La mode des mini-PC bat son plein et la sortie régulière d’APU performantes par AMD donne de nouvelles opportunités aux fabricants. Les APU sont des processeurs dotés d’une solution graphique intégrée relativement performante qui permet de se passer de carte graphique dédiée.
Le concept d’APU prend tout son sens dans des espaces réduits comme sur les ordinateurs portables… ou sur les mini-PC comme ceux de NiGoPi. En revanche, ces APU sont souvent plus onéreuses que les processeurs « petit budget » d’Intel. C’est la raison pour laquelle l’AM06 Pro doit être perçu comme une montée en gamme par rapport à l’AK1 Pro que nous testions précédemment. Une montée en gamme qui se retrouve à tous les niveaux : puissance, équipement et fonctionnalités.
Fiche Technique
- Processeur : AMD Ryzen 5 5500U (6 cœurs / 8 threads)
- Carte mère : HC Technology HCAR500-MI
- RAM : 16 Go de DDR4-3200
- Emplacements RAM totaux / disponibles : 2 / 0
- Stockage : SSD AirDisk de 512 Go
- Emplacements M.2 totaux / disponibles : 1 / 0
- Emplacements 2,5 pouces totaux / disponibles : 1 / 1
- Carte graphique : AMD Radeon Vega 7 APU (intégrée au CPU)
- Wi-Fi / Bluetooth : WiFi 5 (ac) / BT 4.2
- Ports :
- 2x USB-A 3.0 Gen 1
- 2x USB-A 2.0
- 1x USB-C 3.2 Gen 2
- 1x HDMI 2.0
- 1x DisplayPort
- 1x RJ45 1 GbE + 1x RJ45 2,5 GbE
- 1x jack 3,5 mm (combo casque/micro)
- 1x alimentation (USB-C)
- 2x USB-A 3.0 Gen 1
- 2x USB-A 2.0
- 1x USB-C 3.2 Gen 2
- 1x HDMI 2.0
- 1x DisplayPort
- 1x RJ45 1 GbE + 1x RJ45 2,5 GbE
- 1x jack 3,5 mm (combo casque/micro)
- 1x alimentation (USB-C)
Le test a été réalisé à partir d’un produit acheté par nos soins.
Un PC complet dans moins d’un litre
Si vous avez déjà jeté un œil aux mini-PC en vente – sur Amazon notamment – vous avez sûrement remarqué combien leurs designs sont assez proches : il n’y a de toute façon pas trente-six moyens de réduire le volume d’un PC tout en intégrant tous les éléments essentiels à son bon fonctionnement.
Un peu plus cubique, avec moins d’arrondis que celui de l’AK1 Pro, le boîtier de l’AM06 Pro est aussi légèrement plus volumineux. À 14 centimètres de large sur 14 cm de profondeur, nous sommes 0,7 cm plus grand, mais l’épaisseur est un peu inférieure (4,5 cm vs 5,2 cm) car il n’est pas question de retrouver le système de « partie détachable » renfermant un emplacement 2,5 pouces. Au final, on se retrouve avec un boîtier extrêmement compact de 0,8 litres.
Les angles sont un peu plus saillants donc et il n’est plus question de retrouver le liseré de LED bleues sur tout le tour de la machine. Le bouton de mise sous tension est en revanche joliment intégré dans l’un des coins du PC et la robe intégralement noire est toujours de mise. La seule « fantaisie » se trouve dans l’espèce de dessin « nid d’abeille » que l’on trouve sur deux des parois : c’est purement décoratif et ne sert par exemple pas à l’aération du produit.
Chose intéressante, l’AM06 Pro s’ouvre le plus facilement du monde en retirant tout simplement quatre vis sous le boîtier. Là, NiPoGi s’est arrangé pour nous donner accès aux composants essentiels depuis le connecteur pour relier un SSD 2,5 pouces jusqu’aux deux emplacements SODIMM – hélas occupés – pour augmenter la RAM en passant par l’unique connecteur M.2 actuellement monopolisé par un petit SSD de 512 Go, évidemment remplaçable.
Une connectique bien vue, très équilibrée
À la manière de ce qu’il avait déjà fait sur l’AK1 Pro, NiPoGi a soigné toute la partie connectique. Du fait de la petite taille du boîtier, on peut toujours craindre des limitations, mais les choses sont très bien faites d’autant que les connecteurs sont clairement identifiables à l’avant et l’arrière de la bête.
Sur la face avant, c’est relativement modeste en quantité, mais assez remarquable en qualité. En effet, les deux ports USB-A sont à la norme 3.0 tandis que l’unique USB-C est même en 3.2 Gen 2 pour des débits jusqu’à 10 Gbps. Un jack 3,5 mm combine casque et micro alors que l’on peut remarquer la présence d’un petit microphone.
