Prise en main du Logicom Volt-R, le smartphone équipé d’un picoprojecteur

 
À une époque où tous les smartphones se ressemblent, Logicom prend le contre-pied et propose un téléphone hors normes muni d’un vidéoprojecteur. Tombe-t-on sous le charme du Volt-R au premier coup d’œil ? Voici notre avis !

Lors du CES, en janvier dernier, Movi attisait la curiosité avec un smartphone Android muni d’un picoprojecteur. En France, c’est Logicom qui s’occupe de sa distribution sous le nom de Volt-R. Un smartphone en dehors des sentiers battus que nous avons eu l’occasion de prendre en main pendant quelques jours.

Fiche technique

La beauté ne déplaît jamais, mais sans la grâce, elle est dépourvue de ce charme secret qui invite à la regarder

Bien que présenté en 2018, le Volt-R donne l’impression de venir d’une autre époque. Il arbore un format 16:9 qui parait tellement old-school aujourd’hui avec de grosses bordures en haut et en bas de l’écran, il embarque un port microUSB, son épaisseur dépasse les 10 mm et il pèse la bagatelle de 205 grammes, ce qui est plus lourd qu’un Galaxy Note 8, pourtant loin d’être un poids plume lui-même.

Mais c’est le prix à payer pour une fonctionnalité aussi particulière qu’un picoprojecteur intégré. On ne voit d’ailleurs que cela lorsque l’on regarde la tranche supérieure du téléphone. Ce dernier semble nous surveiller de son œil de cyclope, lui donnant un air unique en son genre.

L’arrière est également assez facile à différencier. Sur sa coque métallique bleue, on retrouve un capteur d’empreintes et une zone protubérante circulaire rappelant fortement la patte artistique de Motorola. L’appareil photo n’occupe cependant qu’une minuscule partie de cette excroissance qui sert essentiellement à accueillir le logo du « Laser Projector ». Le téléphone possède UNE particularité, il faut la mettre en avant partout !

L’ensemble est en tout cas un peu lourd, mais inspire plutôt confiance et semble robuste. À l’avant, l’écran est un bel IPS en Full HD plutôt agréable aux larges angles de vision et à la luminosité très satisfaisante.

Pour les vieux fous, l’ambition

Le design n’est pas le seul point du téléphone à nous jeter une image du passé en pleine figure. Pour être honnête, avec tous les smartphones que l’on voit passer à la rédaction, cela faisait un moment que l’on n’en avait pas vu un sous Android 7.0 Nougat. Quand on sait que certains téléphones ont déjà droit à la bêta d’Android 9.0 P, ce n’est pas flatteur pour le Volt-R.

Mais cela reste à contrebalancer par le fait que l’interface est très épurée, reprenant dans les grandes lignes l’Android de Google. Movi/Logicom s’est tout de même permis quelques ajouts, et notamment l’intégration de Start, un launcher remplaçant l’écran de verrouillage. Celui-ci affiche différents raccourcis vers des applications couramment utilisées (mails, SMS, YouTube, etc.), ainsi qu’une barre verticale configurable sur la gauche qui permet en un glissement d’accéder à bon nombre d’informations. Parfait pour lire son fil Twitter, les dernières actualités ou les derniers résultats de la Coupe du Monde 2018…. entre deux publicités qui occupent une grosse partie de l’écran.

Les performances sont quant à elles assurées par un processeur MediaTek MT6750 couplé à 3 Go de RAM. C’est ce qu’on retrouve sur des smartphones d’entrée de gamme à 200 euros. AnTuTu donne d’ailleurs un score de 54 566 points, ce qui lui permet de dépasser… 1 % des résultats enregistrés sur le benchmark. Malgré cela, il est étonnamment fluide lors de la navigation dans l’interface. Dommage par contre que les applications mettent du temps à se charger totalement.

Notez également que l’appareil photo se positionne en retrait avec une gestion difficile de la luminosité et des couleurs et un piqué très médiocre, même dans de bonnes conditions lumineuses.

La beauté plaît aux yeux, la douceur charme l’âme

Mais on peut excuser toutes les faiblesses d’un téléphone qui se concentre sur un point en particulier et qui le fait bien. Et le point qui permet au Volt-R de se démarquer, c’est son vidéoprojecteur. Il impose bien des compromis, mais apporte un certain intérêt.

Il s’allume à tout moment d’une simple touche du taquet dédié dans les paramètres rapides du téléphone et utilise le MHL pour dupliquer l’écran et le projeter, permettant de ne pas avoir de problème de DRM (sur Netflix par exemple). À ce moment, il est possible de mettre l’écran du téléphone en veille sans pour autant couper la projection.

Pour la qualité, Logicom promet une luminosité de 31 lumens, un contraste de 5000:1 et une définition HD 720p. Notons que la plupart des picoprojecteurs de la sorte proposent une définition native en 480p, c’est donc un point fort pour le Volt-R.

Cependant, la luminosité est vraiment trop limitée. Dans une pièce très éclairée comme on peut pourtant en voir sur certains visuels promotionnels de la marque, il est difficile de distinguer quoi que ce soit dès lors que la base de l’image dépasse les 35 ou 40 cm. Si vous souhaitez faire une présentation, ce devra être en petit comité, ou dans une pièce moins éclairée. Dans l’obscurité, on peut obtenir des images plus grandes, mais même comme cela, n’espérez pas une grande image comme au cinéma.

Logicom annonce également un ajustement trapézoïdal, mais le résultat est assez peu convaincant et l’image se retrouve fortement déformée, donnant aux humains un petit air de Mars Attack.

Le tout s’accompagne d’un haut-parleur mono très étouffé, au son métallique et peu équilibré. Les basses sont inexistantes tandis que les médiums sont sourds. C’en devient rapidement désagréable.

Le principal atout du Volt-R est donc un gadget plus amusant qu’autre chose.

Le luxe est une chose très nécessaire

Voltaire disait que « la vie est prodigieusement ennuyeuse quand elle est uniforme », est c’est donc une excellente chose de voir que certains constructeurs tentent de sortir des sentiers battus et de proposer quelque chose d’un peu différent (même si ce n’est pas le premier dans le genre). S’il n’est pas particulièrement désagréable à utiliser, il fait tout de même pâle figure face à des smartphones à 200 euros.

Cela pourrait s’excuser si le Volt-R était un excellent projecteur et que son prix n’était pas aussi élevé, mais à 600 euros (!!), on peut acheter un Moto Z2 Play avec son Moto Mod projecteur (qui offre par ailleurs une meilleure qualité et une petite béquille pour faciliter la projection), ou encore une Anker Nebula et un smartphone à petit prix. Notons cependant que le téléphone est légèrement moins cher sur Amazon.


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