Test de l’Altyk L14F : le savoir-faire français à l’honneur

PC portables • 2023

Le groupe LDLC se lance dans la fabrication d'ordinateurs portables avec Altyk, sa marque encore assez jeune. L'Altyk L14F est le premier modèle d'une longue lignée espérée... Si du moins il réussit à transformer l'essai.
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid
 

LDLC, la boutique en ligne française devenue grand magnat de l’informatique grand public dans le pays, ne cesse de croître. Sa nouvelle marque Altyk, qui jusque là se spécialisait surtout dans les ordinateurs de bureau, affiche une nouvelle ambition désormais en mettant sur le marché ses premiers PC portables. L’Altyk L14F, tout simplement l’ultrabook 14 pouces du lineup, se doit absolument de convaincre : l’investissement est grand pour l’ordinateur « de conception française ». Car oui : si un partenaire chinois se charge de produire les châssis, l’ingénierie et l’assemblage sont réalisés en France, au même titre que le service après-vente. Loin donc d’être un simple repackaging d’un produit en marque blanche, l’Altyk L14F se veut être le premier à chanter la Marseillaise. En espérant qu’il n’ait pas la voix enrouée…

Fiche technique

Modèle Altyk L14F-I5U16-N1
Dimensions 214,8 mm x 17,9 mm
Définition 1920 x 1080 pixels
Technologie d’affichage LCD
Écran tactile Non
Processeur (CPU) Core i5-1235U
Puce graphique (GPU) Intel Iris Xe Graphics
Mémoire vive (RAM) 16 Go
Mémoire interne 960 Go
Système d’exploitation (OS) Microsoft Windows 11
Poids 1400 grammes
Profondeur 325 mm
Fiche produit

L’exemplaire testé ici nous a été prêté par Altyk pour la durée du test.

Design

La première impression est excellente pour cet Altyk L14F, qui est tout simplement dans les carcans de ce que l’on attend d’un ultrabook en 2023. Certes, la phrase ne semble pas être particulièrement méliorative, mais cet aspect est si souvent raté sur des produits qui restent financièrement accessibles qu’il s’agit d’un véritable compliment. Derrière un logo extrêmement sobre qui se fond dans la masse, nous retrouvons un châssis entièrement en aluminium dont les finitions sont excellentes. Aucun coin n’est trop pointu, aucune ligne n’est coupante ; toutes les petites erreurs habituelles ont été évitées.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Plus encore, nous retrouvons des traits plus relatifs au haut de gamme, à commencer par un poids bien maîtrisé de 1,4 kg que l’on sent à peine dans un sac. Mais ce point est à relier à la finesse de l’ordinateur, 1,79 cm à son plus épais, pour un cadre qui ne présente pas une tendance à fléchir trop prononcée. Une seule véritable note, qui apparaît comme un détail : l’Altyk L14F est difficile à ouvrir à une main, faute d’une charnière un poil trop robuste. Bon signe sur la durabilité, mais peu agréable à l’usage quotidien.

L’arrière du châssis est aussi quelque peu… rétro, dans l’absolu. Ses quatre énormes pieds en caoutchouc lui permettent certes d’optimiser un peu plus son flux d’air, mais donnent aussi à l’Altyk L14F un air quelque peu démodé. On ne s’en plaindra pas le moins du monde, d’autant que ce châssis s’ouvre extrêmement facilement via 10 vis cruciformes pour accéder rapidement à la RAM, au stockage et à la batterie. Pour de l’upgrade facile, oui, mais aussi pour lui garantir une réparabilité à toute épreuve.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Outre le fait de pouvoir emmener son ordinateur dans les magasins LDLC pour un coup de bistouri à vitesse grand V, Altyk promet également la vente de ses pièces détachées en ligne pendant 5 ans minimum, 7 ans lorsqu’il s’agit du SSD et de la RAM. C’est là encore un excellent point pour l’Altyk L14F, particulièrement dans le cadre de la refonte écologique des chaînes de production tech et l’emphase toujours plus importante mise sur l’économie circulaire. Esthétiquement plaisant ET fait pour durer, voilà deux notions qu’on ne rapproche pas souvent dans ce milieu.

