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Harley-Davidson, à fond dans l’électrique
Voilà déjà plus de 2 ans que l’on entend parler de vélos électriques Harley-Davidson. En novembre 2020, la firme de Milwaukee révélait quatre modèles réservés à l’Europe par le biais de sa marque dédiée, Serial 1. Du côté de l’Hexagone, il a fallu attendre l’été 2021 pour accéder à son catalogue, alors composé de trois puis de quatre vélos.
Le plus abordable se nomme Serial 1 MOSH/CTY : comptez 3550 euros tout de même (bizarrement, le prix a grimpé à 3999 euros durant l’écriture de ce test) pour le piloter. À ce prix, H-D se place dans le haut du panier tarifaire et veut donc jouer dans la cour des grands. Le MOSH/CTY a-t-il les épaules suffisamment larges pour s’imposer comme une référence ? Réponse ici.
Fiche technique
Modèle | Serial 1 MOSH/CTY |
---|---|
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 250 watts |
Nombre d’assistances | 1 |
Autonomie annoncée | 168 km |
Temps de recharge annoncé | 285 min |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Inconnu |
GPS | Inconnu |
Poids | 21,9 kg |
Couleur | Noir, Blanc |
Poids maximal supporté | 128 kg |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Prix | 3550 |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Design
Une bouille singulière
Avec un marché en pleine croissance et de plus en plus de modèles sur le terrain, certaines marques de vélos électriques tentent de se démarquer de la concurrence avec des design originaux, singuliers, qui sortent de l’ordinaire. Ce genre de design qui marque les esprits au premier regard, qui attire l’œil des curieux, qui détonne.
Le Serial 1 MOSH/CTY appartient clairement à cette catégorie de VAE. Comment rater ses pneus Schwalbe Super Moto-X de 27,5 x 35 mm qui lui donnent des airs de fatbike. Ce type de pneus est d’ailleurs homologué ECER75 pour s’inviter sur des speebikes. À l’avant, un chiffre « 1 » trône au milieu d’un bouclier : un hommage au logo iconique de Harley-Davidson. Le tout s’illumine au moment d’allumer le vélo.
Son cadre en aluminium respire quant à lui la robustesse avec cet épais tube inférieur dans lequel se logent à la fois la batterie et le moteur central. Certes, le Serial 1 MOSH/CTY ne fait pas dans le raffinement et la finesse, mais il dégage une certaine aura, un certain sentiment de sécurité et un style authentique qui plaît.
Une fois assis dessus, vous avez cette impression de conduire une grosse bécane électrique surélevée par des roues imposantes et ce sentiment de dompter non seulement votre véhicule, mais aussi la route qui se trouve devant vous. Bref, c’est relativement délectable.
En revanche, pointons du doigt les nombreuses traces de soudures pour le moins grotesques, que l’on croise un peu partout sur le cadre. Les finitions du vélo auraient mérité un meilleur traitement.
Confort, merci les pneus
Sur ce vélo électrique, vous ne trouverez ni suspension, ni tige de selle suspendue, ni selle à ressort. Pour le confort, le MOSH/CTY se repose uniquement sur ses gros pneus. Le pari est-il réussi ? Oui. Que vous traversiez une route pavée, montiez un trottoir un peu épais ou preniez un nid de poule, le VAE amortit très bien les chocs.
En revanche, nous avons eu affaire à une selle quelconque : au bout d’une quinzaine de minutes de trajet, l’assise s’est montrée relativement inconfortable. Il aurait été intéressant et judicieux de renforcer cet aspect pour proposer une expérience de conduite digne de ce nom, sur un vélo vendu 4000 euros.
Équipements : il manque l’essentiel
S’il y a bien un équipement qu’il ne doit pas manquer sur un vélo électrique, ce sont les garde-boue. Mauvaise nouvelle : le Serial 1 MOSH/CTY n’en possède pas. C’est une carence à la limite de l’acceptable, si ce n’est inacceptable, pour un VAE de son acabit.
Nos quelques essais sur des chemins terreux du Bois de Boulogne n’ont forcément pas été concluants au regard des salissures apparues sur mon pantalon. Sans parler de la face inférieure du cadre, « cracra » au possible. En cas d’intempérie, attendez-vous à recevoir de nombreuses éclaboussures sur le bas de votre dos. Faites aussi une croix sur le porte-bagages : pour un VAE urbain, c’est dommage.
Bref, c’est un grand non.
Pour aller plus loin
Vélo électrique : quels accessoires choisir pour rouler en sécurité ?
Le MOSH/CTY se rattrape en partie avec le reste : une béquille ajustable, de nombreux catadioptres pour améliorer votre visibilité ainsi que de bons phares LED à l’avant et à l’arrière. Spéciale mention aux poignées, qui profitent d’un bon grip, mais d’aucun support pour accueillir l’éminence thénar de votre main. Ce n’est pas non plus rédhibitoire.
