Test de la Canon Selphy CP1500 : une imprimante photo efficace et un poil plus rapide

Une solution abordable pour du 10x15 cm de qualité

 
Voici une énième itération de la fameuse mini imprimante de Canon, la Selphy. Cette version CP1500 succède à la CP1300 en y apportant un soupçon de rapidité et un nouveau design. C’est suffisant pour rester en tête des mini imprimantes en 10×15 cm, sans être révolutionnaire pour autant.
Source : Jérémy FDIDA pour Frandroid

En 2017, il avait été établi que 1000 milliards de photos avaient été prises avec des smartphones. Depuis, on ne compte plus. Mais ça doit être encore plus. Beaucoup plus.

Si la prise de photos est devenue un geste aussi naturel que le lavage de dents, l’impression est un plaisir moins populaire. Pourtant, toucher l’image, la garder avec soi, la ressortir plus tard, l’afficher sur un réfrigérateur ou un bureau est la quintessence de la photographie.

Il existe trois solutions actuellement en matière de mini impressions : le papier Fujifilm Instax, le papier Zink et la sublimation thermique avec rouleaux. Dans ce test, nous allons évidemment évoquer l’imprimante Canon Selphy CP1500, mais aussi aborder la qualité des solutions proposées en concurrence et leur pérennité dans le temps. Spoiler : rien n’arrive à la cheville de Canon concernant la qualité et la précision d’impression. Mais cela, au prix de quelques concessions qui ne sont, justement, pas le prix.

L’impression sur la Canon Selphy CP1500

Le système d’impression par sublimation thermique en jette déjà par le nom, puis impressionne par la qualité. Les couleurs sont très bonnes et la précision du tirage s’approche des solutions professionnelles. En passant par des laboratoires, vous obtiendrez plus de finesse et de meilleures nuances de couleurs.

Qui dit imprimante, dit consommables. Canon vend des packs par lot de 36 ou 108 photos. Ces packs contiennent le papier et des rouleaux qui délivrent l’encre. Un pack contient exactement ce qu’il faut de rouleaux et de papier pour imprimer le nombre indiqué sur la boîte.

Il faudra patienter 41 secondes pour récupérer son tirage. Ce sont 6 secondes de moins que la version précédente. Si ce temps paraît long, il faut rappeler qu’une impression compte 4 passages : un passage pour chacune des trois couleurs (jaune, magenta, cyan), puis un passage pour la finition.

Les finitions proposées offrent un réel plus : le rendu satiné apporte un aspect mat du plus bel effet, atténue les couleurs et procure un toucher agréable. L’impression en brillant est classique, mais efficace pour l’effet « Wouah ». Enfin, un rendu glacé apporte une texture étrange : les couleurs sont plus ternes que sur le rendu satiné.

À ces finitions s’ajoutent des filtres. Le filtre Éclatant est idéal pour renforcer le contraste et les couleurs. La version diapositive est très réussie et apporte un rendu un peu vintage, similaire à de la pellicule Kodak Portra NC, pour celles et ceux à qui ça évoque quelque chose. Le neutre délivre des couleurs réalistes et équilibrées. Enfin le sépia reste du sépia, un style dépassé et peu intéressant.

Une fois la photo disponible, il suffit de découper les bords latéraux en suivant les pointillés pour obtenir un joli tirage 10×15 cm (donc au format 3/2). Ce format est le plus courant sur les appareils photo, mais, sur smartphone, ce sont généralement des capteurs au format 4/3. Il faudra donc recadrer.

La sélection depuis l’imprimante est une galère sans nom. Passer par le lecteur de carte SD intégré demandera à ce que les images enregistrées soient toutes à imprimer, et cela, pour plusieurs raisons. D’abord la qualité de l’écran qui n’offre aucune précision, tant sur la dynamique de l’image que le rendu final. Puis le système, trop lent. Le passage d’une photo à une autre, le temps d’affichage de plusieurs images en même temps pour faire son choix ou encore le classement rendront l’expérience impossible. C’est important à savoir dans la mesure où, dans un usage pro, le photographe jongle entre plusieurs cartes et donc accumule rapidement des centaines d’images.