Clavier et pavé tactile

Le clavier est toujours un élément sur lequel les constructeurs font quelques compromis. Et en considérant le prix accessible de la machine, on s’attendait à bien pire. Certes, les switchs utilisés par Altyk sont un peu plus mollassons que la moyenne, mais restent un cran au dessus de ce qu’on pouvait imaginer. La frappe est confortable et naturelle, et c’est bien tout ce qui importe.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

On ne peut hélas pas en dire autant du pavé tactile. Si sa diagonale est plutôt bonne, sa glisse n’est pas bonne. Nous sommes devant une surface plastique qui accroche légèrement au doigt, et est surtout plus difficile à accepter à l’ère des pavés en verre. D’autant que son clic est bien dur et audible, ce qui renforce le contraste entre le châssis plus noble et ce pavé définitivement « cheap ». Le lecteur d’empreintes, intégré en haut à gauche de la zone, est par contre d’excellente qualité et sa lecture est ultra-rapide. Un plaisir à utiliser.

Connectique

À gauche de l’appareil, nous retrouvons un port USB-C 3.1 servant également pour la charge, un USB A 3.1, un port HDMI et un second port USB-C 3.1 compatible DisplayPort. A droite, beaucoup plus étonnant, nous retrouvons un port Ethernet, un port USB A 3.1 et un lecteur de cartes micro SD. Sans compter le port combo jack, toujours bien accueilli par chez nous.

Oui, de l’Ethernet sur un ultrabook de 14 pouces. L’Altyk L14F fait ce choix pour correspondre non seulement aux utilisateurs préférant une connexion câblée, mais aussi pour les professionnels devant se connecter à leur intranet. Un bon choix dans l’absolu puisqu’il ne vient pas détériorer une connectique assez large pour ce type de produits quoi qu’il en soit, mais avec un point noir : le port Ethernet est protégé par une langue plastique à ouvrir soi-même dont la qualité est peu rassurante pour sa durabilité. On l’imagine déjà sauter au bout de quelques mois.

Webcam et audio

La webcam 1080p intégrée fait son office, bien que son piquet ne soit pas particulièrement bon et que la balance des couleurs est à revoir : ce canapé est bleu marine, pas vert. Toujours est-il que pour de la vidéoconférence, le capteur fera son office.

On ne peut par contre pas en dire autant sur la solution audio intégrée. C’est ici qu’on ressent le plus grand sacrifice, puisque les haut-parleurs intégrés sur les côtés de la machine n’ont absolument aucune pêche. À son plus haut volume, l’Altyk L14F rappelle un smartphone d’entrée de gamme à 75% de ses capacités. Les aigus, les moyens, les basses… Personne n’est vraiment respecté par le rendu du PC, qui donne l’impression d’écouter ses sons dans l’eau. Dommage, mais compréhensible.

Écran

L’Altyk L14F est équipé d’une dalle IPS LCD de 14 pouces supportant une définition de 1920 x 1080 pixels, soit un ratio 16:9 traditionnel, qui est traitée anti-reflet. Cette dalle n’est pas tactile et propose un taux de rafraîchissement maximal de 60 Hz.

Rien de très neuf sous le soleil, mais voilà : c’est sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal que nous découvrons le pot-aux-roses. Oui, Altyk a fait attention à la qualité de sa dalle. C’est important, puisque la plupart des constructeurs sur ce segment tarifaire font souvent le choix inverse. Ici, nous retrouvons une couverture à 100,6% de l’espace sRGB pour 71,2% de l’espace DCI-P3. La luminosité maximale relevée à 296 cd/m² n’est pas particulièrement enthousiasmante pour un ultrabook, puisqu’elle rendra l’ordinateur difficile à lire en plein soleil, mais c’est la norme lorsque le tarif est à trois chiffres. Il en va de même pour le ratio de contraste de 1033:1 : c’est ok, ni bon ni mauvais.

