Après le Mavic Mini et le DJI Mini 2, voici le DJI Mini 3 ? Raté, DJI veut professionnaliser son plus petit drone et nomme donc sa nouvelle itération « Mini 3 Pro ». Dévoilé début mai 2022, ce drone « léger et prêt à voler » embarque des nouveautés à tous les niveaux : capteur 1/1,3″, détection d’obstacles APAS 4.0, autonomie de 34 minutes, nouvelle radiocommande… Le tout sous les 250 grammes réglementaires.
Sur le papier, cette nouvelle version coche toutes les cases du petit drone à emporter partout avec soi. Que vaut vraiment le DJI Mini 3 Pro dans les faits ? Les améliorations justifient-elles la hausse du prix ? Réponse dans notre test complet.
Fiche technique
Modèle | DJI Mini 3 Pro |
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Prix | 665 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un DJI Mini 3 Pro prêté par DJI.
Design
Même format, nouveau design
Le Mini 3 Pro reprend sans surprise le concept de la gamme Mini de DJI, à savoir un drone pliable pesant moins de 250 grammes. Ce n’est pas là un simple délire du constructeur, mais une limite réglementaire sur laquelle nous reviendrons dans quelques paragraphes. Le drone a pris quelques millimètres d’envergure par rapport à son prédécesseur, sans que cela se ressente réellement à l’usage. Plié, le Mini 3 Pro mesure 145 x 90 x 62 mm contre 138 x 81 x 58 mm pour le Mini 2. Déplié, comptez sur 251 x 362 x 70 mm contre 245 x 289 x 56 mm.
La prise en main du Mini 3 Pro donne la même impression qu’avec le Mini 2, à savoir celle de tenir un jouet en plastique dans lequel on ne fait à première vue pas grandement confiance. Cette impression s’arrête là. Le drone est très bien fini et la manipulation des bras pliants reste aisée. À ce sujet, il y a du changement cette année. Les bras supérieurs ne s’ouvrent plus en tirant vers l’avant, mais vers l’arrière. Les bras inférieurs, eux, ne se déplient plus en poussant de la droite vers la gauche, mais de la gauche vers la droite. Ces changements de mouvements sont difficiles à visualiser sans vidéo à l’appui, mais retenez une conséquence : vous pouvez désormais commencer à déplier n’importe quel bras en premier — il fallait auparavant déplier les bras supérieurs avant de déplier les bras inférieurs.
Ce réagencement implique un autre changement. Une fois dépliés, les bras supérieurs se retrouvent à l’arrière du drone. À l’avant, les bras inférieurs sont dorénavant dépourvus de trains d’atterrissage. Le Mini 3 Pro se retrouve donc les quatre fers en l’air et ne repose au sol que sur son châssis. Si nous pensions perdre en garde du sol au niveau du combo caméra/nacelle, ces éléments ne sont finalement pas si proches du sol, ce qui facilite dans une certaine mesure le décollage sur des surfaces irrégulières. Notons que la disparition des trains d’atterrissage implique la relocalisation des antennes. Dieu sait où elles se trouvent, mais on en compte quatre sur le Mini 3 Pro. Vous verrez plus tard que la transmission entre le drone et sa radiocommande est légèrement moins bonne que celle du Mini 2.
Bref, le nouveau design du Mini 3 Pro a été réfléchi et apporte sûrement de potentielles meilleures performances de vol — DJI ne communique jamais sur les moteurs utilisés, il est ainsi difficile d’en savoir plus. La marque se contente d’indiquer une résistance au vent maximale de 10,7 m/s. Les hélices du Mini 3 Pro ne bénéficient toujours pas du système quick release : n’oubliez pas le petit tournevis dédié avant de partir en vacances avec le drone.
La marque ne s’est pas arrêtée là et a corrigé la principale critique que nous avons émise lors de notre test du Mavic Mini et du Mini 2 : l’absence de capteurs d’obstacles. En plus de l’habituel et indispensable duo système optique inférieur et détection infrarouge, le Mini 3 Pro embarque désormais deux capteurs d’obstacles à l’arrière et deux à l’avant. Ces derniers donnent à la tête du drone une allure de… grenouille. Une chose est sûre, on ne peut pas les louper. Ils surplombent presque la caméra et semblent ainsi l’abriter. Bon à savoir : les deux capteurs du système optique arrière ne sont pas situés à l’arrière du drone, mais sont logés derrière les capteurs avant — et pointent évidemment vers l’arrière.
