
Voici un smartphone où vous pouvez clipser un objectif photo, comme sur un appareil professionnel. C’est différent de ce que Xiaomi propose, puisque Xiaomi a conçu un module photo entier qu’on attache au smartphone.
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Le Realme Ultra est un concept dévoilé au le Mobile World Congress. L’idée ? Un smartphone avec un capteur de 1 pouce et des objectifs interchangeables. Sur le papier, ça semble malin. En pratique, j’ai eu la chance de le tester, et disons que… c’est compliqué. Oui, c’est techniquement possible, et oui, c’est impressionnant. Mais est-ce que ça a vraiment du sens ? Pas sûr.

Le Realme Ultra embarque un capteur Sony IMX989 de 1 pouce – un gros capteur pour un smartphone, censé capter plus de lumière et offrir des photos plus détaillées. Le capteur, on le voit à nu, derrière le smartphone.
Avec ça, Realme propose un adaptateur pour fixer des objectifs, comme ce téléobjectif 10x qui peut zoomer jusqu’à 60x. J’ai passé un peu de temps avec cet appareil, et les photos qu’il prend, quand tout est bien réglé, sont franchement bluffantes. Mais derrière cette prouesse technique se cachent des problèmes qui rendent l’expérience plus problématique qu’autre chose.
L’ergonomie pose problème
L’idée d’objectifs interchangeables sur un smartphone est fascinante, mais plusieurs aspects techniques et pratiques soulèvent des questions. Tout d’abord, l’ergonomie pose problème. Contrairement à un appareil photo classique, où le boitier est conçu pour être tenu fermement avec une poignée, le Realme Ultra nécessite de tenir l’ensemble par l’objectif, qui est souvent plus lourd que le téléphone lui-même. Cela rend l’utilisation inconfortable, surtout pour des sessions prolongées ou des prises de vue nécessitant de la stabilité.

De plus, le concept n’inclut pas de grip, ce qui est essentiel pour une prise en main sécurisée. Les tests effectués montrent que, sans trépied, il est presque impossible d’obtenir des photos nettes à des zooms élevés, comme 30x ou 60x, en raison de cette instabilité (mais pas seulement). Cela limite son attrait pour les utilisateurs qui ne sont pas prêts à investir dans du matériel supplémentaire comme un trépied.
Maintenant, passons à la technique
Un autre défi est l’absence de mise au point automatique. Les objectifs nécessitent une mise au point manuelle, avec des bagues pour ajuster la netteté et l’ouverture. On peut mettre des objectifs multiples, de différentes marques, oui, mais la compatibilité est très limité.

L’absence de stabilisation est un autre point faible. La stabilisation est essentielle pour compenser les mouvements de la main, surtout avec des objectifs de zoom long. Sans elle, les photos, particulièrement à des zooms de 10x ou plus, risquent d’être floues, ce qui rend l’expérience frustrante pour les utilisateurs.
Enfin, en photographie, la compatibilité entre la taille du capteur et celle de l’objectif est essentielle pour obtenir des résultats corrects. Un capteur de 1 pouce, mesurant seulement 13,2 mm x 8,8 mm, est nettement plus petit qu’un capteur 4/3 (17,3 mm x 13 mm) ou Full Frame (36 mm x 24 mm), pour lesquels certains objectifs sont conçus.

Quand on met un objectif Full Frame, comme un 35 mm, sur un capteur 1 pouce, ça change tout à cause de ce qu’on appelle le « crop factor » – le facteur de recadrage. Un capteur 1 pouce (13,2 x 8,8 mm) est bien plus petit qu’un capteur Full Frame (36 x 24 mm), environ 2,7 fois plus petit en termes de diagonale. Du coup, l’image projetée par l’objectif, prévue pour couvrir un grand capteur, est « coupée » sur les bords par le petit capteur 1 pouce. Résultat : ça zoome naturellement. Pour calculer, on multiplie la focale de l’objectif par ce crop factor de 2,7. Donc, un 35 mm Full Frame sur un capteur 1 pouce donne l’équivalent d’un 94,5 mm (35 x 2,7). C’est comme si vous aviez un téléobjectif moyen au lieu d’un grand-angle standard.
Mais ce zoom apparent, c’est une illusion qui pose problème. D’abord, vous perdez une grosse partie du champ de vision que l’objectif était censé offrir – adieu les belles perspectives larges d’un 35 mm. Ensuite, la qualité en prend un coup : l’objectif Full Frame, avec sa grande ouverture et son piqué exceptionnel, n’est pas exploité à fond, car le capteur ne voit qu’un bout de l’image.
Et en pratique, sur un smartphone comme le Realme Ultra, ça devient galère : l’objectif est lourd, pas stabilisé, et sans autofocus, vous bataillez pour une photo nette. Au final, ce mariage capteur-objectif donne un rendu artificiellement zoomé, mais ni pratique ni optimal.
Malgré ces défis, il faut saluer ce concept. Tester des objectifs DSLR sur un smartphone, comme le fait Realme avec son Ultra, c’est une exploration qui a du sens en labo. Ça permet de mesurer les limites techniques, cela aide à tester des hypothèses. Même si ça ne débouche pas sur un produit fini, ça enrichit les données pour de futures innovations.
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