Test du VanMoof Electrified S2 : le meilleur vélo électrique de ville

Vélos électriques • 2019

Et si le vélo avait lui aussi droit à sa cure de jouvence ? Cette semaine, on a essayé le Vanmoof S2, un deux-roues électrique, haut de gamme et connecté. Venu tout droit du pays de la tulipe, ce vélo peut-il coiffer au poteau la concurrence, de plus en plus féroce ? La réponse dans notre test. 
VanMoof-S2-header

Ce test a été réalisé le 15 Décembre 2018 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Fiche Technique

  • Modèle : VanMoof S2 / X2
  • Type : Vélo à assistance électrique
  • Cadre : aluminium peint (Thunder grey / Fog white)
  • Poids : 19 kg
  • Roues : Jantes en aluminium anodisé et rayons en acier inoxydable – S2 : 28″ / X2 : 24″
  • Pneus : S2 : Schwalbe Big Ben anti-crevaison / X2 : Schwalbe Big Apple anti-crevaison
  • Phares : LED blanc avant / LED rouge arrière / 40 Lux conforme à la norme StVZO
  • Freins : freins à disque mécanique avant et arrière
  • Vitesses : vitesse automatique intégrée dans le moyeu
  • Chaine : chaine à réglage de tension automatique, protégée par un carter
  • Selle : selle à suspension pneumatique, revêtement vinyle
  • Guidon : guidon et potence fixe, fourche rigide
  • Batterie : 504 Wh, cellules LG
  • Chargeur : 36 V, 4 Ah – 4h pour charge complète, 50 % de charge en 80 minutes
  • Moteur : puissance maximale 500 W, moteur dans la roue avant avec 4 niveaux de puissance
  • Autonomie : 60 – 150 km
  • Affichage : écran matriciel intégré au guidon
  • Connectivité : Bluetooth et GSM chiffré / Reconnaissance de l’utilisateur / Mises à jour automatique
  • Sécurité : verrouillage de la roue intégré / dispositif antivol avec alarme / déverrouillage par code ou application / suivi antivol par GSM et Bluetooth
  • Applications : compatible iOS et Android

Test réalisé avec un vélo prêté par le VanMoof Brandstore de Paris. Vous pourrez y voir ce vélo de plus près si vous passez dans les environs.

Présentation de VanMoof

Fondée en 2009 par deux frères à Amsterdam, Pays-Bas, VanMoof est une marque de vélos intelligents et depuis peu électriques. Reconnaissables aisément de par leur look unique, mêlant cadre droit typique des vélos de course et codes visuels de la high-tech, les vélos VanMoof représentent parfaitement la bicyclette 2.0.

Développé dans le pays du vélo, VanMoof a souhaité proposer une gamme de cycle qui répond aux attentes des usages urbains : design contemporain, fonctions connectées, système antivol. C’est d’ailleurs ce qui fait toute la force de VanMoof, un système antivol complet intitulé « peace of mind » avec une promesse : en cas de vol, la marque vous ramène votre vélo dans les deux semaines ou vous le remplace.

On retrouve deux catégories de vélos chez la marque :

  • la gamme Smart S/X, des vélos urbains sans moteur électrique, mais dotés de toutes les fonctions connectées/antivol
  • la gamme Electrified S2/X2, les mêmes vélos dotés d’un moteur électrique dans la roue avant et d’une batterie dans la cadre

C’est justement le VanMoof Electrified S2 que l’on teste aujourd’hui. La marque ayant maintenant un beau pied-à-terre sur Paris, il est désormais possible de le découvrir en magasin, et surtout, de le tester ! Car oui, l’autre subtilité des vélos VanMoof, c’est qu’ils ne sont disponibles que via leurs canaux : web ou store.

Présentation du VanMoof S2 et X2

Cadre et design

Un vélo VanMoof, c’est un peu comme un smartphone Apple : au fond rien de différent et pourtant, il accroche automatiquement l’œil. Il y a cet effet waouh qui fait tourner les têtes, que ce soit vos amis ou simplement les passants, curieux de voir quel est le modèle de Fixie qui vient de les dépasser.

Le VanMoof Electrified S2 est beau, chaque élément de design ayant été peaufiné pour offrir cette expérience toute Apple-ienne justement. Le cadre droit entièrement tubulaire affiche des proportions parfaitement maîtrisées, la peinture ne souffre d’aucun défaut et tous les éléments en contact avec le cycliste ont bénéficié d’un soin tout particulier. Le cadre droit s’adapte très bien à un usage urbain et que ce soit le S2 ou le X2, difficile de ne pas succomber au charme de ce vélo.

