Au même titre que Beelink, Geekom, Minisforum ou NiPoGi, AceMagic est une des marques de mini-PC les plus en vue, sur Amazon notamment. À côté de produits très standardisés et assez proches de ceux de la concurrence, la firme chinoise dispose de modèles plus originaux comme ce minuscule V1 N150.
Bien plus petit que les autres mini-PC que l’on peut se procurer sur le Net, le V1 N150 n’occupe un volume que de 0,33 litre… Non, il n’y a pas d’erreur de virgule ! Pour atteindre de telles dimensions, AceMagic a fait confiance à la dernière puce pour mini-machines imaginée par Intel, le N150, un processeur Twin Lake dont le PBP plafonne à un ridicule 6 watts, mais qui n’intègre en revanche que 4 cœurs. Que penser d’une telle machine ?
Fiche technique
Modèle | AceMagic V1 N150 |
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Dimensions | 100 mm x 100 mm x 35 mm |
Processeur (CPU) | Twin Lake N150 |
Puce graphique (GPU) | Intel Graphics |
Mémoire vive (RAM) | 16 Go |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go, 1024 Go |
Norme wifi | Wi-Fi 5 (ac) |
Version du Bluetooth | 4.2 |
Système d’exploitation (OS) | Microsoft Windows 11 |
Poids | 260 grammes |
Fiche produit |
Le test a été réalisé à partir d’un produit prêté par AceMagic.
Un minuscule PC boîtier de 0,33 litre !
Forcément, au premier coup d’œil posé sur le V1 N150 d’AceMagic, c’est la taille de cette machine qui impressionne. Nous l’avons dit en introduction, nous le répétons maintenant : elle est tout bonnement minuscule. Pensez que la marque a conçu son PC autour d’une base de très exactement 10 centimètres sur 10. Mieux, l’épaisseur du V1 N150 est elle aussi très faible à 35 millimètres seulement et le poids n’est guère plus gênant à seulement 260 grammes !
Même dans le monde des mini-PC, il est très difficile de trouver de telles dimensions et lorsque c’est le cas, il s’agit le plus souvent de machines bien plus onéreuses réalisées pour des projets aux ambitions plutôt modestes, sur Kickstarter par exemple. Là, il s’agit bien d’un produit qui est disponible à grande échelle, sur Amazon, mais pas seulement. Un produit qui, il faut tout de même le mentionner, est accompagné par une brique d’alimentation relativement volumineuse.
Alors, non, elle n’est pas volumineuse sachant, en plus, qu’elle est conçue pour simplement déployer 30 watts. Reste que, par rapport à la taille de la machine, cela fait tout de même près de la moitié du volume alors que le poids de cette brique tourne autour des 100 grammes. En dehors de toutes ces dimensions, il faut en revanche reconnaître que le style du V1 N150 est assez quelconque : un parallélépipède habillé d’un gris argenté sans grande originalité. On ne peut pas tout avoir !
Mince, l’USB-C aux abonnées absentes
À chaque nouveau mini-PC passé entre nos mains, nous sommes toujours admiratifs du côté pratique de cette compacité : en effet, les connecteurs sont incroyablement accessibles et nous parlons ici autant de ceux en face avant – logique en même temps – que de ceux disposés sur l’arrière de la machine. Hélas, dans le cas du V1 N150, cela s’accompagne d’un archaïsme que nous regrettons particulièrement pour une machine qui vient tout juste d’arriver sur le marché.
En face avant, ça part pourtant bien. En effet, si l’USB-C n’est pas au menu, nous pouvons compter sur la présence de deux ports USB Type-A. Mieux, il s’agit d’USB 3.2 Gen 2 capables d’un débit de 10 Gbps. Pour ne rien gâcher, ils sont accompagnés d’un connecteur jack 3,5 millimètres conçu pour servir de combo audio casque/micro. Bien sûr, un bouton de mise sous tension est également présent – pas aussi inaccessible que chez Apple donc – mais aucun interrupteur de réinitialisation, ce qui en soi est assez habituel sur ce type de machines.
