Il est possible d’acheter les vélos électriques La Poste, à un prix final alléchant

 
Un reportage de France 2 met en exergue une filiale de La Poste dont le rôle est de remettre à neuf des vélos électriques mal en point. Une fois fait, chaque modèle est vendu à un prix abordable de 1290 euros.
vélo électrique la poste
Source : Courrier Picard

L’un des principaux freins à l’achat d’un vélo électrique est incontestablement le prix. Vous nous l’aviez d’ailleurs fait comprendre sans aucune ambiguïté dans l’un de nos sondages En 2021, le tarif moyen d’un VAE était par exemple de 1993 euros. Pour dépenser sans se ruiner, plusieurs solutions existent.

Les vélos à assistance électrique entrée de gamme sont une alternative à prendre en compte, au détriment d’une expérience optimale. L’autre idée est de jeter son dévolu sur les modèles reconditionnés, qui montent progressivement en puissance. L’entreprise Upway en a d’ailleurs fait sa spécialité.

70 % des pièces sont recyclés

Un autre acteur moins connu s’est également positionné sur ce créneau… pour un type de vélo en particulier : les cycles électrifiés de La Poste. La genèse de ce projet est à mettre au crédit de Jean-Marc Pierret, ancien directeur d’un bureau de poste, qui a souhaité réagir après avoir pris connaissance du sort tragique des VAE La Poste jugés en mauvais état.

Cette histoire nous est racontée par les équipes de France 2, qui se sont rendues à Tours (Indre-et-Loire) pour rencontrer Nouvelle Attitude, la filiale de La Poste en charge du projet. Cette branche emploie actuellement quatre personnes en réinsertion professionnelle et vise à doubler ses effectifs au cours de l’année 2023.

L’idée est simple : les vélos jaunes de La Poste jugés en mauvais état sont envoyés dans l’atelier de Tours. Le processus consiste alors à les démonter, trier les composants fonctionnels, les laver puis les remonter ensuite. Au total, 70 % des pièces sont recyclées. Inversement, 30 % des composants sont neufs.

Le site Projet Recy’Clo donne des précisions intéressantes sur les tenants et les aboutissants du projet. Nouvelle Attitude met un point d’honneur à la sécurité et la fiabilité du vélo, puisque les principaux composants en la matière sont neufs : pneus, selle, transmission, éclairage, catadioptre, câbles et gaines ou encore poignées.

Belle autonomie théorique

Par ailleurs, le cadre et la fourche sont complètement démontés et mis à nus, précise la filiale. Les roulements sont alors retirés, graissés ou changés selon leur état. Le cadre et la fourche, toujours, passent également un « contrôle de soudures par méthode de ressuage (contrôles non destructifs) effectué par l’APAVE », peut-on lire.

Cette méthode consiste à déceler des discontinuités débouchantes – une fissure, par exemple – en appliquant un liquide sur la surface à examiner.

La fiche technique des vélos reconditionnés puis revendus à des professionnels ou des particuliers comporte des éléments intéressants. À l’image du couple de 65 Nm, qui devrait assurer un certain dynamisme. L’entreprise nous a par ailleurs précisé la nature du capteur : rotation, ce qui n’apporte pas le comportement le plus naturel et dynamique à un VAE. La batterie de 561 Wh revendique quant à elle une autonomie de 80 kilomètres.

Moins de 1500 euros

La présence d’un porte-bagages avant et arrière rend ce VAE pratique, car capable de transporter plusieurs charges. En revanche, son poids de 29 kg ne fait clairement pas de lui un poids plume. C’est un élément à prendre en compte, tout comme sa longueur de 195 cm. Il faut enfin composer avec une transmission à six vitesses.

Le modèle reconditionné de La Poste se situe en dessous du prix moyen d’un VAE en France, puisqu’il s’arrache officiellement à 1290 euros – à ce prix ou pour moins chers, d’autres modèles existent comme le NCM C5 ou le Decathlon Elops 120 E. À l’avenir, deux nouveaux ateliers ouvriront leurs portes pour accentuer la cadence : l’un vers Lyon, l’autre vers Rouen.

Frandroid a pu échanger au téléphone avec Nouvelle Attitude au sujet des primes à l’achat pour un vélo électrique. Malheureusement, le modèle remis à neuf par l’entreprise n’est pas considéré comme légalement neuf, et n’a donc le droit à la moindre aide financière attribuée par l’État, les régions, les départements et les villes. C’est ici bien dommage, car cela ne participe pas forcément à dynamiser la filière et à récompenser l’économie circulaire.