Le vélo utilise des vitesses automatiques, directement intégrées dans le moyeu. Visuellement, cela se traduit par l’impression d’avoir un Fixie plus qu’un vélo classique, seule une petite poche cachée derrière le cadre trahit un système de tension de la chaîne. On notera d’ailleurs que la chaîne du VanMoof S2 est entièrement protégée par un carter en plastique, sympa pour les pantalons.

En comparaison du VanMoof S1, la qualité des finitions est en hausse. Cela se voit surtout sur les soudures du cadre, totalement invisible sur le S2 alors que sur la génération précédente on peut encore voir les boursouflures aux jointures. Si vous êtes sensible à ce genre de détail, sachez que le VanMoof S2 en est bourré :

  • la vis de réglage de la hauteur de selle est recouverte d’un joint en silicone,
  • les bouchons des valves sont chapeautés par un petit bouchon transparent,
  • la peinture est plus épaisse et plus uniforme.

Et ce ne sont là que quelques exemples.

Batterie et écran

La batterie est complètement intégrée dans le cadre du VanMoof, pour le meilleur comme pour le pire. Esthétiquement, c’est un sans faute, le tube inférieur contient l’imposante batterie de 504 Wh et de près comme de loin, impossible de savoir que le vélo est électrique. Enfin si : l’œil initié aura tôt fait de remarquer le moteur électrique situé dans le moyeu de la roue avant, mais c’est tout. Pas d’écran de contrôle sur le guidon, pas de batterie, pas de problème.

L’écran justement, si le VanMoof S2 n’en dispose pas sur le guidon il dispose toutefois d’un système matriciel à LED intégré au cadre. En gros, une multitude de LED s’allument et s’éteignent pour afficher des données, comme les écrans de concert. J’étais plutôt dubitatif quant à son positionnement, mais il faut admettre qu’à l’épreuve de la ville… ça fonctionne plutôt bien !

La partie supérieure affiche les informations générales (vitesse, allumage, verrouillage, vol, veille, mode d’assistance) tandis que la partie inférieure affiche l’autonomie restante. C’est aussi basique qu’avant-gardiste, la profusion de points donnant d’un seul coup d’œil une estimation complète de l’autonomie restante.

Éclairage

Comme de nombreux vélos modernes, le VanMoof S2 dispose d’un système d’éclairage avant et arrière. Fusionnées avec le tube de selle, les lumières LED sont les éléments les plus distinctifs du vélo. Les lames de la lumière arrière produisent un délicieux dégradé ressemblant à un coucher de soleil, un effet sublime à mon sens. La lumière avant est plus classique, mais grâce à un habile jeu de miroir, le pourtour de la lampe semble lui aussi illuminé, un effet qui rappelle les phares BMW.

Seul bémol pour moi : les pédales en nylon qui manquent de style, encore plus vu le positionnement haut de gamme de ce vélo. Même les garde-boues sont en aluminium, donc pourquoi pas les pédales ? Un petit dernier pour la route, vous trouverez sur le guidon près des poignées deux boutons en caoutchouc souple. Celui de gauche active le klaxon et celui de droite le boost quand vous avez besoin d’un surplus de puissance.

Prise en main du VanMoof S2

Cadre et roues

Sur son site, VanMoof spécifie que le X2 est adapté aux personnes allant de 155 cm à 200 cm et le S2 de 170 cm à 210 cm. Dans les faits, le VanMoof S2 est un grand vélo avec une hauteur du cadre (sol – cadre) avoisinant les 86 cm une fois les roues gonflées. Si vous avez les jambes courtes, prenez plutôt un X2 car, pour un vélo de ville, le cadre n’est pas des plus simple à enjamber.

Je mesure un petit 1m70 avec des jambes plutôt courtes et le VanMoof S2 est PILE à ma taille. Une fois sur les pédales par contre, rien à dire, la distance entre la selle et les pédales est parfaitement adaptée et me permet de tirer le meilleur parti de la position de conduite.

Le VanMoof S2 utilise des roues de 28″, plus grandes que celles d’un VTC en 26″ ou d’un VTT classique en 27,5″, et beaucoup plus grandes que le X2 qui conserve des roues de 24″ seulement. Forcément, le comportement routier est très différent entre les deux vélos : le VanMoof X2 se révèlera plus nerveux et maniable et le S2 plus serein à grande vitesse. Avec des roues aussi larges, monter et descendre le trottoir se fait avec aisance, même sans amortisseur.

