Si l’on entend beaucoup parler de certaines marques de vélos électriques — de Cowboy à Angell en passant par VanMoof, Décathlon ou encore Moustache –, d’autres, moins connues, tiennent également une place dans le paysage du VAE. C’est le cas de TOPLIFE et du E-4600, conçu par l’Italien Denver Bike et commercialisé en exclusivité en France par… Carrefour.
Vendu 649 euros, ce cycle branché constitue l’une des offres les plus abordables du marché. Si vous lui appliquez la prime à l’achat d’Île-de-France, le modèle chute à 325 euros. À ce prix-là, qu’a-t-il dans le ventre et sous la pédale ? Peut-on le conseiller ? Réponse dans ce test complet.
Fiche technique
Modèle | Toplife E4600 Denver |
---|---|
Puissance du moteur | 250 watts |
Autonomie annoncée | 90 km |
Batterie amovible | Inconnu |
Bluetooth | Non |
GPS | Non |
Poids | 25 kg |
Couleur | Bleu |
Poids maximal supporté | 120 kg |
Feu arrière | Oui |
Prix | 699 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par Carrefour.
Design
Un vélo de ville des plus classiques
Ne cherchez ni l’extravagance, ni l’originalité, ni le perfectionnisme : le design du TOPLIFE E-4600 est d’une extrême simplicité, faisant de lui un vélo électrique qui se fond dans la masse. Avec, vous passerez tout bonnement inaperçu au milieu des autres cyclistes. Vous n’attirerez pas l’attention comme peuvent le faire des Angell Bike et Cowboy 3.
Et en même temps, pour 649 euros, difficile d’en attendre plus. Certes, les câbles avant font un peu fouillis. Certes, l’intégration de la batterie au niveau du porte-bagages arrière fait un peu cheap — bien que standard sur des vélos à moins de 1000 euros. Certes, l’ensemble ne casse pas trois pattes à canard.
Mais encore une fois, et nous ne cesserons de le répéter, son prix inférieur à moins de 700 euros restreint forcément sa puissance esthétique. Ici, le TOPLIFE E-4600 s’impose comme un simple vélo électrique qui ne cherche pas à se démarquer des autres, mais qui souhaite avant tout à répondre à sa fonction première : vous déplacer d’un point A à un point B.
Un bon pack d’équipements
Ce cycle a cependant quelques atouts dans sa manche : la forme de son cadre en premier milieu. Son cadre en acier dit ouvert vous permet d’enfourcher (et inversement) votre monture avec une facilité déconcertante. Très pratique, aussi bien pour les utilisateurs que les utilisatrices.
Sa belle panoplie d’équipements fait aussi partie des points positifs : garde-boue, panier avant, porte-bagages arrière, antivol intégré au niveau de la roue arrière, béquilles ou encore les équipements obligatoires comme les phares (qualité moyenne, phare avant cassé au bout de 2 semaines, à activer manuellement), les catadioptres et une sonnette (bien placée). En bonus, le vélo se paie le luxe d’embarquer une fourche télescopique.
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Cela lui permet d’amortir les aspérités de la route au lieu de subir les nids de poule et autres irrégularités. Une fourche télescopique apporte donc un niveau de confort supplémentaire, mais fait perdre en contrepartie un poil de dynamisme. Il n’empêche, à ce prix-là, c’est une belle surprise d’en avoir une.
Quelques points noirs à souligner
La fourche télescopique n’arrive pas à elle seule à garantir un confort décent. En effet, son système permet bel et bien de gommer le passage de certains trottoirs et autres difformités, mais le manque de suspension au niveau de la selle rend ces exercices particulièrement désagréables pour votre fessier.
Plus simplement, la selle n’est pas accommodante une fois que vous êtes assis dessus : après à peine 10 minutes de trajet, sa rigidité ternit fortement l’expérience. Ne vous attendez clairement pas à des sorties confortables en trônant sur un petit lit douillet à la Reine Bike. Mais à 650 euros, ce constat est clairement pardonnable.
L’autre petite mésaventure rencontrée pendant mon test concerne le collier de selle. Ici, il s’agit d’un collier de selle à serrage rapide — et non à écrou — de qualité moyenne. Rapidement, le système s’est desserré du tube : il est alors nécessaire de le resserrer, pour que le petit manche soit suffisamment résistant afin de bloquer ledit tube.
À plusieurs reprises, ce dernier s’est complètement enfoncé dans son emplacement au passage d’une bosse, la faute à « l’impact » causé. Vous vous retrouvez alors dans une position de conduite digne d’un BMX. C’est surtout surprenant et dangereux sur le moment. Pour 150 euros de plus, le Décathlon Elops 120E ne rencontre pas ce problème.
