
Si vous avez regardé des séries comme The Wire (Sur écoute) ou Breaking Bad, les téléphones brûleurs (burner phones) vous évoquent probablement des criminels cherchant à rester dans l’ombre.
Pourtant, ces appareils jetables, souvent associés à des activités louches, viennent de faire une entrée remarquée dans un contexte bien plus officiel : l’Union européenne les utilise désormais pour protéger ses politiciens et fonctionnaires lors de leurs voyages aux États-Unis. Pourquoi ? Pour contrer l’espionnage.
Qu’est-ce qu’un téléphone brûleur et pourquoi l’UE s’y met ?
Un téléphone brûleur, c’est quoi exactement ? C’est un téléphone basique, souvent vendu à petit prix, avec une carte SIM prépayée déjà activée. Pas besoin de contrat, pas d’abonnement, et surtout, rien qui relie l’appareil à votre identité. On l’appelle « brûleur » parce qu’on peut le jeter (ou « brûler », métaphoriquement) après usage, en cassant la carte SIM ou l’appareil lui-même. Dans les films, ce sont les téléphones portables préférés des criminels pour rester anonymes. Mais dans la vraie vie, ils ont des usages bien plus variés, et l’UE l’a bien compris.
L’Union européenne fournit désormais ces téléphones brûleurs, ainsi que des ordinateurs portables simplifiés, à ses employés voyageant aux États-Unis. Cette pratique, déjà courante pour les déplacements en Chine ou en Russie, vise à protéger les données sensibles contre d’éventuelles tentatives d’espionnage.
À la frontière américaine, les fonctionnaires doivent éteindre leurs téléphones personnels et les ranger dans un sac Faraday – un étui spécial qui bloque les signaux électromagnétiques (Wi-Fi, Bluetooth, 5G, etc.) pour empêcher tout accès à distance.
Cette mesure n’est pas anodine. Jusqu’à récemment, les téléphones brûleurs étaient réservés aux voyages dans des pays considérés comme des « menaces » évidentes pour la cybersécurité. Le fait que l’UE l’applique désormais aux États-Unis montre un changement radical dans la perception de cet allié. Mais attention, ces téléphones ne sont pas magiques : ils offrent un certain anonymat, mais pas une protection totale.
Une alliance transatlantique sous tension
Pourquoi l’UE se méfie-t-elle autant des États-Unis ? La réponse tient en grande partie à la dégradation des relations transatlantiques, exacerbée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Les tensions diplomatiques, combinées à des craintes d’espionnage, ont poussé Bruxelles à renforcer ses protocoles de sécurité. Un responsable de l’UE a même lâché au Financial Times : « L’alliance transatlantique est terminée ».
Mais ce n’est pas tout. Aux États-Unis, les agents des frontières ont le droit de fouiller les téléphones et ordinateurs des visiteurs, et ils ne s’en privent pas.
Des Européens, touristes, universitaires, voire chercheurs, se sont vu refuser l’entrée après que des commentaires critiques à l’égard de l’administration Trump ont été trouvés sur leurs appareils.
En mars 2025, un chercheur français a été renvoyé en France pour avoir exprimé une opinion personnelle sur la politique scientifique américaine (Le Monde). Ces incidents soulignent un risque bien réel : vos données personnelles peuvent être utilisées contre vous.
Pour limiter ce danger, l’UE conseille à ses fonctionnaires d’inclure leurs visas dans leurs laissez-passer diplomatiques plutôt que dans leurs passeports nationaux. La Commission européenne a aussi mis à jour ses recommandations de sécurité pour les voyages aux États-Unis, sans entrer dans les détails. Un porte-parole a simplement indiqué que ces mesures reflètent « l’augmentation générale des menaces à la cybersécurité ».
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