Le choix des pneus Schwalbe Big Ben n’est pas surprenant, ces pneus ballon sont devenus un classique pour vélo électrique grâce à leur excellente accroche combinée à un haut rendement. S’ils existent en 3 versions (Raceguard/K-Guard/Big Ben Plus), ce sont les K-Guard qui sont à l’œuvre sur le VanMoof S2. Des pneus ballon d’excellentes factures qui supportent jusqu’à 5 Bars de pressions.

Équilibre et inertie

Entièrement en aluminium, le VanMoof S2 n’en reste pas moins un vélo assez lourd. Avec 19 kg sur la balance, il tranche franchement avec les Fixie et vélos de course vintage que j’utilisais auparavant. La batterie intégrée joue sans doute pour beaucoup sur le poids total, d’autant plus qu’elle est inamovible. Cela se traduit néanmoins par une bonne nouvelle : le S2 est un vélo superbement équilibré.

Parmi les nombreux vélos que j’ai pu tester ces dernières années, le VanMoof S2 est sans doute le vélo l’un des vélos les mieux équilibrés que j’ai pu essayer, si ce n’est le meilleur. Avant celui-ci, je n’avais jamais réussi à pédaler sans tenir le guidon (oui j’étais très jaloux), mais après quelques tours de pistes, j’y suis parvenu sans effort… Un autre signe, il est possible de tracter le vélo simplement en maintenant la selle, le guidon ne basculera jamais d’un côté ou de l’autre par inadvertance.

Avec des roues de 28″, l’inertie est forcément conséquente. Pour de longues distances, le VanMoof S2 sera un compagnon de choix, d’autant plus que les roulements sont d’excellentes qualités. Adeptes de la roue libre, vous serez servis : même en mode 0 (assistance coupée), le vélo ne nécessite qu’un effort minimum une fois lancé.

Roues et confort

Dans les faits, à moins de vouloir battre des chronos à chaque sortie, je vous conseille de rester entre 2,5 et 3 Bars de pression. Fourche en alu + cadre en alu + selle non amortie = rendement/dureté maximale. Les roues sont le seul amortisseur du vélo, si ces dernières sont gonflées à bloc vous aurez certes un rendement maximal, mais aussi très mal aux fesses !
La selle est ergonomique, mais ne dispose d’aucun système d’amortissement, après plusieurs kilomètres sur les pavés je peux vous assurer que vous allez sentir chaque aspérité de la route. Les larges roues sauront néanmoins franchir les crevasses ou les rails sans problèmes, les petits nids de poule seront eux aussi invisibles.

Pour un usage urbain, le VanMoof S2 reste néanmoins une alternative de choix. On sent que chaque association a été peaufinée pour offrir le meilleur compromis entre confort et rendement. Une fourche en acier aurait rendu l’ensemble plus souple, mais le vélo aurait largement dépassé les 19 kg.

Freins et vitesses

VanMoof a équipé son S2 de freins à disque mécaniques, un compromis entre classiques freins V-Brakes et freins à disque hydrauliques. De par leur conception, les freins à disque hydrauliques offrent, normalement, de meilleures performances grâce à l’incompressibilité des liquides.

Si un vélo électrique peut rapidement atteindre des vitesses élevées, il doit aussi pouvoir s’arrêter rapidement. À l’épreuve des faits, le VanMoof S2 s’en sort pourtant très bien. Les freins sont progressifs et fonctionnent par tout temps, même sous la pluie et recouverts de boue (chut ils ne doivent pas savoir chez VanMoof).

Même en « pilant », le vélo ne se braque pas et vous ne vous sentirez jamais désarçonné par ce dernier.

Il n’y a que deux vitesses sur le VanMoof, mais celles-ci sont automatiques et directement intégrées dans le moyeu. Le vélo choisit lui-même le passage des vitesses en fonction de votre vitesse et du tour de pédale. Cela fonctionne bien dans 90 % des cas à deux exceptions près :

  • si vous êtes dans une pente, le vélo va vous demander de patiner un peu avant de passer la seconde
  • en montée, le vélo peut parfois hésiter à vous faire passer la seconde pour privilégier le moindre effort, sauf que parfois on veut faire des efforts.