Connectivité
Allô Harley, on a un problème
Qu’un vélo électrique ne soit pas connecté n’est, au fond, pas un grand problème. Mais ici, le MOSH/CTY n’a ni de connexion Bluetooth et d’application mobile — un privilège réservé au reste de la gamme –, ni d’écran central. Cela pose des problèmes à plusieurs échelles.
Il est impossible de connaître avec précision votre autonomie restante. L’absence d’écran ou d’application ne permet pas de consulter le pourcentage de batterie encore disponible. C’est frustrant, décevant et pas pratique.
Un écran aurait largement pu suffire pour combler ce manque, et même afficher le mode d’assistance électrique utilisé et indiquer votre vitesse du moment. À la place, un système de LED a été intégré dans un mini-boîtier, lui-même placé sur la partie gauche du guidon.
Soyons honnêtes : on retrouve généralement ce genre de dispositif sur des VAE entrée de gamme voguant autour de 1000 euros.
Dépourvu de toute connectivité, le MOSH/CTY n’en reste pas moins vulnérable en termes de sécurité. Il ne dispose en effet d’aucun système en la matière, que ce soit une alarme, un GPS intégré et un suivi précis de sa géolocalisation.
Autrement dit, ce bien de 4000 euros est en quelque sorte « tout nu » lorsque vous le laissez dehors. Un conseil : rangez-le systématiquement à l’intérieur ou dans un local sécurisé, au risque de vous le faire voler — notre récit d’une tentative de vol avortée.
Conduite
Pour la ville et les chemins, mais il y a un mais
Si vous êtes un ou une cycliste effectuant principalement des trajets urbains, alors ce VAE Harley-Davidson s’y prête parfaitement. Si vous aimez aussi faire quelques petites sorties en campagne, le long d’un fleuve ou sur des petits chemins terreux, le MOSH-CTY tient aussi très bien la marée.
Mais attention : comme précisé plus tôt dans ce test, l’absence de garde-boue peut vite faire tourner votre balade au vinaigre en cas d’intempérie et de chemins trop boueux. Prenez vraiment cet élément en compte au risque de retrouver votre pantalon saccagé.
Et si vous habitez au 5e étage d’un immeuble sans ascenseur ni local sécurisé ou cour intérieure, on vous déconseille alors l’achat de ce deux-roues : 21,9 kilos sur la balance, ça pèse pour le monter à pied. Volumineux, ce MOSH/CITY est également encombrant pour les petits espaces.
Simplicité d’utilisation
Certes, ce Harley ne possède ni écran ni connectivité Bluetooth, mais il a au moins le mérite d’être simple à faire fonctionner : tout se contrôle avec le petit boîtier placé sur la gauche du guidon.
Pour l’allumer et l’éteindre ? Un bouton on/off est dédié. Idem pour les phares et le switch des niveaux d’assistance. Bref, c’est ici une approche hyper simpliste que propose H-D, mais qui conviendra au commun des mortels. Et ça, c’est appréciable.
Une assistance fulgurante… loin d’être parfaite
Harley-Davidson a opté pour une transmission monovitesse associée à une courroie Gates en carbone. Tout ce qu’il y a de plus standard à ce prix-là, en somme. La véritable question est de savoir comment se comportent l’ensemble du système et le capteur de couple qui accompagne le moteur central Bros S Mag.
Le MOSH/CTY est un vélo électrique extrêmement coupleux (90 Nm) qui profite d’un dynamisme percutant. Le capteur de force, qui répond de manière proportionnelle à la puissance que vous mettez dans les pédales, est très efficace, même parfois trop sensible. À l’arrêt, un petit coup peut vite vous propulser vers l’avant.
Avec le mode Boost, le vélo Harley vous amène à une vitesse de 25 km/h avec une facilité déconcertante, sans pour autant vous brusquer. Le moteur mêle vigueur et douceur et trouve un point d’équilibre intéressant en matière de comportement électrique.. Difficile de ne pas apprécier conduire un tel bolide.
En revanche, un point fâche : à la manière du Angell Bike, mais dans une moindre mesure tout de même, une sensation de moulinage se fait rapidement ressentir à l’approche des 25 km/h. C’est regrettable, puisque cela nous enlève l’impression de faire du vélo, bien qu’il soit effectivement électrique.
Car la force d’un bon vélo électrique, c’est bien sa capacité à nous assister tout en nous donnant la sensation de pédaler un minimum. Ici, ce n’est pas vraiment le cas. À conduire, le MOSH/CITY est à la fois rigolo de par son dynamisme mais également ennuyant à cause d’un mauvais calibrage qui entraîne ce ressenti de moulinage.
Le mode Sport n’apporte pas toute l’explosivité du mode Boost, mais il se montre tout de même très satisfaisant. Mais il est vrai qu’il est difficile de switcher de l’un à l’autre après avoir goûté au niveau d’assistance le plus puissant. Il n’empêche, il fera entièrement l’affaire si vous souhaitez rouler plus calmement et conserver quelques pourcentages de batterie.