L’arrière est logiquement plus complet et, d’emblée, on remarque les deux connecteurs d’affichage : un en HDMI et l’autre en DisplayPort. Un port USB-C est dévolu à l’alimentation de la machine tandis que deux USB-A viennent en renfort : hélas, ils ne sont qu’en USB 2.0. Enfin, c’est un peu la surprise du chef, deux RJ45 sont là pour le réseau et, mieux encore, si le premier est en 1 GbE, le second propose du 2,5 GbE. Pas mal du tout.
Pas grand-chose pour accompagner
Si la connectique est aussi complète qu’efficace, nous ne pouvons nier une petite déception du côté des accessoires. En dehors de l’AM06 Pro en lui-même, la boîte n’est guère garnie et nous aurions bien vu, par exemple, une housse de transport, mais non, circulez, il n’y a presque rien à voir.
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Le « presque » se résume à l’inévitable petite brique d’alimentation capable de délivrer 65 Watts ainsi que son câble secteur. Nous trouvons également une petite plaque métallique que l’on fixe sous le PC pour le support VESA ainsi que la visserie nécessaire et, enfin, un (court) câble HDMI. Nous avons connu plus festif !
Windows 11 en édition familiale
À la manière de ce qu’il proposait sur l’AK1 Pro, NiPoGi ne fournit aucun logiciel « de son cru » avec l’AM06 Pro. En revanche, il ne sera pas nécessaire de s’embêter avec l’installation du système d’exploitation : Windows 11 en édition familiale est préinstallé sur la machine. Il est évidemment « officiel » et déjà activé.
Au premier démarrage du PC, on se trouve donc à finaliser cette installation ce qui passe notamment par une pléiade de mises à jour Microsoft à déployer. Rien de bien compliqué, mais il ne faut pas espérer pouvoir utiliser la machine avant quelques dizaines de minutes et plusieurs redémarrages successifs. Heureusement, tout se passe sans le moindre souci.
Le processus achevé, nous avons la confirmation que NiPoGi ne propose aucune application maison, rien pour contrôler la machine ou en vérifier les composants. Aucun logiciel superflu non plus en dehors des inévitables bloatwares signés Microsoft. À vous de voir si les applications Disney+ ou Netflix ont le moindre intérêt pour vous.
Une fois entre les mains, ça donne quoi ?
Au moment de tester l’AK1 Pro, nous avions été positivement surpris par son bon comportement général. Avec un processeur plus moderne, 50% de cœurs supplémentaires et une partie graphique plus puissante, l’AM06 Pro devrait nous en donner beaucoup plus.
En premier lieu, nous sommes effectivement ravis de constater que Windows 11 démarre en un clin d’œil mais, surtout, que le système est véritablement prêt dès l’image du bureau affichée sur notre écran. Des services se chargent peut-être encore en tâche de fond, mais rien qui soit de nature à perturber notre prise en main. D’emblée, la souris est parfaitement réactive.
Malgré ses upgrades, l’AM06 Pro reste un PC un peu « limité » qui sera plus particulièrement à son aise sur des travaux de bureautique relativement classiques. La rédaction de cet article a été réalisée sur la machine et la gestion de la base de données des mesures de performances également. Aucun problème non plus pour générer d’imposantes présentations PowerPoint.
Histoire d’aller plus loin, nous avons utilisé Photoshop pour retravailler les photos de l’article et qu’il s’agisse du chargement ou de l’application de filtres sur des photos de plusieurs Mo – voire dizaines de Mo – l’AM06 Pro répond au doigt et à l’œil. Les choses se gâtent avec le montage vidéo : la puissance CPU est correcte, mais il faudra sans doute envisager un passage à 32 Go de RAM.
Vous vous en doutez, la navigation sur le Net n’est pas un problème – heureusement ! – pas plus que tout ce qui est gestion de courriers électroniques ou de téléchargements divers. L’AM06 Pro sera une parfaite station multimédia autorisant par exemple la lecture de plusieurs flux vidéo en 4K sans qu’il soit question du moindre ralentissement.
Le divertissement fait donc partie des attributions de cette petite machine qui peut même se tourner vers le jeu vidéo grâce à sa partie graphique Radeon Vega 7. Là, reconnaissons que nous avons pris un malin plaisir à torture la machine et les scores 3DMark sur Fire Strike ou TimeSpy ne sont pas forcément très rassurants.
Il en va d’ailleurs de même avec Cyberpunk 2077 (moyenne de 23 images par seconde) ou de Shadow of the Tomb Raider (moyenne de 51 ips). Gardons à l’esprit que le premier est un monstre d’exigence tandis que le second reste relativement jouable dans ces conditions : il nous a fallu réduire tous les détails au minimum et jouer en 720p.
Reste que le passage à F1 22 est particulièrement rassurant car – toujours en 720p, détails au minimum – il nous a été possible d’obtenir quelque chose de très fluide à 62 ips de moyenne, mais surtout un minimum à 50 ips. Enfin, le magnifique Forza Horizon 5 est lui aussi parfaitement jouable à 57 ips de moyenne, toujours en 720p, détails au minimum.