L’application

L’application VanMoof

Disponible sur iOS et Android, l’application VanMoof permet de régler les différents paramètres du vélo. Le partage d’informations se fait par Bluetooth et nécessite de relier le vélo à son compte, une opération assez simple qui ne prend que quelques instants. Une fois l’ensemble réglé, l’application affiche alors l’emplacement du vélo, son niveau de charge et l’état de ce dernier (verrouillé/déverrouillé).

Il y a trois onglets sur l’application :

  • un onglet « accueil » avec les informations citées précédemment,
  • un onglet « réglages » avec toutes les options du vélo,
  • un onglet « compte » avec nos informations de compte et la possibilité de déclarer le vélo volé.

Dans l’onglet réglages, les options disponibles sont les suivantes :

  • niveau de l’assistance : 0 – pas d’assistance, 1 – assistance jusqu’à 18 km/h, 2 – assistance jusqu’à 20 km/h, 3 – assistance jusqu’à 22 km/h, 4 – assistance jusqu’à 25 km/h
  • lumière : Auto / Toujours allumé / toujours éteint, je vous conseille de les garder allumer
  • alarme : On / Off, si vous voulez couper l’alarme quand le vélo est chez vous, c’est possible
  • code de déverrouillage : si vous ne vous rappelez plus comment le déverrouiller, utilisez cette option
  •  effets sonores : son au démarrage / son à la mise en veille
  • Unités de mesure : km/miles
  • Limite de vitesse (pour l’assistance) : Europe 25 km/h – USA 30 km/h
  • Réveil automatique : si le vélo sent votre téléphone à proximité, il pourra sortir de mode veille automatiquement
  • Déverrouillage depuis le vélo : si vous ne voulez déverrouiller le vélo qu’avec le téléphone, désactivez cette option

Une application somme toute assez complète avec un accès assez rapide aux paramètres importants.

Verrouillage / déverrouillage

Si le VanMoof S2 est un vélo connecté, il reste possible de contrôler une partie des fonctions directement depuis ce dernier. Tout se fait depuis les deux boutons situés sur le guidon, à l’arrêt évidemment.

Pour déverrouiller le vélo, vous pouvez soit passer par l’application et cliquer sur « déverrouiller », soit utiliser le bouton gauche situé sur le vélo. Pour se faire, il faudra préalablement introduire une série de trois chiffres qui servira de code de verrouillage, 9-1-1 par exemple. Une fois sur le vélo, il suffira de rentrer la suite de chiffres en appuyant autant de fois sur le bouton : 9x – 1x -1x. Le VanMoof S2 confirmera la validation par un logo de cadenas ouvert sur l’écran matriciel.

Attention, une fois déverrouillé, il faut faire rouler le vélo quelques mètres, sinon il se verrouillera à nouveau automatiquement.

Pour verrouiller le S2, la manipulation est plus simple. À l’arrière du vélo, au niveau du moyeu on trouve un bouton en aluminium non peint, cerclé de jaune, sur lequel il suffit d’appuyer. Si vous pouvez le faire à la main, j’ai pris l’habitude de donner un (délicat) coup de pied dans sa direction, ce qui verrouille automatiquement le vélo. Une confirmation sonore et visuelle vous assure que tout s’est bien passé.

Une fois le vélo verrouillé, la roue arrière est bloquée et chaque déplacement du vélo provoquera le feulement du tigre qui sommeille dans le VanMoof (du moins c’est ce à quoi je pense en entendant ce son). Dissuasif et surtout préventif, le son s’entend d’assez loin et vous alertera immédiatement si quelqu’un, ou quelque chose, en veut à votre deux roues.

En cas de vol

Si l’antivol intégré est dissuasif, il n’est pas infaillible et tout possesseur de deux roues le sait. Un antivol ralentit les voleurs, mais n’empêche pas un individu vraiment déterminé.

Si le vélo est un peu trop sollicité par une personne autre que son utilisateur, il enclenche son alarme. Celle-ci reste active pendant 5 minutes et normalement devrait permettre aux passants ou au propriétaire de se rendre compte que quelque chose ne va pas. Passées ces 5 minutes, l’alarme se coupe et le vélo entre en mode avion (vol).

Le moteur électrique est coupé, l’éclairage aussi et la batterie alimente uniquement les puces GSM et Bluetooth afin de favoriser les chances de récupération par les équipes de VanMoof. Attention, le vélo ne sera déclaré volé qu’une fois la demande réalisée dans l’application, même si ce dernier est déjà entré en mode vol.