Un dernier changement pour la route ? La batterie du Mini 3 Pro s’insère directement dans le drone, sans avoir à ouvrir une trappe. Plus de trappe, plus de charnière. Tant mieux, nous trouvions celle du Mini 2 assez fragile. Dommage cependant que la batterie n’ait pas ses propres témoins de charge : il faut forcément l’insérer dans le drone pour avoir une estimation de son niveau de charge. Le port USB-C et l’emplacement pour microSD sont également situés à l’arrière du drone, juste au-dessus de la batterie. Attention, seuls les peintres de figurines Warhammer pourront facilement installer la carte microSD.
Le Mini 3 Pro est le premier drone de la gamme à embarquer un peu de stockage interne. Ici, « un peu » correspond à 1,2 Go. Autant vous dire que vous n’irez pas loin sans microSD, surtout en 4 K. C’est un détail, mais la protection en plastique de la caméra n’est franchement pas pratique à installer. Les hélices, elles, se calent aisément contre la coque lors du rangement.
Réglementation
Le Mini 3 Pro n’est pas homologué classe CE — et ce n’est pas l’envie qui manque chez DJI. Pas de panique, le drone est situé, jusqu’au 31 décembre 2023, dans la sous-catégorie A1 grâce à sa masse tout juste inférieure à 250 grammes.
Après s’être enregistré sur AlphaTango, il faut légalement apposer son numéro d’exploitant sur le drone. La formation en ligne n’est pas obligatoire, mais recommandée. Les règles habituelles s’appliquent : le pilote doit toujours avoir le drone dans son champ de vision, ne pas dépasser 120 mètres d’altitude, ne pas voler de nuit et surtout ne pas survoler des sites privés et des agglomérations. Le survol des personnes isolées est toléré. Attention aux règles qui peuvent s’appliquer sur d’autres continents lors de vos voyages : renseignez-vous toujours sur la législation en vigueur dans les pays en question.
Radiocommande et transmission
Une radiocommande qui change tout
Les nouveautés apportées par le Mini 3 Pro ne s’arrêtent pas au design du drone. Cette année, trois options s’offrent aux clients : acheter le drone seul sans radiocommande, l’acheter avec l’habituelle radiocommande RC-N1 ou avec la nouvelle radiocommande RC — les prix varient en fonction du pack choisi bien entendu.
La RC-N1 est, disons, la radiocommande classique. C’est elle qui était déjà vendue avec le Mini 2, le Air 2, le Air 2S et même le très bon Mavic 3 dans son pack de base. Nous vous invitons à lire notre test complet d’un de ses drones pour avoir plus d’informations sur la RC-N1. Retenez qu’elle nécessite l’utilisation d’un téléphone en parallèle pour fonctionner. Ce dernier s’installe au-dessus de la radiocommande et fait office de retour vidéo en plus de donner accès à tous les réglages du drone via l’application dédiée.
Notre radiocommande RC-N1 est restée bien au chaud dans sa boîte pendant toute la durée du test. Eh oui, le choix est vite fait avec la nouvelle radiocommande que le DJI Mini 3 Pro inaugure : la RC. Pour faire simple, la elle se situe entre la RC-N1 et la RC Pro, cette dernière étant la radiocommande haut de gamme lancée avec le Mavic 3. Vous suivez ?
Passons sur la qualité de fabrication à laquelle DJI nous a habitué et concentrons-nous sur les avantages permis par cette radiocommande. La principale différence entre la RC et la RC-N1 est la présence d’un écran Full HD de 5,5 pouces. Ainsi, plus besoin de sortir votre téléphone, de l’installer au-dessus de la radiocommande, de le brancher puis de lancer l’application DJI Fly. Désormais, il suffit d’allumer le drone et la radiocommande. Mieux : vous n’êtes pas dérangé en vol par les notifications de votre téléphone. Vous préservez également la batterie de votre téléphone.