Non, ce qui est moins habituel, c’est la relative pauvreté de la connectique arrière. À côté du port HDMI 2.0 et du DisplayPort 1.4 en charge de l’affichage, il faut effectivement se contenter de deux ports USB Type-A… Non, toujours pas le moindre USB-C ! Plus gênant encore, ces deux ports arrière sont en USB 2 et sont prévus pour brancher un clavier et une souris. Ils sont accompagnés des inévitables connecteurs RJ45 1 GbE et DC jack pour l’alimentation. Là, nous sentons les limites techniques du N150 d’Intel et, surtout, de la compacité du V1 N150 : AceMagic n’avait plus de place !
Un conditionnement minimaliste : adieu les accessoires
À la manière de nombreux autres fabricants de mini-PC, AceMagic a choisi de planquer les vis de fixation de sa machine. C’est plus esthétique, c’est sûr, mais comme nous parlons du dessous de la bête, c’est surtout plus gênant : en effet, les vis sont planquées sous les quatre petits pieds en caoutchouc qu’il faut donc « arracher » pour accéder à ces vis. Nous exagérons évidemment et il est assez facile de retirer les pieds, mais le fait est que la colle qui les maintient ne va pas durer si on s’amuse à les retirer trois ou quatre fois.
Toujours sous la machine, et alors que nous ne l’avons donc pas encore ouverte, nous pouvons remarquer la présence d’une large grille d’aération et de deux petits trous. La grille est là pour évacuer l’air dirigé par le ventilateur alors que les deux trous sont prévus pour le système de fixation compatible VESA. Une fixation qui permettra – c’est particulièrement utilisé en entreprise – de caler la machine derrière un moniteur par exemple.
Certains d’ente-vous auront remarqué que nous ne parlons pas beaucoup d’accessoires dans cette partie dédiée… aux accessoires justement ! Il faut dire qu’en dehors de ce kit de fixation VESA, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pas de câble réseau par exemple, mais AceMagic a tout de même le mérite de livrer un câble HDMI avec sa machine… rares sont les fabricants à faire de même alors ne soyons pas trop durs.
Windows 11 livré en standard… et c’est tout
Si vous avez suivi nos précédents tests de mini-PC, vous savez combien les fabricants de ces machines sont « avares » en logiciels. À leur décharge, le public de ces produits cherche bien souvent à faire des économies et ne souhaite donc pas dépenser plus que de raison dans des logiciels dont il n’est pas sûr d’avoir réellement besoin… Windows, c’est bien suffisant !
Eh bien, sans surprise, Windows c’est tout ce que les clients de ce V1 N150 auront avec leur machine. Un Windows 11 en version Familiale et qui, comme dans l’immense majorité des cas, nous arrive préinstallé. Remarque amusante, AceMagic a collé des étiquettes sur sa machine pour expliquer que lors du premier démarrage, il est préférable de ne pas connecter la machine au réseau : le démarrage sera alors plus rapide, la finalisation de l’installation également puisqu’aucune mise à jour ne sera effectuée automatiquement par Windows.
« Remarque amusante » car c’est un conseil que nous appliquons depuis bien longtemps chez Frandroid : finaliser la préinstallation avant d’engager les innombrables mises à jour déployées par Microsoft permet d’avoir un PC opérationnel plus vite. Pour le reste en revanche, vous l’aurez compris, il n’y a strictement rien à se mettre sous la dent : un Windows 11 presque « nu » qui aura au moins le bon goût de ne pas nous noyer sous les bloatwares parfaitement inutiles et que l’on désinstalle immédiatement sur les machines des « grands constructeurs ».
Et à l’usage, ça tourne comment ?
Nous l’avons déjà précisé et son nom est on ne peut plus explicite, le V1 N150 d’AceMagic est conçu autour du processeur N150 d’Intel. Un processeur qui repose sur l’architecture Alder Lake, mais un dérivé qu’Intel vient tout juste de rendre disponible et qui profite d’un remarquable travail pour en réduire la consommation et le dégagement thermique. Nous y reviendrons.