À l’usage

Trajet domicile – travail

Pour tester le vélo en condition réelle, j’ai choisi de tester l’aller-retour depuis mon domicile jusqu’à mes bureaux. Un trajet d’environ 60 km aller-retour que je fais habituellement en transport ou en scooter (électrique), mais le but du VAE est justement de remplacer ces modes de transports.

Le départ est fixé depuis la gare de Conflans Fin D’Oise, Conflans-Sainte-Honorine jusqu’à la station de métro République, Paris.

Un trajet assez complet qui me fait longer la Seine, traverser une zone périurbaine avec Sartrouville et Houilles, franchir le pont de Bezons puis gravir les escaliers de la Défense. Il me faut ensuite affronter Neuilly-sur-Seine, vaincre le rond-point de l’étoile, remonter l’avenue de Friedland puis le Boulevard Haussman, avant de finir sur la place de la République.

La déclivité n’est pas exceptionnelle, mais en fin de compte, le dénivelé total est de 166 m en montée et 162 m en descente pour une distance moyenne de 30 km par trajet.

Le long de la seine

Je vais enfoncer une porte ouverte à coup de bélier, mais… se rendre au travail en vélo en longeant la Seine change totalement votre vision du « commuting ». La frontière Val-d’Oise/Yvelines offre de très sympathiques paysages et de nombreux passages vous feront oublier que vous longez sûrement une gigantesque zone industrielle.

Le VanMoof S2 est typiquement dans son élément, terrain plat et goudronné, circulation auto réduite, bref, parfait pour une mise en jambe.

Première bonne surprise, le S2 est un très bon vélo avant d’être un vélo électrique. En mode 0, il est tout à fait possible de conserver une moyenne de 20 km/h sans forcer et sans se sentir ralenti par le poids. Les roulements sont d’une fluidité exceptionnelle et, une fois lancé, il n’est pas nécessaire de relancer outre mesure. Les roues étaient un peu trop gonflées, ce qui nuit au confort, mais permet de gagner 1-2 km/h de moyenne.

Le freinage à disque est plutôt souple même si VanMoof a choisi des freins mécaniques plutôt qu’hydrauliques. Ces derniers seront plus puissants et plus mordants (voir Cowboy), mais malgré tout, les freins à disque mécaniques restent d’excellente facture. Une partie du trajet s’est fait sous la pluie et à aucun moment je ne me suis senti hors de ma zone de confort.

Il n’y a que deux vitesses sur le VanMoof S2, le passage est automatique et le vélo choisit lui-même quand il faut changer. Ayant l’habitude de cassettes à 7-9 vitesses, le passage à 2 vitesses est un peu rude au début. Mais après 2 km, rien à dire, le dosage est bon et on sent que le choix des couples n’est pas le fruit du hasard : on peut démarrer doucement et monter progressivement en puissance.

Vitesse moyenne : 22,2 km/h sur 5 km

De quai en quai

Tout cela est bien beau, mais le VanMoof S2 est un vélo électrique, il est donc temps de voir ce qu’il a dans le ventre. Le passage du Mode 0 au Mode 3 se fait directement sur le vélo, à l’arrêt, en maintenant le bouton de droite ou depuis le smartphone.

Premier constat, le moteur électrique est assez bruyant, surtout à bas régime. Comparé aux moteurs encastrés Bosch des vélos Moustache, ça fait un choc. Le bruit en lui-même n’est pas désagréable, mais j’aurais préféré que le moteur soit aussi furtif que le vélo.

L’assistance est efficace et plutôt transparente à l’usage, le moteur accompagne le mouvement sans vous propulser en avant, l’assistance ne trahit pas l’identité du VanMoof, la régularité prend le pas sur la vitesse. Si le bouton de boost apporte une véritable différence à l’usage, on est loin des moteurs Bosch qui semblent vous arracher du sol à chaque démarrage en mode « turbo ».

Dans les montées, pas de secret, il faudra pédaler. Dans la rue Guy de Maupassant, même avec le boost activé il faudra se mettre en danseuse pour conserver une moyenne de 22 km/h. C’est typiquement dans ce genre de cas où le mode 4 peut faire la différence, 5 km/h en montée ça parait peu sur le papier, mais dans la pratique…

Le klaxon intégré se révèlera très pratique, la recrudescence de piétons qui traversent sans regarder mettant à rude épreuve mes réflexes il faudra souvent jouer de la sonnette. Le freinage d’urgence se fait en confiance, l’excellente adhérence des roues et la puissance des freins réduisant grandement les distances de freinage.