L’écran de la RC propose une luminosité maximale de 700 cd/m². Cela paraît peu sur le papier comparé aux plus de 1000 cd/m² de notre iPhone 13 Pro, mais ce serait oublier que ce dernier assombrit automatiquement son écran après avoir atteint un certain seuil de température — ce qui est rapidement le cas en utilisant l’application DJI Fly. Nous avons piloté le Mini 3 Pro sous un fort soleil à plusieurs reprises et si quelques centaines de cd/m² n’auraient pas été de refus, l’écran de la radiocommande RC a largement fait le travail. L’écran de la RC Pro, radiocommande incompatible avec le Mini 3 Pro, atteint les 1000 cd/m².
Niveau encombrement, la RC est légèrement plus large que la RC-N1… et reste bien plus imposante que le drone en lui-même. Elle est également plus lourde de 140 grammes. La prise en main est excellente. À l’arrière comme à l’avant, les boutons tombent sans problème sous les doigts. Justement, la RC propose plus de boutons (donc d’options) que sa petite sœur la RC-N1.
Les habituels boutons d’allumage, de RTH (retour à la maison) et le curseur de vitesse (Cine, Normal ou Sport) sont disponibles à l’avant, entre les joysticks et juste au-dessus de l’écran. La tranche supérieure affiche un bouton et une molette à gauche et à droite. C’est deux fois plus que la RC-N1, et c’est un vrai plaisir à l’utilisation. Il est ainsi possible de gérer l’inclinaison de la nacelle avec la première molette et de zoomer avec la deuxième. Bonne surprise à l’arrière où nous retrouvons deux boutons personnalisables. Les options vont du classique recentrage de la nacelle à la correction de l’exposition. Mieux, il est possible de combiner un appui sur les boutons personnalisables et les molettes (à gauche et à droite) pour déclencher une option au choix, comme le réglage de la vitesse d’obturation. Bref, les pros de la gâchette sont servis.
Sur la RC, c’est à l’arrière que les joysticks peuvent être rangés une fois dévissés. Il ne sont pas facilement délogeables de leur emplacement : ne faites jamais cette manipulation dans un endroit où vous risquez de ne pas les retrouver au sol — croyez-nous. Enfin, la RC abrite deux ports USB-C (dont un pour la recharge) et un emplacement pour carte microSD. Ne comptez pas sur une sortie HDMI, réservée à la RC Pro.
La RC et son écran intégré représentent un sacré avantage du DJI Mini 3 Pro et nous ne pouvons que vous conseiller de privilégier la pack avec la RC plutôt que celui avec la classique RC-N1, du moins si votre budget peut suivre. La RC est, selon nous, plus proche d’une RC Pro allégée que d’une RC-N1 améliorée. Notez que la RC est, depuis fin juin 2022, compatible avec le Mavic 3.
Transmission
La RC embarque deux antennes, comme sur la RC-N1. La RC Pro, elle, en compte quatre. D’un point purement technique (pour ne pas dire théorique ici), la radiocommande RC offre une portée de transmission de 15 km. C’est sans grande surprise le système de transmission maison OcuSync en version 3+ qui est embarqué. Sachez cependant qu’une fois connectée au Mini 3 Pro, la RC bascule en version OcuSync 3.
Sur le papier, elle peut transmettre un retour vidéo en Full HD à 30 images par seconde sur une distance maximale de 12 km. Cette distance est bien entendu complètement illégale et inatteignable sans une zone parfaitement dégagée et sans interférences. Dans les faits, nous avons pu atteindre à plusieurs reprises les 900 mètres (ce qui reste illégal) avant que le signal faiblisse ou ne se coupe. Dans ce cas, le drone se rapproche tranquillement de son lieu de décollage et vous pouvez reprendre le contrôle une fois la connexion rétablie.
La transmission est toujours très fluide : elle ne vient que très rarement entraver l’expérience de vol. Nous y sommes habitués avec DJI, mais il faut tout de même le souligner. Tout n’est pas parfait ceci dit. Nous expliquerons un peu plus loin dans ce test que la Mini 3 Pro demande plus de temps que le Mini 2 pour effectuer son fix avant de décoller.
Qualité d’image
Le Mini 3 Pro embarque un capteur photo de 12 mégapixels au format 1/1,3″. L’évolution est à souligner quand on sait que le celui du Mini 2 n’était que de 1/2,3″. Le Air 2s garde l’avantage avec son capteur 1”, du moins sur le papier.