Trois variantes du V1 N150 sont disponibles avec, à chaque fois, 16 Go de mémoire vive. La variable d’ajustement est ici constituée par le SSD qui passe de 256 Go sur le petit modèle à 512 Go sur le modèle « moyen » que nous avons reçu en test et 1 To sur le modèle le plus musclé. L’accès à ce SSD est on ne peut plus simple, mais il faut passer par le retrait – déjà expliqué – des quatre petits pieds en caoutchouc. Attention en retirant le capot du PC à ne pas arracher les deux fils qui servent notamment pour relier le contrôleur WiFi à son antenne.
Si l’accès aux composants est simple, ce n’est guère utile car, sinon remplacer le SSD pour un modèle de plus grande capacité, rien n’est modifiable. Enfin, pas tout à fait : on peut retirer la barrette de SO-DIMM DDR4-2666 intégrée par AceMagic… mais c’est inutile, la plateforme Twin Lake dont est issu le N150 est incapable de gérer plus de 16 Go, la capacité livrée en standard. Bien sûr, il ne sera pas non plus possible de changer le processeur, le N150 est soudé, mais là non plus, il n’existe de toute façon rien de mieux que cette puce quatre cœurs capable d’atteindre 3,6 GHz.
Une configuration quatre cœurs @ 3,6 GHz qui, il faut le reconnaître, n’est pas un gage de puissance. En concevant cette puce, Intel avait en tête la sobriété générale, alors il ne faut pas se montrer trop exigeant à l’utilisation de cette toute petite machine qu’AceMagic vend d’ailleurs comme « un second PC ». Afin d’avoir une première idée des performances de la bête, nous avons lancé l’outil 3DMark : il sollicite le CPU bien sûr, mais aussi et surtout, sa solution graphique intégrée.
Là, il n’est même pas question d’Intel UHD Graphics, mais d’un simple et pas très explicite Intel Graphics. Ce qui est explicite en revanche, ce sont les 1 183 points obtenus sur Fire Strike, une scène plutôt légère de 3DMark. Les 439 points obtenus sur Time Spy et, plus encore, les seulement 42 points sur Steel Nomad, notre scène fétiche à Frandroid, confirment la tendance et prouvent déjà que le V1 N150 n’est pas une machine de jeu.
Histoire d’enfoncer le clou, nous avons tout de même lancé deux jeux relativement exigeants, mais pas autant que les titres les plus modernes : Forza Horizon 5 et Shadow of the Tomb Raider. Inutile d’entretenir un suspens qui n’a pas lieu d’être : à 19 images par seconde en 1280 x 720 détails au plus bas, Forza Horizon 5 est absolument injouable et ce n’est pas mieux sur Shadow of the Tomb Raider où, toujours en 1280 x 720 détails au plus bas, nous obtenons 18 images par seconde.
Sachez que si le V1 N150 n’est pas conçu pour être une machine de jeu, il reste possible de faire tourner pas mal de « petits » titres, il faut simplement connaître les limites de la solution graphique intégrée. Ainsi, nous avons pu jouer sans aucun problème au très bon Unpacking et Horizon Chase Turbo n’a pas non plus posé le moindre problème. Qu’on se le dise d’ailleurs, le pixel art est le terrain de prédilection d’une telle machine qui se comportera aussi très bien en émulation.
Si le V1 N150 n’a donc pas d’appétence pour le jeu vidéo, il nous faut maintenant voir ce qu’il peut faire par ailleurs. Nous n’avons pas été tendres en débutant avec Cinebench 2024… lequel n’a tout simplement pas voulu lancer le moindre rendu 3D. Nous nous sommes donc rabattus sur Cinebench R23 qui, soyons honnêtes, ne permet au petit PC d’AceMagic de briller : seulement 2555 points en multithread et 896 points en singlethread, cette machine n’est pas faite pour ce genre de tâches.