Pour avoir refait le trajet en vélo « classique » quelques jours après, l’assistance est définitivement un plus dans ce cas précis.

Vitesse moyenne : 18 km/h

La défense – République

Gravir les escaliers qui vous emmènent au parvis de La Défense avec un vélo de 19 kg et un sac à dos de 8 kg ne fut pas chose aisée. Alors oui, le VanMoof S2 est très bien équilibré, oui le cadre tubulaire rend la préhension plus facile… mais ça reste lourd à porter dans les escaliers !

Une fois remonté en selle, c’est l’occasion de tester le vélo à basse vitesse, piétons obligent. Si la lumière frontale et le klaxon intégré sont d’excellents moyens de signaler votre présence, il faudra néanmoins que je pose pied à plusieurs reprises. La faute au design de l’engin, de nombreux passants m’ayant interpellé pour en savoir plus sur ce vélo atypique.

Porte Maillot, les travaux m’obligent à prendre le rond-point avec les voitures. Le bouton boost devient alors un allié précieux, la priorité n’étant pas nécessairement respectée par les autres automobilistes. Encore moins si vous êtes un cycliste.

Le reste du chemin se fera sur piste cyclable, avec son lot de soucis classique : camions de livraison garés sur la piste, pavés entre Porte Maillot et l’Arc de Triomphe, travaux sur la piste au niveau de la rue Saint-Lazare, MP3 fous qui slaloment… Paris en vélo !

Et pourtant, une fois arrivé à bon port je suis plutôt détendu. Le VanMoof S2 est un vélo de croisière, ma moyenne s’est établie autour des 20 km/h et, dans l’ensemble, je n’ai pas l’impression d’avoir poussé outre mesure. L’assistance est aussi bruyante sur le plan phonique, que discrète sur le plan pratique, on est assisté et non pas « tiré » par le vélo.

Trajet de nuit

Si le VanMoof S2 est équipé de lumières efficaces pour des trajets urbains, n’espérez pas traverser la nuit noire avec. Pour avoir fait une partie du retour sur une piste non éclairée, la lampe frontale ne permettra pas de voir à plus de 5 mètres, ce qui est insuffisant.

Néanmoins, en ville le vélo sait tirer son épingle du jeu. La lumière rouge est parfaitement visible et la lampe blanche à l’avant du vélo prévient les piétons et automobilistes de votre arrivée.

Si vous souhaitez rouler de nuit, je vous conseille d’investir dans une lampe frontale un peu plus puissante et d’une bande réfléchissante. N’oubliez pas de rouler avec un casque et des gants, non seulement ça peut vous sauver la vie, mais en plus ça vous protège.

Autonomie et rendement

Autonomie annoncée VS autonomie réelle

Sur le papier, VanMoof annonce une autonomie comprise entre 60 et 150 km, un très large delta ! « Tout dépend de la difficulté du trajet, du poids de l’utilisateur et du niveau de l’assistance demandée ».

Malgré tout, le S2 embarque une batterie d’un demi-kilowatt, largement de quoi voir venir.

En pratique, sur mes 150 km parcourus pour le test, ma consommation moyenne s’est établie à 1 % du kilomètre ou 5 Wh par kilomètre. Dans 90 % des cas, je me suis cantonné au Mode 3 et, même en utilisant le mode 4, je n’ai jamais dépassé les 2 % par kilomètre. Ce qui donne une autonomie théorique de 100 km sur une charge complète, plutôt pas mal pour un vélo.

À l’inverse d’une trottinette ou d’un skateboard électrique, le VanMoof S2 ne dispose pas d’un système de freinage régénératif. Le moteur laisse la roue totalement libre, mais, en échange, il est impossible de récupérer de l’énergie au freinage ou en descente. La marque assure que l’autonomie est suffisante pour pouvoir s’en dispenser, sans compter que la position du moteur pourrait provoquer une perte de contrôle chez de nombreux utilisateurs.

Personnellement, j’ai été agréablement surpris par l’autonomie du vélo. L’affichage intégré m’a permis de suivre ma consommation en temps réel et une fois arrivé à République, le S2 m’affichait bien 80 % de charge restante.