Le capteur du Mini 3 Pro bénéficie qui plus est d’une plus grande ouverture de l’objectif à f/1,7 contre f/2,8 pour le Mini 2 et le Air 2S. Son champ de vision reste situé autour des 82 degrés. Bonne nouvelle, la 4K à 60 images par seconde est arrivée. Comptez sur un débit maximal théorique de 150 Mb/s, là encore une amélioration par rapport au Mini 2. Toutes ces caractéristiques justifieraient presque le suffixe « Pro » du drone.
Voilà pour la technique. Dans les faits, les images proposées par le Mini 3 Pro sont très bonnes. La stabilisation est comme d’habitude exemplaire. Les couleurs sont généralement naturelles, seuls quelques plans donnent l’impression d’une image un peu trop flatteuse comparée au paysage réel. Certains plans présentent une image légèrement floue sur les bords, la différence de détails avec le centre est assez flagrante si on s’y attarde — exemple à 00:20 secondes, surtout en haut à droite. Les potentielles saccades que vous voyez sur la vidéo YouTube ne sont pas présentes sur les rushs initiaux.
Si la plage dynamique est logiquement limitée avec un tel capteur, les résultats en basses lumières sont très satisfaisants pour un drone de cette taille et seront de toute façon supérieurs à ceux du Mini 2. La plage ISO va de 100 à 6 400.
Les pros de la colorimétrie seront contents d’apprendre que le Mini 3 Pro est, depuis une mise à jour, capable d’enregistrer en 10 bits avec le profil D-Cinelike. Un parfait combo pour récupérer des informations dans les hautes et basses lumières. Ci-dessous un comparatif entre une image du volcan Arenal enregistrée en profil D-Cinelike contre la même image avec quelques retouches. Les utilisateurs classiques seront largement satisfaits de la qualité vidéo proposée par le Mini 3 Pro. Les pros utiliseront des filtres ND compatibles pour exploiter les possibilités du capteur. Ces filtres ne sont malheureusement pas livrés avec le pack Fly More. En revanche, pas de profil D-Log lors de la prise de vue, cette fonction restant réservée encore aux drones haut de gamme de DJI.
Nous déconseillons l’utilisation du zoom numérique x2. La perte de qualité est flagrante et logique. Autant rogner un fichier 4K plus tard.
Notre modèle de test a eu des problèmes de condensation sur l’objectif à deux reprises. Les plans en question étaient embués, donc inexploitables. Ce problème était lié à la chaleur environnante, mais sans que la température ce jour soit extrême. D’autres testeurs et utilisateurs semblent remonter le même problème. Si ce dernier ne semble pas généralisé, il n’est pas possible de connaître le pourcentage de Mini 3 Pro touchés. DJI n’a pas communiqué sur un potentiel problème de lots et nous vous conseillons donc de bien garder la facture si vous souhaitez vous procurer le drone, sait-on jamais.
Quelques exemples de buée // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid
Pour les photos, DJI propose un mode 48 Mpx grâce à du pixel binning. Il est possible d’enregistrer en RAW comme en JPEG. Le mode panorama est de la partie.
Une super nacelle
Nous l’avons dit, la nacelle fait un excellent travail, comme sur les autres drones de la marque. Celle du Mini 3 Pro va plus loin, d’une part parce que son degré de liberté d’inclinaison verticale est bien supérieur à la moyenne, de l’autre, car elle peut faire basculer la caméra en mode portrait.
Commençons par quelques mots sur cette histoire d’inclinaison verticale. La nacelle peut atteindre 80° contre 35° et 45° pour le Mini 2 et le Air 2S. En plus de supprimer tout problème lors de l’inclinaison du drone en mode Sport (à cause de sa vitesse), cette possibilité débloque de nouveaux plans pour les créateurs. Concrètement, la caméra peut pointer vers le ciel.
La seconde possibilité réside dans la rotation de la caméra. En un clic, cette dernière peut basculer en mode portrait. DJI cible ici clairement les fans de stories Instagram et de courtes vidéos TikTok. Et si les professionnels de l’image râleront, on doit bien souligner l’intelligence de la marque. Rappelons que ce drone est avant tout une super porte d’entrée pour le grand public dans le monde des drones.
