Les Jeux Olympiques ne sont pas qu’une collection de compétitions sportives. C’est aussi une fête citoyenne et publique où les transports de la ville hôte seront mis sous tensions. Pour accueillir les 10 millions de personnes attendues, le vélo devra jouer sa part et sera un moyen phare de déplacement à Paris.
Mais comment développer la place de la petite reine dans cette agglomération ultra dense, où la voiture occupe encore toutes les attentions ? Ce sujet était abordé lors d’une table ronde à l’évènement Vélo in Paris, en présence notamment du maire adjoint du 14e arrondissement, Guillaume Durand.
Plan vélo de Paris, ça coince avec la préfecture de police ?
« Notre plan vélo avance, nous sommes à 60 %, dont 30 % réalisés et 30 % sont en étude. Beaucoup a été fait avec les coronapistes », raconte l’élu, « mais il y a du retard avec deux freins : il faut beaucoup de monde ou de services, et notre rapport à la préfecture de police. » Il explique la relation très compliquée avec cette autorité. « Celle-ci nous dépossède de certaines prérogatives, comme la gestion de certains axes, à l’instar de l’avenue du Général Leclerc dans mon 14e arrondissement, que l’on veut rendre à sens unique avec une partie cyclable ».
« Nous devons donc montrer que le vélo ne sature pas la relation avec les commerçants avec des places de livraison, et ceci rue par rue, étude après étude. Il n’y a pas de réunions, il faut envoyer des plans tout faits » ajoute G. Durand.
Une infrastructure optimisée avec des olympistes
Mais au-delà de ce plan global, Paris va fortement développer l’infrastructure cyclable pour ces JO. « Nous projetons 10 % du public cyclable pendant ces Jeux Olympiques sur place », affirme le maire adjoint du 14e, la ville espérant établir un réseau de 60 km de pistes cyclables sécurisées entre les sites olympiques, dont 30 km nouveaux. « On peut citer l’axe nord-sud liant l’avenue Général Leclerc à Sébastopol, dans le 16e aussi entre le Parc des Princes et Roland-Garros », précise-t-il, ajoutant qu’une signalisation temporaire (bleue) sera sur la chaussée.
Ces fameuses « olympistes » seront peintes en bleu « pétant » pour se rendre très visibles. Elles existeront après les JO, mais leur couleur spéciale pour l’occasion disparaîtra. Il lance aussi l’idée de bloquer le périphérique pour la mobilité douce pendant une journée, « ce serait une chose à monter ensemble » avec la Marie de Paris.
Guillaume Durand aborde la question cruciale du stationnement vélo « avec 10 000 places vélos temporaires avec arceaux comme aux Invalides, à La Chapelle, Bercy Arena, ou au Parc des Princes, qui seront ensuite remisés » ailleurs dans la capitale pour devenir pérennes, « comme un héritage des JO ». L’objectif serait se créer de nombreuses « vélostations », au nombre de 2 500 aujourd’hui et « 8 000 d’ici à la fin de mandature » en 2026.
Plus de Vélib’ et de vélos en libre-service
Outre le vélo individuel, le vélo partagé sera un autre pan du développement pendant ces JO de Paris. Notamment, la ville recrute des agents présents en stations Vélib’ aux abords des sites olympiques pour aider et conseiller. Rappelons que la ville ajoutera 3 000 vélos supplémentaires à l’occasion.
En amont de l’évènement, la municipalité tentera de faciliter la vie aux trois opérateurs de vélos en libre-service avec « plus de zones de stationnement ». Ils vont également « augmenter leur flotte à ce moment-là ». Lime a déjà communiqué sur un renforcement de sa présence cette année avec 10 000 vélos, en réponse au vote de la fin des trottinettes en libre-service à Paris.
Des parcours touristiques à vélo, toutefois à sécuriser
En complément, les visiteurs de la capitale auront la possibilité de louer des vélos. C’est ce que précise Bart Vos, directeur de Holland Bikes France. L’entreprise, qui distribue plusieurs marques dont la réputée Gazelle, met à disposition des vélos pour les touristes. Le groupe sera bien sûr présent pendant les JO de Paris 2024, avec la possibilité de transporter des groupes de 15 personnes, avec des guides « parlant plus de 20 langues » afin d’inclure le plus de monde.
Il réagit aussi au développement du biclou dans Paris. « La ville a la capacité d’innover, de marquer les esprits » précise-t-il, « mais il faut se déplacer, et pas n’importe comment, comme la solution du park and bike ». Il appuie sur cette idée, « où vous stationnez aux abords de Paris via les autoroutes, et vous êtes à 20 minutes à vélo de votre destination, et l’on peut utiliser les parkings de centres commerciaux vides en semaine. »
Il souligne également des zones d’ombre dans l’infrastructure. « Pour certains hôtels, il y a des places pour stationnement, l’envie et la communication, mais il manque le lien à la piste cyclable », appuie B. Vos, « ce sont des toutes petites pièces du puzzle qui manquent. »
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