N’ayant pas pu le décharger entièrement, j’ignore par contre comment se comporte le vélo une fois totalement vidé. L’écran reste-t-il allumé et seul le moteur se voit désactivé ? Les fonctions connectées sont-elles toujours de la partie ? Autant de questions auquel je ne pourrais pas répondre dans l’immédiat.

Charge et décharge

Les batteries lithium ne souffrent pas de l’effet de charge des modèles au plomb/cadmium, pas besoin de les charger ou décharger complètement. Annoncés pour 500 cycles, cela devrait faire pas loin de 50 000 km avant de devoir remplacer la batterie, de quoi voir venir.

Après une nuit dans mon garage, le vélo n’a pas perdu en autonomie. Comme sur mon C-Evolution, il devrait être possible de le laisser plusieurs jours/semaines sans charge et de le réactiver sans voir la batterie vide. Le Bluetooth low-energy fonctionne bien, le VanMoof S2 ne s’activant que si mon téléphone est à proximité.

La charge se fait via un volumineux chargeur de 36 V/4 Ah. Ce dernier est compatible 220 V/110 V – 50/60 Hz, il est donc possible d’emporter votre VanMoof partout sur le globe. Par rapport au précédent modèle, ce chargeur est deux fois plus rapide et il remplit 50 % de la batterie en 80 minutes. Certes, on est loin des smartphones modernes qui remplissent 80 % de la batterie en quelques minutes, mais cela reste très correct compte tenu de la capacité. Si vous n’avez pas envie de vous trimbaler le chargeur, il reste possible d’en commander un second et le laisser au bureau par exemple.
Le port de charge est situé sous le tube de cadre principal, la bonne charge étant confirmée par l’apparition d’un pictogramme sur l’écran matriciel. Les LED de charge se remplissent au fur et à mesure et il reste possible de vérifier l’état depuis l’application, pour connaître précisément la charge.

Rendement en fonction des modes

Pour comparer la consommation en fonction du mode, impossible de se référer à l’application. La consommation instantanée ne s’y affiche pas et impossible de la faire apparaître dans les menus.

Pour essayer de comparer les modes, j’ai donc répété plusieurs fois le même trajet avec chaque mode. Je note ensuite le niveau de la batterie avant et après le trajet, puis je recommence dans un autre mode. Le trajet mesure 5 km aller-retour, s’avère être complètement plat et je répète la manœuvre cinq fois par mode.

Après cinq aller-retour dans chaque mode sur le même trajet, je peux tirer une moyenne de consommation :

  • Mode 0 : consommation négligeable, seuls l’affichage et les lumières restent actives, environ 1 % tous les 3 km.
  • Mode 1 : consommation faible, l’assistance s’active doucement et se coupe tôt. Consommation d’environ 1 % tous les 2 km.
  • Mode 2 : consommation faible, peu de différences avec le mode 1, juste la vitesse max qui augmente. Consommation d’environ 1 % tous les 2 km.
  • Mode 3 : consommation normale, sans doute le mode le plus classique, assistance plus élevée et vitesse max relevée. Consommation d’environ 1 % tous les 1 km.
  • Mode 4 : consommation maximale, le vélo garde l’assistance activée quasi tout le temps. Consommation d’environ 1 % tous les 0,8 km

L’augmentation de l’assistance est proportionnelle à l’augmentation de la consommation, et vice-versa. Vous pourrez parcourir en moyenne 80 km avec l’assistance toujours active sur du plat en mode 3/4. Cette autonomie se réduira avec un trajet pentu et augmentera dans le cas inverse, logique.

Prix et date de sortie

Achat ou location

VanMoof est une marque premium et, si la qualité est là, le prix aussi. Comptez 3390 euros pour le S2 ou 2590 euros en précommande avec un dépôt de 100 euros à la réservation, livraison pour mai 2019.

Une somme qui n’est pas extraordinaire pour un vélo électrique haut de gamme, mais qui reste substantielle pour pas mal de cyclistes, même avec la prime.

Si la marque ne propose pas de crédit classique, elle offre néanmoins la possibilité de louer le vélo. Il s’agit par contre d’une véritable offre de location, sans possibilité d’achat, avec ses avantages et inconvénients. Si le vélo ne vous appartiendra jamais et reste propriété de VanMoof, il est possible de le rendre ou de le transférer quand vous le souhaitez.

Une location saisonnière d’un mois, pour les vacances ? OK. Une location à l’année pour le travail ? OK. Une solution très intéressante sur Paris par exemple, pour découvrir le vélo ou simplement l’ajouter à ses modes de transport, en plus de la voiture et du métro.