Certains diront que les réseaux sociaux compressent quoi qu’il arrive l’image et qu’un simple recadrage d’une vidéo en mode paysage suffit. Ce serait oublier qu’enregistrer directement en mode portrait permet de cadrer un plan sans avoir à deviner un recadrage en post-production. En photo, cette option est encore plus intéressante, puisqu’elle propose un format vertical en pleine résolution et évite de devoir reculer pour capturer un sujet très vertical — prenons l’exemple d’une tour ou d’une éolienne. Si le mode portrait ne sera pas utilisé par tous les possesseurs de Mini 3 Pro, sa présence ne peut être qu’un avantage.
Application
Radiocommande avec écran (RC) ou pas (RC-N1), c’est bien la même application qui est utilisée pour contrôler le Mini 3 Pro. Voilà quelques années que DJI a fait basculer toute sa gamme de drones dits de loisir vers l’application DJI Fly, et le Mini 3 Pro n’y échappe pas — après le Mavic Mini, Mavic Air 2, Mini 2, FPV, Air 2S, Mini SE et Mavic 3. L’application a eu le temps de bien évoluer et propose maintenant tous les essentiels, et plus.
Les informations primordiales (batterie restante, vitesse, altitude, réglages vidéo…) sont disposées tout autour du retour vidéo et quatre menus permettent de gérer plus finement le drone (réaction face à un obstacle, altitude maximale, calibrage de la nacelle, format vidéo…). Notez que les deux boutons personnalisables et les deux molettes de la radiocommande permettent de moins interagir avec l’écran. Une bonne chose.
La RC tourne sous une version d’Android et lance automatiquement l’application DJI Fly une fois allumée. Sachez d’ailleurs que l’écran tactile de la radiocommande donne uniquement accès au panneau des notifications, qui abrite la gestion de la luminosité et autres enregistreurs d’écran. Il n’est pas possible d’y installer des applications tierces. C’est là encore une différence avec la RC Pro. Au moins, on ne s’y perd pas. La radiocommande est parfois un (tout petit) peu lente à l’appui de certaines options, mais rien de bien méchant.
À l’usage
La nouvelle radiocommande RC permet de gagner un précieux temps à chaque décollage du drone. Il suffit de déplier les bras du drone, de visser les joysticks de la radiocommande et d’allumer les deux éléments. La connexion entre le drone et la radiocommande se fait automatiquement. Dommage que le Mini 3 Pro mette plus de temps que son prédécesseur à se connecter aux différents satellites. Rien de catastrophiquement long, mais il faut le savoir. Le nouvel emplacement des antennes explique sûrement cela.
Sans nous presser plus que ça, nous avons sorti le drone et la radiocommande de leur sacoche, déplié le drone, vissé les joysticks et allumé le tout en une trentaine de secondes. Il aura fallu attendre cinquante secondes supplémentaires pour que le drone capte une dizaine de satellites et soit donc prêt à décoller. Retenez donc qu’avec la nouvelle RC, le Mini 3 Pro peut être dans les airs en moins d’une minute et trente secondes.
Une fois en l’air, le drone s’inscrit dans la lignée de ses frères et sœurs : il est très réactif et facile à piloter. L’expérience de vol est rassurante et est étrangement plus agréable qu’avec le Mavic 3, que nous jugions trop vif. Les rates des joysticks sont ajustables dans les paramètres de l’application. Le Mini 3 Pro peut désormais descendre plus vite (en mode Sport) que le Mini 2. Comptez 5 m/s contre 3,5 m/s. Cela peut être anodin, mais certains créateurs auront plus de liberté dans leurs plans. La vitesse maximale reste, en mode « Sport » toujours, de 16 m/s.
Gamme Mini oblige, le Mini 3 Pro sera moins résistant au vent qu’un Air 2S ou Mavic 3. Une question de moteurs, de taille et de masse. Le repositionnement constant du Mini 3 Pro est étonnant pour un drone de cette taille — la nacelle stabilisée s’occupe de faire disparaître les mouvements brusques sur la vidéo. Voici un exemple du comportement du drone avec quelques coups de vent.
Attention tout de même à ne pas trop éloigner le drone en présence d’une météo venteuse, surtout s’il a le vent dans le dos à l’aller.
