas, quelques millimètres de plus et l’imposante serrure nous empêchaient de l’utiliser. Toutefois, la serrure peut bien sûr enclencher l’ouverture complète si vous le souhaitez.

Pour terminer, il faut ajouter l’aimant en parallèle de la serrure. Il permettra de vous informer si, par exemple, la porte n’est pas fermée mais simplement entrouverte.

Une application simple appréhender

Avant de commencer l’installation physique de la serrure, nous vous conseillons fortement d’installer l’application SwitchBot.

Installer et configurer la serrure dans l’application est vraiment simplissime. Appuyez sur le bouton « + » en haut à droite de la page principale pour lancer le processus d’appairage. Il se fait en Bluetooth et la serrure a été détectée sans difficulté.

Vous serez d’abord accompagné dans l’installation physique via un pas-à-pas complet. Ensuite, il faudra passer par la phase de calibrage de la serrure. Son rôle est double : adapter les efforts mécaniques à votre serrure et faire en sorte que la serrure détecte, avec l’aide de l’aimant, si la porte n’est pas totalement fermée.

Une fois dans la page dédiée à la serrure, l’interface est aussi claire que minimaliste. Un gros bouton occupe le tiers de l’affichage : il suffit d’appuyer dessus pour verrouiller ou déverrouiller la serrure.

En haut à droite, vous avez différentes icônes qui affichent l’état de la porte (noir : fermée, rouge : ouverte), si la connexion Bluetooth est active, le niveau de batterie et une icône nuage lorsque le pont Matter est installé. Dans ce cas, il devient possible de contrôler la Lock Pro via Internet ou le Wi-Fi. Juste en dessous, vous retrouvez les accessoires connectés ou non (clavier Keypad, télécommande), une fonction de déverrouillage d’urgence et un historique des usages.

Le menu des paramètres permet d’affiner l’usage, en configurant par exemple le verrouillage automatique une fois la porte fermée, en filtrant les notifications que vous recevez ou encore en activant une alarme. Enfin, il est possible d’associer des services tiers comme les assistants vocaux ou IFTTT. Si vous disposez du hub Matter SwitchBot, tout devient beaucoup plus simple.

En plus de faciliter l’intégration dans votre écosystème de maison connectée, il permet le contrôle à distance via Internet. Il corrige également certaines limites de la Lock Pro, notamment au niveau de la géolocalisation. Là où la Nuki Smart Lock Pro intègre des outils permettant, par exemple, d’anticiper l’ouverture de la porte (très pratique si vous revenez les bras chargés de courses), la serrure SwitchBot demande de passer par les fonctions d’automatisation de vos assistants vocaux, par exemple. Dommage, car il aurait été possible de proposer cette fonction en s’appuyant sur le signal Bluetooth entre le téléphone et la serrure.

À l’usage : seule la connectivité la limite

Difficile de prendre en défaut cette serrure. Nous l’avons testée sur plusieurs serrures, dont certaines très anciennes et exigeantes. Le moteur n’a jamais faibli et le verrouillage comme le déverrouillage se font sans difficulté.

Pour ces actions, vous pouvez passer par l’application ou simplement appuyer sur le bouton situé au centre de la poignée. De plus, vous pouvez tout simplement tourner la poignée à la main. Côté pollution sonore, nous avons mesuré 75 dB à un mètre et moins de 65 dB dans une pièce adjacente. Elle est donc assez bruyante, mais rien d’excessif.

L’application ne permet pas de créer des clés virtuelles temporaires ou permanentes à partager. Chaque membre du foyer devra donc installer l’application et se connecter à la serrure. Autre solution : créer des clés physiques en utilisant des cartes NFC SwitchBot. Si vous êtes équipé du hub Matter, il devient possible de la contrôler à distance et de recevoir des notifications en temps réel. Dernière possibilité : il est possible d’ajouter un pavé numérique avec lecteur d’empreinte digitale, le SwitchBot Keypad Touch.

Au quotidien, la serrure est efficace et des fonctions comme l’AutoLock évitent d’oublier de verrouiller sa porte. Vous pouvez également activer les notifications qui vous alertent si la porte n’est pas fermée ou verrouillée.

Autonomie

SwitchBot promet, au mieux, 9 mois d’autonomie, mais cela est difficile à mesurer précisément. Si l’on considère deux verrouillages et déverrouillages par jour, la Lock Pro devrait tenir environ 8 mois. Un chiffre qui diminuera fortement si votre cylindre nécessite de gros efforts mécaniques de la part de la serrure. Si vous êtes en couple, que les deux membres du foyer n’ont pas les mêmes horaires, et que vous avez en plus des enfants, l’autonomie risque de se rapprocher plutôt des cinq à six mois. Vous serez bien sûr alerté lorsque les piles arriveront à leur limite. Il est également possible d’investir dans le Dual Power Pack, qui porte l’autonomie à 12 mois.

Prix et disponibilité

La SwitchBot Lock Pro est commercialisée au prix de 140 euros sur le site du constructeur et les revendeurs partenaires.

Note finale du test
8 /10
Nous sommes face à une serrure connectée proposée à 140 euros qui se révèle aussi accessible qu’efficace. Elle est certes assez encombrante et pourrait difficilement cohabiter avec certaines poignées de porte, mais cela restera l’exception. De l’installation à l’usage, l’ensemble est aussi intuitif que fonctionnel. Toutefois, si vous n’investissez pas dans le hub Matter (69,99 euros), vous serez alors limité à un usage local.

Le surcoût n’est pas négligeable, mais nous restons en dessous du prix d’une Nuki Smart Lock Pro. Avec cet ajout, la SwitchBot Lock Pro prend une tout autre dimension, devenant un véritable assistant pour votre sécurité, vous prévenant lorsque la porte est restée ouverte ou en la verrouillant automatiquement après chaque fermeture.

Points positifs

  • Design sobre et conception solide

  • Processus d’installation physique et logiciel simplissime

  • Serrure rapide et puissante

  • Application bien pensée

Points négatifs

  • Un seul coloris disponible

  • Un gabarit imposant

  • Le hub Matter est indispensable pour en profiter pleinement

  • Un peu bruyante

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