Pas encore disponible pour les S2 et X2, il est déjà possible de louer les smart S et X. Attention, s’il n’y a pas de durée minimale ou maximale de location, il y a des frais de mise en service le premier mois d’environ 100 euros. À vous de voir si cela vaut le coup, mais cela reste une excellente initiative.

Nul doute que la mise location des S2 et X2, prévue pour mai 2019, attirera pas mal de nouveaux clients, habitués à la location à l’ère Netflix.

Peace of mind : tranquillité d’esprit

Service ultime proposé par VanMoof, Peace of mind est disponible sur l’ensemble de la gamme. Facturé entre 100 et 300 euros selon la durée (1 an ou 3 ans), PoM vous garantit une assistance complète en cas de vol ou perte du vélo. La promesse ? Si votre vélo disparaît, VanMoof s’engage à vous le retrouver et vous le ramener en 2 semaines. Sinon, vous partez avec un nouveau vélo.

Une initiative louable tant on sait que le vélo se vole facilement. Si le VanMoof S2 dispose d’une alarme et d’un antivol, cette option reste à mon sens indispensable, surtout au vu du prix du vélo. Il est possible d’y souscrire à l’achat ou en location, l’option s’additionnant aux mensualités.

La marque affiche ainsi la couleur : le vélo VanMoof n’est pas intéressant à voler, nous viendrons le chercher. Encore une fois, cela n’empêchera pas un voleur vraiment motivé de partir avec votre vélo, mais vous aurez la tranquillité d’esprit de vous dire que votre vélo sera retrouvé/remplacé.

La chaîne YouTube de VanMoof présente plusieurs « Bike hunters » à travers l’Europe, je vous recommande d’y jeter un œil, c’est aussi informatif que divertissant.

Note finale du test
9 /10
Le VanMoof S2 est un très bon vélo avant même d'être un bon vélo électrique. La qualité des matériaux et de l'assemblage accentuent l'esthétique rétro-futuriste du cycle, rien de vraiment nouveau, mais un niveau de qualité perçue maximal. L'agilité du vélo et sa stabilité compensent la rigidité du S2, l'ajout d'une selle amortie pourrait ajouter plus de confort sans compromettre l'excellent rendement du deux-roues.

L'assistance électrique est très progressive, ce qui tranche avec les moteurs à pédalier Bosch. Le VanMoof S2 ne vous sort jamais de la zone de confort, un vélo parfait pour de longues balades ou du commute au quotidien. Vous arrivez frais, détendu et pourtant vous avez vraiment pédalé. Bémol, le bruit du moteur reste dérangeant et les pédales mériteraient d'être changées.

Les fonctions connectées sont bien intégrées et l'ergonomie générale du vélo en font un modèle du genre. Verrouillage du bout du pied, activation automatique de l'alarme, mise en veille et allumage depuis le smartphone, tout marche sans accro. Et surtout, il est possible gérer les fonctions essentielles depuis le vélo, sans passer par le smartphone.

L'option Peace of Mind est la cerise sur le gâteau, véritable argument de vente il faut reconnaître qu'au delà du gimmick l'idée fait mouche. Associée à l'alarme, cette option permet de rester serein quand le vélo est garé, d'autant plus compte tenu du prix. Pour les plus étourdis, vous pourrez retrouver votre vélo grâce à l'application, bien pratique.

Au final, le VanMoof S2 est sans aucun doute l'un des meilleurs vélo de ville à assistance électrique du moment : pour les cyclistes assurément mais aussi pour les esthètes à la recherche d'une expérience, en plus d'un vélo. On attends de voir la réponse de la concurrence, le Cowboy Bike ayant très bonne presse lui aussi.

Points positifs du VanMoof Electrified S2

  • Un design moderne et une finition impeccable

  • Un vrai vélo de ville... électrique

  • Excellente autonomie et comportement routier exemplaire

  • Fonctions connectées et système antivol intégré

  • Assistance électrique bien dosée...

  • Peace of mind (même si il faut payer plus)

Points négatifs du VanMoof Electrified S2

  • 19 kg avec batterie non-amovible

  • Vélo rigide ! (selle et fourche non amortie)

  • Pédales en nylon (!)

  • Alarme un peu trop sensible

  • ... Mais un peu trop douce

  • Prix conséquent et disponibilité limitée

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