Par contre, Altyk a vraiment fait des efforts sur sa calibration. Nous retrouvons une température de couleurs parfaite à 6556K, pour un Delta E00 moyen mesuré sur l’espace sRGB à 1,87. Du très bon, même si le maximum relevé à 6,94 connote une grosse variation sur l’affichage des tons rouges et orangés, trop ternes. Mais par rapport à ce qui est normalement offert, nous sommes vraiment au-dessus du lot.

Logiciel

C’est ironiquement parce qu’il n’y a rien à dire sur cette partie logicielle qu’il y a tout à dire. Oui, l’Altyk L14F ne vient pas préinstallé avec l’infâme McAfee ou n’importe quelle autre application publicitaire. Il a même moins de logiciels préinstallés qu’un Windows Surface, c’est dire. Le constructeur fait confiance à Windows et ne veut pas perdre ses utilisateurs en mettant ces sources de confusion pour le très grand public. Si : le constructeur OSE préinstaller… 7Zip. Vous savez, l’un des premiers utilitaires que nous installons tous sur nos PC.

La philosophie est extrêmement louable, et c’est un absolu bonheur d’enfin retrouver un PC neuf que l’on n’a pas envie de réinstaller à blanc dès l’ouverture, mais il y a tout de même un petit hic. Windows en lui-même est souvent difficile à appréhender pour l’utilisateur lambda, et de nombreux constructeurs comme Asus ont su rendre les réglages approfondis du système plus lisibles par le biais d’une interface bien à eux. Altyk n’a pas encore cet avantage, bien qu’il en ait l’ambition.

Performances

Notre configuration de test de l’Altyk L14F est tout simplement le modèle le plus vendu actuellement. Elle est soutenue par un SoC Intel de 12e génération, le Core i5-1235U qui offre 10 cœurs — 2 performances et 8 efficients — pour 12 threads, et peut turbo jusqu’à 3,3 GHz. Il est épaulé par 16 Go de RAM DDR4 à 3200 MHz, et un stockage de 960 Go en PCIe Gen 3.

Définitivement une fiche technique d’ultrabook d’il y a quelques années. Ceci étant dit, l’absence de la 13e génération d’Intel côté SoC n’est pas si importante, la 12e génération permettant déjà de retrouver l’architecture big.LITTLE centrale dans les plans d’Intel sur les prochaines années. Et pour de la bureautique, ce à quoi l’Altyk L14F se destine, la DDR4 à 3200 MHz reste encore largement suffisante pour garantir une bonne fluidité à l’expérience.

Benchmarks et chauffe

Tout n’est pas dit pour autant, puisqu’Altyk a fait un choix important pour son PC : privilégier à tout prix le silence, malgré la présence d’un système de refroidissement actif. Et cela se voit, puisque le Core i5 ne fonctionne jamais vraiment à plein régime. Lui qui peut atteindre des scores de 6500 en multi et 1650 en single core sous Cinebench R23 n’atteint que 5272 et 1573 points dans notre test de 10 minutes. Sous PCMark 10, on retrouve la même logique avec un score de 4960 points qu’on verrait facilement atteindre les 5500 sur d’autres configurations.

Côté SSD, le PCIe 3.0 est loin d’offrir ses meilleures performances, puisque les scores de 2036 MB/s en lecture séquentielle et 1651 MB/s en écriture séquentielle sont plus proches des débuts de la technologie, de laquelle on attend aujourd’hui plus généralement un 3500 MB/s moyen.

Des sacrifices qui continuent de rester cohérent pour la proposition de l’Altyk L14F, particulièrement en considérant comme son système de refroidissement ne s’active presque jamais et est à peine audible. Plus encore, le châssis ne dépasse pas les 40°C sur un test synthétique, tout en conservant ce silence. L’approche est drastique, mais efficace, à laquelle il ne manque qu’une chose. On aimerait avoir le choix, par le biais d’une interface maison par exemple, de pousser ces ventilateurs à faire du bruit et cette puce à chauffer un peu plus longtemps, simplement pour un peu plus de polyvalence et d’adaptabilité à l’utilisateur final.

