On a vu le futur des PC « Always Connected » et c’est vraiment au point

 
Les ordinateurs embarquant un processeur ARM n’ont pas réussi à convaincre lors de la première génération, mais la troisième pourrait bien se montrer bien plus attirante. C’est en tout cas l’impression que nous avons eue en essayant un ordinateur équipé d’un Snapdragon 8cx, le SoC tout juste annoncé par Qualcomm.
Le Qualcomm Snapdragon 8cx et son wafer

En 2017, Intel tremblait de voir arriver Qualcomm sur le marché du PC avec des ordinateurs sous Windows 10 (sans une version « RT » amputée) propulsés par une puce ARM. Toujours connectées et moins gourmandes en énergie, ces nouvelles machines promettaient une plus grande simplicité d’utilisation et une bien meilleure autonomie, mais à quel prix ?

Une première génération décevante

Officialisés en fin d’année dernière, les premiers Always Connected PC ARM reposent sur la plateforme mobile Qualcomm Snapdragon 835, le même SoC que l’on retrouve entre autres dans les Pixel 2, le OnePlus 5, le Sony Xperia XZ Premium ou encore le Razer Phone pour ne citer qu’eux. S’il s’agissait alors des smartphones parmi les plus puissants du marché, les téléphones et les ordinateurs ne sont pas conçus de la même manière, et cette différence d’architecture pose certaines limites (d’où la création de Windows RT à l’origine pour les formats mobiles).

Les premiers représentants de cette gamme de PC « Always Connected » sous ARM n’ont donc pas réussi à convaincre. Lors de notre essai du HP Envy X2, nous concluions en disant que « à 1299 euros, vous comprenez aisément qu’il nous est impossible de recommander l’achat de cet appareil ».

Mais tout n’est pas à jeter, loin de là ! La facilité d’usage, le côté ultra connecté et la rapidité du réveil de la machine, toujours prête à l’emploi, rendent l’ensemble très prometteur. « Cette machine laisse entrevoir un futur très intéressant », disions-nous également dans notre test.

Snapdragon 8cx, déjà la solution

On présageait alors que les prochaines générations, profitant de la montée en puissance des processeurs de Qualcomm, pourraient devenir intéressantes. On ne s’attendait pas forcément alors à ce que cette prophétie soit aussi vite réalisée. Au cours de son Snapdragon Tech Summit de cette fin d’année 2018, Qualcomm a dévoilé son Snapdragon 8cx, une puce dédiée à ces PC toujours connectés.

« Le premier CPU pour PC à être gravé en 7 nm », « deux fois plus rapide qu’un compétiteur avec un TDP de 7 W »… Qualcomm n’a pas hésité à vanter les performances de son nouveau SoC. Pourtant, le public était difficile à convaincre. C’est finalement avec des démonstrations pratiques que Qualcomm a réussi son pari.

Nomade et puissant

Lors de ses démonstrations, Qualcomm a dévoilé plusieurs cas d’usage très répandus et qui pourtant laissaient à désirer sur la première génération sous Snapdragon 835.

Le premier cas concerne la navigation web multi-onglets. Pour cela, Qualcomm a travaillé en partenariat avec la fondation Mozilla pour développer une version de Firefox exploitant pleinement les capacités du Snapdragon 8cx. Celle-ci permet de gérer chaque onglet sur des cœurs différents du CPU et ainsi parfaitement profiter de son architecture. On a ainsi pu voir tourner le navigateur avec une dizaine d’onglets, plusieurs jouant de l’audio ou de la vidéo, tout en modifiant en parallèle un document Google Slides sans le moindre ralentissement. Notons que Microsoft a annoncé de son côté que l’adoption de Chromium pour Edge devrait permettre d’optimiser le navigateur crée par Google pour la plateforme ARM.

La démonstration était même faite sur une configuration multiécran, connectée à des écrans 4K.

Mais sur un logiciel parfaitement optimisé pour l’occasion, l’exploit n’est pas si impressionnant que cela. Qualcomm est donc allé plus loin en proposant des démonstrations sur Adobe Photoshop et Lightroom, dans leur version classiques x64 actuelle.

C’est certainement la démonstration qui impressionne le plus. Cet ordinateur équipé d’une puce ARM est capable de lancer des scripts complexes sur Photoshop, de passer d’un logiciel à l’autre ou d’activer des filtres sur un calque en temps réel avec une rapidité impressionnante pour ce genre d’appareil.

Ici, pas d’optimisation particulière, et pourtant, le PC est capable de réaliser des tâches gourmandes. Bien sûr, elles sont également gourmandes en ressources, et il ne faut pas s’attendre sur une telle utilisation à tenir aussi longtemps qu’avec un usage bureautique plus traditionnel. Qualcomm promet toutefois « une journée de travail ». Comprenez que vous pourrez retravailler vos photos pendant environ 8 heures avant de tomber en panne de batterie, ce qui est déjà une excellente nouvelle.

Une vision du futur

Clairement, si la génération des PC Always Connected qui tournaient sous Snapdragon 835 n’a pas réussi à convaincre, celle du S8cx devrait réussir à remettre à leur place tous les sceptiques.

Lors de son Tech Summit, Qualcomm nous a donc donné une vision du futur plutôt intéressante. Et il ne s’agit là que du futur proche, pour l’année 2019. Pour la suite, on peut imaginer que l’arrivée possible d’Apple sur le marché des ordinateurs ARM en 2020 pourrait accélérer l’adoption de ce type de technologies, et donc le nombre de logiciels optimisés pour fonctionner sur une telle architecture.

Intel va devoir bien s’accrocher pour garder ses parts de marché sur le secteur des ordinateurs portables !


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