On se rattrapera avec la possibilité de relier son appareil photo directement et d’imprimer par Pictbridge. Un port USB-C situé sur le côté de l’imprimante sert au branchement. Notez que les appareils photo Sony ne sont pas compatibles.

Les 41 secondes nécessaires à l’impression sont à la fois frustrantes et remarquables. Remarquables compte tenu du ratio prix/qualité/format. Frustrantes, parce que c’est long d’attendre 41 secondes. Il faudra presque 1h30 pour imprimer les 108 photos du plus gros pack proposé.

Fonctionnalités et application de la Canon Selphy CP1500

Les fonctionnalités de l’imprimante dépendent surtout de l’application Selphy Photo Layout 3.0 sur smartphone. Une version améliorée de la discutable application Selphy Photo, qui remplace d’ailleurs Canon Print.

Parmi les options on trouve :

  • La possibilité de réaliser des surimpressions
  • Ajouter des motifs
  • Choisir une mise en forme (type Polaroïd par exemple)
  • Pour les professionnels qui vont réaliser des tirages lors d’événement, vous pouvez imprimer un QR code renvoyant vers le lien de votre choix ou votre logo.

Les mises en forme disponibles sont nombreuses et il y a même un mode aléatoire.

Au royaume des choses sympa, il est possible d’imprimer un marque-page composé de 4 photos.

Mais c’est surtout le mode photo d’identité qui est pratique. L’application propose des guides pour un cadrage parfait. Il faudra toutefois respecter les règles de prises de vue. Nous avons réalisé, pour le test, la photo d’identité destinée à un passeport. Elle a été acceptée (ndlr : ce n’est pas celle de l’exemple ci-dessous).

La Canon Selphy CP1500 peut, à l’instar de ses ancêtres, fonctionner sur batterie optionnelle (CP2LI). L’ensemble est assez volumineux, mais tiendra dans un sac. La batterie amovible et externe permet 72 tirages. C’est énorme.

Petit aparté : beaucoup de photographes de rue proposent aux gens qu’ils photographient des tirages. C’est une super expérience, tant pour les personnes passées devant la caméra que pour celui ou celle qui les capture. La CP1500 permet d’offrir un tirage de qualité, peu coûteux au regard du tarif demandé par les autres solutions et derrière lequel il est possible de noter des choses au marqueur, comme votre Insta ou site web. Il faudra néanmoins un peu de place et un support à proximité pour poser l’imprimante. Choses non nécessaires avec une imprimante Fujifilm Instar par exemple.

Enfin, l’ergonomie de l’application a été mal pensée. La recherche d’une photo est une corvée, la reconnaissance de l’imprimante n’est pas effective à tous les coups, les options sont fouillis et on ne prend strictement aucun plaisir à l’utiliser.

Dommage, car l’impression depuis l’imprimante en se servant de l’écran ne fait pas mieux.

Il est évidemment possible d’accéder à des options d’impression sur l’imprimante directement, comme les filtres et les rendus. Des réglages qui ne sont faisables depuis l’application.

Note : il est possible de configurer l’imprimante pour lancer un tirage depuis un PC ou un Mac. Mais les paramétrages sont laborieux et la photo est souvent mal centrée et adaptée au format.

la Selphy CP 1500 est compatible avec le protocole PictBridge utilisé par l’ensemble des constructeurs d’appareils photo — à l’exception notable de Sony. De quoi permettre d’imprimer directement en reliant l’appareil photo en USB à l’imprimante.