Nous avons donc changé notre fusil d’épaule et employé l’outil PCMark qui permet de simuler de multiples usages d’un PC. Là, le V1 N150 s’est carrément mieux comporté que le Petit PC d’Altyk testé il y a quelques semaines… en tout cas sur le test essentials (5710 vs 5514 points) qui est justement l’essentiel pour de telles machines. Sur le test productivity, les deux font jeu égal et c’est en digital content creation que le V1 N150 cède largement du terrain, preuve que sa solution graphique est un lourd handicap.
De fait, tant que l’on conserve une utilisation « modeste » de la machine, le V1 N150 d’AceMagic est très agréable à utiliser : un grand merci à la présence de ces 16 Go de mémoire qui apportent le souffle nécessaire à l’utilisation de Windows. En revanche, nous sommes plus circonspects face au SSD employé par AceMagic. 512 Go pourquoi pas, mais mettre en place un modèle SATA 3.0 en 2025 ? Sérieusement ?
Ses performances mesurées sur CrystalDiskMark sont conformes à ce que l’on peut attendre d’un modèle SATA, mais franchement, ce composant n’est pas du tout dans le coup pour une machine lancée aujourd’hui. Il est sans doute la cause de la plupart des petits ralentissements que nous avons pu ressentir à l’usage du V1 N150 qui, heureusement, ne s’en laisse pas compter et supporte par exemple très bien un usage bureautique relativement exigeant ou de la lecture vidéo, même 4K.
Consommation et chauffe
Vous l’aurez compris, le V1 N150 n’est pas un monstre de puissance et si AceMagic en parle comme d’ « un second PC », ce n’est pas pour rien. Heureusement, cette modestie a un avantage et il est majeur pour ce type de machine : le processeur N150 se montre particulièrement sobre en énergie.
Nous l’avons dit, Intel le donne pour un PBP de seulement 6 watts. Rappelons que cette dénomination de PBP est différente du TDP : il s’agit plutôt de la moyenne de puissance que l’on peut observer sur le processeur. Ainsi, à l’usage, nous avons nettement dépassé la valeur annoncée par Intel sans que cela soit surprenant, mais même au plus fort de nos sollicitations, le CPU ne demandait jamais 15 watts et la machine entière se contentait, à la prise, d’un maximum de 23,5 watts. Pas mal du tout !
L’avantage d’une consommation aussi faible est la moindre nécessité d’une solution de refroidissement musclée… et c’est tant mieux car compte tenu du volume du V1 N150, AceMagic n’aurait de toute façon pas pu y mettre beaucoup plus gros. Mais aucune inquiétude, puisque même au plus fort de nos tests, le CPU n’a jamais dépassé les 72°C. Le reste des composants est encore plus tranquille avec de la RAM à 46°C et un SSD à 22°C seulement !
Autre avantage d’une température plus faible, des nuisances sonores très limitées puisque nous n’entendons pour ainsi dire jamais le V1 N150 avec un plus haut relevé à 30 dB exactement. Rien à redire ! Enfin, et ce n’est pas le moins important : une consommation modeste est le gage d’une facture d’électricité contenue.
Prix et disponibilité
Disponible depuis quelques jours seulement, le V1 N150 est arrivé avec le N150 d’Intel et se retrouve aujourd’hui chez la plupart des gros revendeurs en ligne. Nous l’avons dit, il en existe trois variantes selon que l’on opte pour le modèle doté d’un SSD de 256 Go, 512 Go ou 1 To.
Le plus petit modèle est facturé 339 euros, un prix un peu élevé au seul regard des performances de la machine, mais qui se tient parfaitement si on prend en compte le volume et la compacité de la machine. Avec un SSD de 512 Go, il en coûtera 379 euros et 439 euros pour la version avec 1 To de capacité. Une augmentation somme toute normale et un positionnement intéressant par rapport à la concurrence.
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