Autonomie

L’Altyk L14F intègre une batterie assez conséquente pour un ultrabook de 65 Wh, ce qui explique son poids. Celle-ci se recharge par le biais d’un bloc de charge de 65W en USB-C fourni avec l’ordinateur.

Hélas, malgré la taille de cette batterie, l’autonomie n’est pas le plus grand point fort de cet ultrabook. Dans une ère où la plupart des appareils du marché atteignent tranquillement les 10 heures, notre utilisation tourne autour des 6h30/7h30 d’usage bureautique.

Cela représente de quoi tenir une journée de travail, en faisant tout de même quelque peu attention vers la fin, et ça correspond à ce qui était attendu d’un ultrabook il y a 10 ans de cela. Mais ça n’est pas non plus très compétitif en 2023. Toujours est-il qu’en considérant le positionnement tarifaire, c’est tout de même appréciable.

Prix et disponibilité

L’Altyc L14F est vendu au prix de départ de 799,94 euros pour notre configuration de test en 14 pouces. Si la marque fait partie du groupe LDLC, elle n’est pas vendue exclusivement sur sa propre boutique en ligne, et peut être retrouvée auprès de nombreux partenaires.

Notre avis sur L' Altyk L14F

Design
9
L'Altyk L14F prouve qu'il est toujours possible de faire des PC attrayants avec des matériaux robustes et une excellente réparabilité. Attention cependant aux petits détails qui font la différence.
Écran
8
Sur son positionnement, il est difficile d'offrir une meilleure dalle avec une calibration aussi réussie. Une luminosité maximale plus élevée, importante pour un ultrabook, aurait été appréciée.
Performances
7
Une expérience bureautique fluide en tout temps, pour un PC qui ne chauffe pas et est à peine audible. Des choix tarifaires compréhensibles, sur lesquels on regrette seulement de ne pas avoir une maîtrise plus fine.
Logiciel
9
Aucun logiciel publicitaire intégré, une absolue rareté dans ce milieu. Une interface propriétaire serait tout de même un plus pour les réglages fins, mais rien ne vient gâcher la fête.
Autonomie
7
Entre 6h30 et 7h30 heures d'usage, c'est déjà bien pour un ultrabook de 2013. Mais en 2023, la concurrence est plus rude sur ce terrain. Au moins, une journée de travail est réellement envisageable.
Note finale du test
8 /10
Combien de fois dans votre vie vous a-t-on demandé un conseil pour un PC portable pas cher ? C'était qui : votre tante, votre petit cousin, votre père ? Et en connaissant le milieu, il est toujours assez difficile de ne pas les imaginer s'empêtrer dans les différents pop-up qui vont normalement avec ces PC vendus à trois chiffres.

L'Altyk L14F n'est pas de cet acabit. Dès sa première tentative, la marque a réussi à créer une véritable alternative capable d'être le choix évident dès qu'une recommandation de la sorte est demandée. Ce en respectant ses utilisateurs et en faisant les bons choix de balance pour son rapport qualité-prix.

Alors oui, certains éléments laissent encore à désirer. La luminosité de l'écran pourrait être un peu plus forte, le clapet du port Ethernet manque un peu de finition, et les haut-parleurs sont définitivement à revoir. Mais du même temps, la facilité d'utilisation, la réparabilité folle de l'appareil qui profite du réseau LDLC, et tout simplement la qualité générale du produit font de l'Altyk L14F une chance pour les consommateurs français sur le segment milieu de gamme.

Points positifs de l'Altyk L14F

  • Design bien fini, à la connectique large

  • Ecran bien calibré pour le sRGB

  • Silencieux en tout temps

  • Aucune publicité préinstallé, RIEN

  • Grande réparabilité

Points négatifs de l'Altyk L14F

  • Luminosité un peu faible pour un ultrabook

  • Haut-parleurs terriblement mauvais

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