Côté connectivité, on retrouve tout ce qu’il possible d’avoir :

  • Une prise USB-C
  • Un lecteur de carte SD et microSD via adaptateur
  • Le Wifi
  • Le Bluetooth

Comparaison avec les autres solutions d’impression

N’y allons pas par quatre chemins : l’impression Zink est mauvaise. Le rendu est à la limite du passable. Les couleurs sont criardes. La définition est faible. Mais le pire est la durée dans le temps : en quelques mois les couleurs se délavent, pour qu’au bout de quelques années, la photo ne soit même plus lisible, tant les couleurs et l’image se sont délavées. Une catastrophe. Le prix est de plus élevé : 0,8 €/photo.

L’impression de type Fujifilm Instax manque de netteté et de détails. En revanche, sa durée de vie dans le temps est remarquable. Les formats sont variés et on en trouve partout. Sous réserve d’accepter de payer 1 euro par photo.

La galerie ci-dessus présente des photos qui ont plusieurs années pour certaines. Les rendus sont excellents, les couleurs riches, le contraste bon. Les paysages ont été réalisés avec un iPhone 13 Pro Max. Certains tirages Instax sont pris avec un appareil photo Panasonic S1R.

L’Instax Square de Fuji est plus sexy avec ses photos au format carré, plus compactes aussi. Mais en termes de qualité, la Canon Selphy fait mieux.

Avec son coût de 0,36 €/photo, la solution Canon est la plus rentable. Elle est également la meilleure d’un point vu qualité et tenue dans le temps. Il est possible d’imprimer des petites photos au format carte de crédit. Plus faciles à transporter, elles nécessitent un « set » d’impression et une cassette de feuilles spécifiques vendue séparément.

Les images ci-dessus mêlent smartphones, appareil photo compact et plein format. Le rendu est excellent, tant en noir et blanc qu’en couleurs, peu importe la source. Le tirage du paysage a presque une décennie et les couleurs n’ont pas terni avec un rendu toujours aussi détaillé.

Les évolutions de la Canon Selphy CP1500 vs CP1300

La CP1300 en noir possède un écran inclinable qui commence à rendre l’âme. Elle offre plus de boutons, ce qui fort pratique pour zoomer dans l’image. Ce qui enlève beaucoup à l’intérêt de la CP1500.

Entre la nouvelle CP1500 et l’ancienne CP1300, les évolutions n’ont rien d’incroyable :

  • Le temps d’impression est de 41s contre 47s
  • L’adaptateur secteur est un poil plus compact
  • L’écran n’est plus orientable (dommage pour les impressions depuis une carte SD, mais tant mieux vu que c’était le point faible du précédent modèle)
  • La batterie externe CP2LI permet de réaliser 72 tirages contre 54 auparavant
  • Une nouvelle finition pour un rendu satiné est disponible

Si vous possédez une Selphy CP1300, 1200, ou même 900, le passage à la CP1500 est totalement inutile. Vous ne gagnerez rien en qualité d’image, le système d’impression étant le même.

La Canon Selphy CP1500, pour quel usage ?

Voici LA question compliquée de ce test. On pense d’abord aux photographes. Le plaisir d’offrir un tirage ou de rendre concrète une œuvre est jouissif. Mais les photographes, pour leurs tirages et portfolios, opteront pour un labo et des formats plus importants. Il y a aussi une frustration entre le rendu sur l’image et qualité que sont capables de fournir les outils photo actuels.

La petite famille qui se fait plaisir et colle des images sur le frigo. À moins d’avoir des dizaines de frigos énormes, on atteint rapidement la limite de place. Les albums contenant des photos ont été remplacés par des albums de photos imprimées directement. Ils offrent une meilleure qualité pour un prix souvent moins élevé que le tirage seul.

Les utilisateurs et utilisatrices qui cherchent du fun n’ont pas besoin d’une telle qualité d’image. En revanche, la compacité est primordiale, tout comme l’efficacité de l’application. Deux points auxquels Canon ne répond pas, mais la concurrence si (Canon aussi via une autre gamme appelée Zoémini, mais à la réputation peu fameuse et utilisant ce fameux mauvais papier Zink).

Le format reste compact et prendra facilement place dans une petite sacoche. D’ailleurs, Canon vend des modèles spécialement conçus pour ses imprimantes.