Le mode RTH est évidemment de la partie et reste toujours aussi pratique et précis. Nous vous conseillons de reprendre le contrôle juste avant l’atterrissage. À ce sujet, le nouveau design du Mini 3 Pro permet un décollage et atterrissage à la main bien plus aisée. Ce drone prouve là, une nouvelle fois, tout son intérêt pour les voyages.
FocusTrack
Nous l’avons expliqué, le Mini 3 Pro est le premier drone Mini de DJI a embarquer des capteurs d’obstacles. Au-delà d’éviter certains accidents, les systèmes optiques permettent le suivi automatique des personnes et des véhicules. Cette fonctionnalité s’appelle ActiveTrack chez DJI. Sur le Mini 3 Pro, elle est proposée en version 4.0, contre 5,0 pour le Mavic 3. La différence ? Le Mini 3 Pro ne possède pas de capteurs latéraux. Nous vous déconseillons donc fortement d’utiliser le mode de suivi parallèle, à moins d’être sur une plage ou tout autre lieu sans bâtiment ni végétation à proximité.
Nous privilégions l’autre type de suivi ActiveTrack, appelé sobrement « Suivi » dans l’application. Avec lui, le drone suit le sujet qui est en mouvement devant lui, le tout à une distance et une altitude constantes. Dommage que le drone ne puisse pas nous suivre de devant, — c’est-à-dire reculer en nous suivant. Il fera toujours en sorte de se replacer derrière vous, même s’il embarque des capteurs d’obstacles arrière. Vous avez un exemple de ce comportement à 06:06 dans la vidéo ci-dessous. Notez qu’il est possible de désactiver les mouvements latéraux pour éviter toute bêtise de votre part. Restez très vigilants en présence de fines branches.
Le suivi est moins fluide que celui d’un Mavic 3. Le Mini 3 Pro ne perd que rarement son sujet, mais ses mouvements sont trop brusques. Reste que le suivi ActiveTrack est impressionnant pour ce type de drone. Voici plusieurs exemples de suivi dans différentes situations.
À 01:55, le drone perd le sujet, le retrouve, accélère pour rattraper son retard, évite un arbre au passage et se remet sur le bon chemin. Lorsqu’il suit des personnes, le drone maintient une distance de 4 à 20 mètres, contre 6 à 100 mètres pour les véhicules. Le premier passage de la vidéo montre que le Mini 3 Pro a beau suivre la voiture, il s’en éloigne de plus en plus, si bien que le plan final n’est pas des plus réussis. Il est possible de faire gagner un peu d’altitude au drone pendant la manœuvre, mais le degré de liberté pour le rapprocher du sujet est bien trop faible. Une nouvelle fois, soulignons l’apparition de capteurs d’obstacles et d’un mode de suivi automatique sur la gamme Mini. Notez que le mode Active Track est disponible jusqu’en 4K 30 images par seconde.
ActiveTrack 4.0 fait d’ailleurs partie d’un groupement de fonctionnalités appelées FocusTrack. Ce dernier est également composé du mode POI 3.0 et de Spotlight 2.0. Le premier fait tourner le drone autour du sujet (en mouvement ou non) selon un rayon et une vitesse de vol définis, tandis que le second permet à l’utilisateur de contrôler manuellement le drone, tout en laissant ce dernier verrouiller le sujet — qui restera alors toujours dans l’image.
Ces deux modes sont très pratiques, mais souffrent du même problème de tremblements/mouvements brusques que le suivi ActiveTrack. Dommage, les plans finaux sont moins fluides. Il faudra certainement couper vos vidéos pour avoir un résultat plus propre. Ce problème est sûrement lié à la taille et masse du Mini 3 Pro, mais aussi à l’algorithme utilisé. Dans notre test, le Mavic 3 et ses 895 grammes s’en sortent mieux.
À la sortie du drone en mai 2022, le mode portait n’était pas compatible avec les différentes fonctionnalités FocusTrack. Une mise à jour début juillet 2022 a corrigé ce manque, qui aurait eu sa place toute trouvée dans les désavantages du drone. Si DJI a pris la fâcheuse habitude de lancer la commercialisation de nouveaux produits avec une partie logicielle incomplète, le Mini 3 Pro possède, à l’heure où vous lisez ces lignes, tout le nécessaire.