Enfin, le portage-bagage a tendance à beaucoup ballotter. En clair : il ne respire pas la robustesse. Difficile de lui faire confiance pour lui confier un sac ou une charge un peu lourde. On aurait enfin peut-être aimé des ergots au niveau des poignées pour reposer vos mains : encore une fois, le vélo Décathlon susmentionné en possède.
Une console de bord simple à comprendre et à utiliser
À ce prix-là, il n’est évidemment pas question de vélo connecté et de fonctionnalités disponibles via une application mobile. Pour utiliser le TOPLIFE E-4600, une simple console de bord placée sur la gauche du guidon permet d’en profiter.
Avant toute chose, pensez à allumer la batterie en appuyant sur un petit bouton placé sur sa face inférieure, à l’extrémité droite. Il suffit ensuite de cliquer sur le bouton « on/off » de la console et de choisir le mode d’assistance à utiliser (représenté par une LED allumée) grâce à un bouton « +/- ».
Pour le rayon d’action, quatre autres LED éclairées ou éteintes représentent le niveau d’autonomie restante. Malheureusement, il est impossible de connaître le nombre exact de kilomètres que vous pouvez encore parcourir.
Conduite
Pour la ville, mais a-t-il sa place dans un appartement ?
Le TOPLIFE E64600 est définitivement un vélo électrique de ville et ne se montre pas vraiment adapté pour des trajets sur des sentiers battus — encore une fois, le confort devrait vraiment pêcher.
Malgré son guidon relativement large, je n’ai jamais rencontré de problèmes pour doubler d’autres cyclistes sur des pistes cyclables étroites à a double sens. Sur ce point, vous pouvez être rassurés.
Son poids de 25,1 kilos peut en faire tiquer beaucoup. Si vous n’avez pas d’ascenseur dans votre appartement, bonne chance. Ce sera une vraie contrainte. Dans un ascenseur, il est tout à fait possible de le renverser vers l’arrière pour le faire entrer.
Si vous possédez un salon suffisamment grand pour accueillir un VTC assez élancé, cette option est tout à fait possible. Pour les plus téméraires, le laisser dormir dehors avec un antivol haut de gamme est aussi envisageable.
Un capteur de rotation long à la détente
Sur les vélos électriques, deux types de capteurs coexistent sur le marché : le capteur de force et le capteur de rotation. Avec le premier, l’assistance électrique est proportionnelle à la force que vous mettez dans les pédales. C’est un système qui se fait rare sur l’entrée de gamme. Il répond à un besoin instantané et apporte un côté plus naturel à votre conduite.
Le capteur de rotation est monnaie courante — voire même systématique — sur les vélos coûtant moins de 1000 euros. Ici, l’assistance électrique s’enclenche lorsqu’un mouvement rotatif est détecté. Quant à la puissance transmise, c’est tout, ou rien. Il n’est pas ici question de s’adapter à la fougue de votre pédalage, mais simplement d’envoyer de l’assistance.
Vous l’aurez compris : le TOPLIFE E-4600 a droit à cette seconde option, forcément moins intéressante qu’un capteur de force. Surtout qu’au démarrage, le VAE est vraiment long à la détente. Il faut bien attendre un, voire deux tours de pédaliers, pour commencer à sentir une aide électrique vous épauler. Cette dernière n’est pas linéaire : faible au départ, puis intense vers la fin.
Cette latence d’au moins deux ou trois secondes — même avec les petits rapports de vitesse — est longue et embêtante, puisque les 25,1 kilos du vélo sont difficiles à traîner à la force de vos jambes. Un problème de stabilité sur lequel nous revenons plus tard s’est aussi fait ressentir. Une fois lancé, le TOPLIFE E-4600 se montre tout de même plus réactif lorsque vous arrêtez puis reprenez de pédaler.
Mais dans les faits, cette configuration n’est clairement pas l’idéale : sur une piste cyclable fréquentée, vous passez votre temps à stopper et reprendre votre mouvement selon la vitesse du cycliste placé devant et la place disponible pour le doubler. Votre fréquence de pédalage est donc très irrégulière, et les sensations ressenties peu naturelles.
Une transmission à 6 vitesses fiable, mais peu pratique
Le TOPLIFE E-4600 profite d’une transmission à six vitesses qui ne m’a jamais fait faux bond durant mon essai. Entendez par là que le vélo n’a pas déraillé ou souffert de saut de chaîne en changeant de rapport ou en prenant une bosse à trop haute vitesse.