Bien que j’en sois un utilisateur de longue date, il faut avouer que ce système semble dater d’un autre âge. Les solutions d’impression d’aujourd’hui, notamment via les applications sur smartphones offrent bien plus pour moins cher. Les solutions plus compactes viennent assurer lorsqu’il faut imprimer de suite. La compacité primant sur la qualité. Sur ce point, Fujifilm avec son Instax propose une solution plus appréciable.

Le produit reste bon dans ce qu’il fait, à savoir imprimer. La finition est très bonne, le design sympa. La versatilité offerte par la batterie externe optionnelle n’est pas mauvaise. Mais tout ce qui tourne autour, de l’application au volume de l’engin, rien ne va dans le bon sens. Dommage, parce que Canon tient un produit intéressant. Mais après presque deux décennies de commercialisation, on est en droit d’attendre un produit mature.

À réserver aux fans de photos pressés qui recherchent surtout la qualité et qui estiment que le tarifé (certes prohibitif) des Instar et la qualité médiocre du papier Zink ne sont pas des solutions valables.

Prix et disponibilité de la Canon Selphy CP1500

L’imprimante photo Canon Selphy CP1500 est disponible depuis le mois de septembre 2022. Elle est proposée en trois coloris — noir, rose ou blanc — au prix de 139,99 euros.

Note finale du test
6 /10
Les solutions d'impression domestiques compactes de qualité ne courent pas les rues. La Canon CP1500 ne révolutionne ni le genre ni la gamme. Le gain de temps est anecdotique, intrinsèque à la technologie de sublimation thermique utilisée. Le bruit est inhérent à ce genre d'impression. Le volume de l'imprimante est conséquent, malgré la volonté de rendre l'objet plus compact. C'est le prix à payer pour des photos d'une qualité largement supérieures à celle des autres technologies d'impression.

Une meilleure qualité d'impression, des couleurs plus riches, des rendus plus détaillés. Mais la cerise au sommet du ruban encreur est la durabilité de la sublimation thermique. Canon annonce que les tirages tiennent 100 ans. Sans être allé jusque-là, nous avons des clichés pris avec des Selphy CP qui ont 20 ans et qui n'ont pas bougé.

On pestera en revanche contre l'application Selphy Photo qui réussit à être moins efficace que l'ancienne application toujours fonctionnelle Canon Print. Rien ne va, et imprimer depuis cette appli est une corvée, que ce soit pour établir une connexion ou chercher une photo qui remonte un peu dans votre bibliothèque.

On regrette l'interface de l'imprimante qui n'aide pas à accéder rapidement aux photos d'une carte SD. Il faut alors faire avec un système lent qui rame à afficher les miniatures à peine visibles à causes de la définition trop faible de l'écran. Un écran aux couleurs mal calibrées et sans histogramme.

Cependant, à la qualité des tirages s'ajoute le coût d'impression le plus faible du marché des imprimantes compactes. Moins de 0,3€ la photo, c'est 3 fois moins qu'un tirage Instax, pourtant plus petit et nettement moins qualitatif.

Reste à savoir si, face aux nombreux prestataires efficaces et abordables accessibles via des applications, ce genre d'imprimante réussira encore à séduire.

Points positifs
Canon Selphy CP1500

  • Qualité d'impression meilleure que la concurrence

  • Fonction Photo d'identité pratique et utilisable réellement

  • Coût d'impression le plus faible du marché des mini imprimantes

  • Compatible avec les raccourcis d'impression Apple et Android

  • Batterie amovible optionnelle offrant environ 72 tirages par charge

Points négatifs
Canon Selphy CP1500

  • Qualité d'affichage de l'écran médiocre

  • Écran non inclinable de faible qualité (dynamique, couleur)

  • La recherche d'une photo depuis l'imprimante sur carte SD est une mission impossible

  • Application mal fichue, qui plante beaucoup

  • Bruit d'impression qui peu gêner

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