Si l’AK1 Pro n’était pas prévu pour des pauses jeu vidéo, on voit que l’AM06 Pro est tout de suite plus à son aise. Même de grosses productions relativement récentes tournent honorablement pourvu que l’on ne soit pas très à cheval sur le niveau de détails graphiques. Bien sûr, des jeux plus anciens et en particulier tout ce qui a trait au rétrogaming, à l’émulation sont tout à fait indiqués. Un petit conseil ? Si vous ne connaissez pas Batocera ou Recalbox, cliquez sur nos liens !
Les amateurs de performances clairement chiffrées ont déjà pu observer certaines des mesures que nous avons réalisées avec l’AM06 Pro. Nous voudrions ajouter un petit commentaire sur le SSD car, souvent, c’est un compartiment sur lequel les fabricants de PC « montés » font des économies.
NiGoPi est clairement dans ce cas de figure et, la marque AirDisk est d’ailleurs de celles que l’on retrouve chez tous les revendeurs type AliExpress. Pour autant, il n’y a pas à crier au scandale. À plus de 3 Go/s, ses performances en lecture/écriture séquentielle sont conformes à ce que l’on peut attendre d’un tel modèle. Reste la question de son endurance en écriture. Mystère.
Pour conclure avec cette partie performances et confort d’utilisation l’outil de mesure PCMark apporte une espèce de résumé de ce que nous pouvons espérer d’une machine comme l’AM06 Pro. Toute la partie Essentials illustre un usage « primordial » de la machine : le PC s’en sort très bien et il ne posera aucun problème pour tout ce qui est vidéo-conférence, navigation sur le Net. La mesure Productivity est un peu moins flatteuse : elle montre les limites de l’AM06 Pro sur certains travaux plus lourds, mais la gestion pointu d’Excel ne pose toutefois aucun problème. Enfin, comme nous l’expliquions précédemment, la partie Digital Content Creations insiste sur les faiblesses en montage vidéo alors que la retouche photo se fait plutôt conforablement.
Consommation et chauffe
À l’aide d’un wattmètre, nous avons mesuré la consommation de l’AM06 Pro et, comme on prédécesseur, il signe un bon résultat, merci le processeur Ryzen 5 5500U d’AMD. Son fabricant le donne effectivement pour un TDP de 15 Watts et c’est sans aucun doute le composant le plus gourmand de toute la configuration, il associe CPU et GPU.
Au repos, sur le bureau de Windows 11 sans solliciter ne serait-ce que la souris, l’AM06 Pro signe une consommation de seulement 10,5 Watts. Impressionnant. Au plus fort de nos sessions de tests jeu vidéo, nous avons pu atteindre les 46,9 Watts, mais sur un usage plus classique qu’il s’agisse de « petits jeux », de lecture vidéo 4K ou de travaux un peu exigeants, nous tournions autour des 30 Watts.
Une consommation d’autant plus raisonnable qu’elle s’accompagne d’une remarquable discrétion de la machine. Pour refroidir son produit, NiPoGi a intégré un unique ventilateur de type « blower ». Eh bien, alors que ce test a eu lieu en plein été – la température de la pièce était autour de 26°C contre plutôt 22°C lors du test de l’AK01 Pro – nous n’avons jamais été dérangé par le ventilateur.
Compte tenu du positionnement supposé du PC – sur le bureau, pas loin de nos oreilles – NiPoGi a opté pour une vitesse de rotation « limitée ». De fait, nous n’entendons que très peu le ventilateur, mais les composants s’échauffent pas mal. En charge maximale, le Ryzen 5 5500U a enregistré des pointes à 91°C et le SSD est monté jusqu’à 66°C.
Insistons bien sur le fait que ces températures ont été relevées au cœur de l’été alors que la machine était mise au supplice par nos tests. Même dans ces conditions, on remarquera qu’aucun composant n’a été poussé jusqu’au throttling, cette protection qui vient limiter les performances du processeur ou du SSD pour en réduire la chauffe. En réalité, tout cela est même très rassurant !
Prix et disponibilité
Comme NiPoGi a coutume de le faire, il existe plusieurs versions de l’AM06 Pro. Les choses sont cependant plus simples que sur l’AK1 Pro puisque deux modèles sont actuellement proposés à la vente. Le premier, celui que nous avons testé, est équipé d’un Ryzen 5 5500U, de 16 Go de RAM et d’un SSD 512 Go, il coûte 410 euros. Presque identique, le second adopte un Ryzen 7 3750H aux performances finalement assez proches, il coûte 400 euros. Attention toutefois, ces tarifs ont tendance à jouer au yoyo ces dernières semaines.
Les deux modèles sont donc immédiatement disponibles, mais précisons aussi que NiPoGi met régulièrement à jour ses produits afin de tenir compte des nouveautés AMD et Intel. Ainsi, l’AM06 Pro est d’ores et déjà supplanté par l’AM07 Pro et son Ryzen 5 5560U : les différences ne sont pas folles et il en coûte tout de même 100 euros de plus.
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