Autres modes
Le Mini 3 Pro embarque également les habituels modes automatiques des drones DJI. Le but est là encore de faciliter la prise de vue et de rendre certains mouvements accessibles aux débutants ou aux flemmards. Les habituels QuickShots (Dronie, Fusée, Cercle, Spirale, Boomerang et Astéroïde) sont de la partie et nous vous invitons à vous rendre sur notre test du Mini 2 si vous souhaitez des exemples vidéo.
Citons également la présence de MasterShots, dans lequel le drone exécute une série de mouvements automatiquement en gardant le sujet sélectionné au centre de l’image, puis compile les passages afin de générer une « courte vidéo cinématographique ». Notre intérêt pour ce mode n’a pas franchement évolué depuis notre test du Air 2S et du Mavic 3.
Nous regrettons de n’avoir — une nouvelle fois — pas pris le temps de tester le mode HyperLapse, qui aurait été un bon témoin de la stabilité du drone dans les airs.
Autonomie
Pour son Mini 3 Pro, DJI annonce « un temps de vol allongé de 34 minutes ». Ces données ne reflètent jamais une utilisation pratique du drone. Pour obtenir ce score, la marque indique avoir fait voler le drone à une vitesse constante de 21,6 km/h (6 m/s) dans un environnement sans vent.
De notre côté, et pour se rapprocher de ce genre de test théorique, nous avons laissé le Mini 3 Pro en vol stationnaire à quelques mètres du sol, sans enregistrer de vidéo et avec quelques légères bourrasques de vent — celles que l’on peut voir dans une vidéo précédemment utilisée dans l’article. La batterie du drone affichait 33 % après vingt minutes de vol avec une estimation de 11 minutes supplémentaires restantes. Le premier signal RTH (15 % de batterie) est apparu après 25 minutes et 30 secondes de vol. Après l’avoir manuellement refusé, le drone a pu atteindre 27 minutes et 49 secondes avant de se poser en urgence.
Et dans un réel cas d’usage ? Sous une température costaricienne, le Mini 3 Pro a pu voler 22 minutes et 42 secondes avant de se poser de force. Le vol a été effectué en vitesse normale, mais avec beaucoup d’enregistrement de vidéos et un suivi automatique de plusieurs minutes. C’est un très bon score pour un drone de cette taille. Avec un usage un peu plus léger et une météo plus clémente, le Mini 3 Pro pourra aller chatouiller les 25 minutes d’autonomie.
Notre conseil reste le même : procurez-vous un total de deux ou trois batteries avant de partir en voyage. Côté radiocommande, la RC affichait encore deux leds sur quatre après trois vols complets.
Prix et date de sortie
Le DJI Mini 3 Pro est proposé en différents packs, ce qui risque de brouiller les néophytes. Déjà, il est possible d’acheter le drone seul, à 739 euros. À ce prix, vous n’aurez pas de radiocommande. Cette option est donc dédiée à ceux qui possèdent déjà une RC-N1.
Vous souhaitez le pack avec la radiocommande RC-N1 ? Il vous en coûtera 829 euros. Rappelons que la RC-N1 n’embarque pas d’écran et qu’il faudra donc impérativement utiliser votre téléphone pour piloter le drone. C’est pourquoi nous vous conseillons le pack le plus onéreux (forcément), qui embarque quant à lui la nouvelle radiocommande RC. Il faudra ici débourser la modique somme de 999 euros. C’est plus de deux fois le prix du Mini 2 à son lancement, ou 1,8 fois plus si l’on prend le pack avec la RC-N1. À ce sujet, le Mini 2 reste au catalogue de DJI. Comprenez que le Mini 3 Pro ne le remplace pas, il vient se placer entre le Mini 2 et le Air 2S.
Ce n’est pas tout, nous ne pouvons que vous conseiller d’ajouter 189 euros pour la version Fly More du Mini 3 Pro, qui contient deux batteries supplémentaires (très utiles), une station de recharge et un sac à bandoulière, lui aussi bien pratique. On atteint donc les 1 188 euros. Le choix peut alors être difficile : pour 1 299 euros, le Air 2S, son capteur 1 pouce et sa meilleure résistance au vent s’offrent à vous. Bref, DJI a bien réfléchi sa gamme. Du côté des consommateurs, il faudra faire un choix selon ses besoins — transportabilité, qualité d’image…
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.
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