À 4000 euros, les exigences sont forcément élevées et les attentes nombreuses. Malheureusement, le MOSH/CITY fait moins bien que d’autres… à un prix plus élevé. Même si, bien entendu, les goûts et les couleurs peuvent différer d’un utilisateur à un autre en matière de comportement électrique.
Des bons freins
Avec un gabarit comme celui du MOSH/CITY et la puissance qu’il propose, il vaut mieux avoir de bons freins. Cela tombe bien : c’est le cas sur ce modèle grâce à des freins à disque hydrauliques signés Tektro. Dans les faits, ces freins sont efficaces, mordants et progressifs.
Le seul bémol concerne le grincement émis à chaque fois que nous avons appuyé un peu plus fort sur les manettes de freins. Difficile de dire à quoi est lié ce phénomène : les étiers nous paraissaient bien alignés, et l’usure ne semble pas être la cause sur un modèle d’essai encore peu utilisé.
Soyez tout de même rassuré : ce MOSH/CITY ne vous fera pas faux bond en cas de freinage d’urgence.
Difficile de faire plus stable
Le sentiment de sécurité qui émane de ce vélo se confirme une fois assis dessus. D’un, vous avez affaire à une belle bête à qui rien, ou presque, ne peut arriver. De deux, vous disposez d’un niveau de stabilité rarement observé. À n’en pas douter, les grosses roues jouent ici un rôle. Tout comme le bon équilibre du vélo et le poids concentré en son centre.
Pour aller plus loin
Comment entretenir son vélo électrique quand on n’y connaît rien
Nous nous sommes amusés — déconseillé tout de même — à ôter les mains du guidon et gesticuler comme un petit vers de terre sur notre selle. Impressionnant, le MOSH/CTY a eu cette faculté à rester stable et immobile malgré nos tentatives. Bref, l’ensemble est globalement maîtrisé.
Autonomie
Autonomie réelle vs autonomie annoncée
Sur son site, Harley-Davidson promet une autonomie oscillant entre 30 et 105 miles selon le niveau d’assistance utilisé, soit entre 56 et 168 kilomètres. Durant notre essai, nous avons principalement utilisé le mode Boost, qui nous a permis de rouler jusqu’à 55 kilomètres. Dans les faits, la marque américaine respecte donc sa parole.
Un point nous dérange tout de même : à 4000 euros, ce VAE aurait pu revendiquer un rayon d’action plus conséquent. Certes, les modes Sport et Tour permettent de prolonger le plaisir. Mais après avoir goûté au dynamisme et à la toute-puissance du mode Boost, il est difficile de revenir en arrière.
Sa batterie de 529 Wh aurait pu hausser le niveau sur ce point-là, qui plus est au regard de la concurrence actuelle : un Cowboy 3 vendu 2000 euros de moins peut par exemple rouler jusqu’à 70 kilomètres. Même chanson du côté de l’iweech, qui s’arrache au prix de 3000 euros. En clair : on trouve mieux pour bien plus économique.
Pour les utilisateurs moins pressés et moins adeptes d’une conduite ultra dynamique, alors le mode Sport et sa meilleure autonomie devraient tout à fait vous convenir. Dans ce cas, le rayon d’action atteindra une valeur plus décente.
Comme pointé du doigt plus tôt, le système de LED — au nombre de quatre — censé indiquer le niveau d’autonomie restant est un vrai problème. Ce n’est pas précis. et chaque LED ne correspond pas au même nombre de kilomètres parcourus.
La première LED s’est par exemple éteinte au bout de 22 kilomètres. La seconde l’a imité après seulement 12 kilomètres. Bref, difficile de leur faire confiance quant à l’autonomie restante estimée.
Recharge
Bonne nouvelle, la batterie du MOSH/CTY est amovible : il faut se saisir d’un outil fourni par la marque pour extraire l’accumulateur. Le concessionnaire de Bastille n’en avait cependant pas pour nous : on ne sait donc pas si la manœuvre est difficile.
Quant à la recharge, comptez environ 2h30 pour grimper de 0 à 75 %, puis 2h supplémentaires pour atteindre les 100 %. Brancher votre vélo la nuit ou le matin si vous êtes en télétravail est donc une option tout à fait viable pour repartir à bloc.
Prix et disponibilité
Le Serial 1 MOSH/CTY est disponible au prix de 3999 euros (et non 3499 euros comme ce fut le cas au moment de l’essai) dans les concessions Harley-Davidson, en coloris Noir Mat/Noir Minuit Brillant ou Noir Mat/Bleu Rowdy Brillant. Le site Serial 1 indique quatre tailles de cadre : S, M, L et XL.
Pour faire baisser la note, vous pouvez bénéficier d’une prime à l’achat pour un vélo électrique disponible selon votre ville, département ou région. Certaines aides montent jusqu’à 500 euros.
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