En revanche, le système utilisé laisse perplexe : la poignée tournante dédiée au changement des vitesses ne délimite pas clairement les six rapports. Vous avez affaire à une multitude de sous-rapports très imprécis, qui ne permettent pas de savoir avec précision la vitesse sélectionnée.
Même en vendant un vélo à 650 euros, le constructeur aurait pu faire un effort en installant une poignée tournante plus conventionnelle.
Le cycle profite enfin de trois niveaux d’assistance : 1, 2 et 3. Soyons honnêtes : vous utilisez dans à 99 % du temps le plus puissant d’entre eux.
Une stabilité à revoir
La stabilité n’est pas le point fort du TOPLIFE E-4600. Sans raison apparente, la partie avant du vélo souffre d’une instabilité agaçante, qui a tendance à systématiquement faire basculer la roue du côté droit ou gauche lorsque le vélo est posé sur sa béquille. Ou lorsque vous tenez le vélo par la selle, dans une situation spécifique.
Lors d’un démarrage, ce déséquilibre entraîne une certaine turbulence. En effet, puisque l’assistance électrique met un certain temps à pointer le bout de son nez, la faute au capteur de rotation, le guidon manque d’aplomb et se fait bringuebaler dans tous les sens. Cela peut être dangereux si un scooter ou un autre vélo vous doublent par la gauche.
Des freins classiques
Pas de surprise au niveau des freins : nous avons ici affaire à un système dit à patins, plus économique que des freins à disque hydrauliques, mais aussi moins efficaces. Ceux du TOPLIFE E-4600 sont corrects, sans être transcendants.
Disons que vous n’êtes pas totalement rassuré si vous devez effectuer un freinage d’une extrême urgence. Pour le reste, il suffit d’anticiper un peu plus les situations. Les freins du vélo se sont malheureusement rapidement desserrés.
Autonomie
Autonomie annoncée vs autonomie réelle
S’il y a bien un point sur lequel de TOPLIFE E-4600 se démarque, c’est l’autonomie. Sur son site officiel, Carrefour communique sur une portée de 90 kilomètres. Cette donnée correspond vraisemblablement au niveau d’assistance numéro 1, soit le plus faible. C’est une petite habitude chez les marques.
Dans notre cas — utilisateur de 176 centimètres pour 63 kilos –, le mode 3 a été privilégié tout le long du test. Bien évidemment, il est impossible de connaître le rayon d’action exact en l’absence d’application mobile ou d’écran. Il a donc fallu recenser a la mano chaque trajet et sa distance respective.
Bonne nouvelle : vous pourrez aller loin avec ce vélo électrique. J’ai en effet pu parcourir environ 50 kilomètres avant que la dernière des quatre LED représentant l’autonomie restante ne se mette à clignoter. Signe que la batterie arrive au bout de ses capacités et qu’une recharge est nécessaire.
Pour le prix affiché, c’est une excellente autonomie que propose le TOPLIFE E-4600. Pour 150 euros plus chers, le Decathlon Elops 120 E affiche 20 kilomètres de moins. Certains vélos bien plus onéreux — Angell Bike, Voltaire ou Momentum Model T — peinent d’ailleurs à chatouiller le seuil des 50 kilomètres.
Ce rayon d’action est d’autant plus beau au regard du capteur de rotation présent sur le vélo : ce type de système est généralement consommateur, puisque le moteur déploie le maximum de puissance. Il ne s’adapte pas à la force de pédalage.
Attention en revanche au système de LED présent sur le tableau de bord : il n’est pas fiable. J’ai en effet parcouru environ 20 kilomètres avant que le premier voyant rouge ne s’éteigne. Il aura fallu 6 kilomètres supplémentaires pour que la seconde LED limite. C’est inégal.
À plusieurs reprises, une LED pouvait s’éteindre puis se rallumer quelques instants plus tard. Aussi, une réelle perte de puissance se fait ressentir sur les 10 derniers kilomètres environ. Les 25 km/h ne sont clairement pas atteints. C’est quelque peu dommage.
Prix et disponibilité
Le TOLIFE E-4600 est disponible en exclusivité chez Carrefour au prix de 649 euros. En France, de nombreuses à l’aide à l’achat vous permettent de faire chuter son prix. En Île-de-France par exemple, une prime de 500 euros dans la limite de 50 % du prix d’achat est disponible. Le vélo chute ainsi à 325 euros.
[…] Le test […]
Merci d'enfin tester un vélo qu'on puisse acheter. Et qu'est en plus bien plus adapté pour 3 fois moins cher.
[…] Lire la suite […]
Merci d'avoir testé un vélo qui ne coûte pas deux SMIC 👍
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