La course aux capteurs photo fait rage sur smartphone – Bilan de 2019

C'est reparti comme à l'époque des appareils photo numériques

 
Dans le domaine des smartphones, cette année 2019 a été marquée par la multiplication des appareils photo à l’arrière des smartphones. On profite désormais d’optiques pour tout et n’importe quoi. Au même moment, les constructeurs sont passés de capteur de 12 à 48, puis 64 et désormais 108 mégapixels.
Le OnePlus 7T

Il y a eu de nombreuses tendances dans le marché des smartphones durant l’année qui arrive à son terme. Outre le design avec des bordures de plus en plus fines, des smartphones pliables, des batteries qui se chargent plus rapidement, l’arrivée de la 5G — mais toujours pas en France — ou des puces forcément plus puissantes que l’an dernier, l’année 2019 a été marquée par de grosses avancées en matière d’appareils photo sur smartphones.

Il faut dire que depuis des années, la tendance était déjà là, perceptible, mais à la marge. Les constructeurs proposent déjà depuis quelque temps des modules photo avec deux appareils. C’était notamment le cas du Samsung Galaxy Note 9 ou de l’iPhone Xs l’an dernier. Ces doubles appareils photo étaient surtout là pour proposer deux longueurs focales différentes. Sur un même smartphone, on pouvait ainsi profiter d’une optique grand-angle classique, mais également d’une seconde, généralement de l’ultra grand-angle ou un zoom.

De deux à cinq appareils photo…

Mais cette année, la tendance s’est clairement accélérée. Les appareils photo se sont multipliés comme autant de rebondissements dans l’affaire Huawei dont on reparlera ultérieurement. Il faut dire que dès le Mobile World Congress, en début d’année, Nokia a donné le la. Le constructeur HMD Global a en effet officialisé le Nokia 9 Pureview, un smartphone équipé de pas moins de cinq appareils photo à l’arrière.

Pourtant, malgré le nombre de capteurs au dos — servant notamment pour une meilleure gestion de la plage dynamique — ce n’est pas cette approche qui a été adoptée par la plupart des constructeurs. On a surtout vu débarquer plusieurs smartphones qui profitaient de ces différents appareils photo pour intégrer des optiques de longueur focale différente. Si l’an dernier les fabricants devaient encore choisir entre l’ultra grand-angle et le zoom, ce n’est plus le cas en 2019.

Le Samsung Galaxy S10

Samsung par exemple, sur ses Galaxy S10 et S10+, a intégré trois appareils de trois focales différentes à l’arrière du smartphone. On a pu ainsi profiter d’un zoom, d’un grand-angle classique et enfin d’un objectif ultra grand-angle. Une voie qui a également été empruntée par Huawei sur ses P30 et P30 Pro, mais aussi par Apple sur son iPhone 11 Pro et 11 Pro Max.

En cela, c’est une petite victoire également pour les smartphones qui ne bénéficient pas d’une mention « Plus » ou « Max », puisque même sur les modèles plus petits, les constructeurs ont intégré des optiques différentes, ce qui n’était pas encore le cas il y a deux ans. Seules les versions plus moyen de gamme — comme le Galaxy S10e ou l’iPhone 11 — ont été mises de côté pour n’intégrer que des optiques ultra grand-angle en plus du grand-angle.

Désormais la chose semble acquise, les constructeurs veulent donc proposer de plus en plus de modules au dos des appareils photo. Même Google, qui arguait encore fièrement de proposer des photos d’excellente qualité avec un unique capteur sur le Pixel 3 a finalement proposé une optique téléobjectif sur le Pixel 4.

Des modules complémentaires sur le milieu de gamme

Et puis, sur la seconde moitié de l’année, ce sont également les smartphones entrée et milieu de gamme qui s’y sont mis. On a d’abord eu droit au Honor 20 qui restait cantonné au grand-angle et à l’ultra grand-angle, mais proposait deux autres modules pour le mode portrait et le mode macro.

Là où certains smartphones, comme le Huawei P30, utilisaient le module ultra grand-angle pour la macro, d’autres ont donc préféré prévoir un module dédié. Une configuration qu’on a également revue par la suite sur des modèles de Motorola ou de Xiaomi.

Mais les avancées en photo ne se sont pas arrêtées là en 2019. Non contents d’intégrer de plus en plus d’appareils photo à l’arrière des smartphones, les constructeurs ont également commencé à multiplier le nombre de mégapixels pour chaque capteur.

Des capteurs avec toujours plus de mégapixels

Il y a encore un an, on trouvait rarement des capteurs photo de plus de 20 mégapixels sur smartphones. L’iPhone Xs arborait par exemple un capteur de 12 mégapixels quand le Honor View 10 se contentait justement d’un capteur de 20 mégapixels. Pourquoi mentionner le Honor View 10 ? Parce que c’est justement avec son successeur, le Honor View 20 que les choses ont commencé à se gâter.

Le Honor View 20

Le Honor View 20, lancé en France en janvier 2019, était l’un des premiers smartphones à être doté du capteur photo IMX586 de Sony, l’un des premiers capteurs 48 mégapixels du marché. Derrière, nombreux ont été les modèles milieu ou hauts de gamme à embarquer le même capteur photo, qu’il s’agisse du Xiaomi Mi 9, de l’Asus Zenfone 6, du OnePlus 7, du Honor 20, de l’Oppo Reno 2 ou du Xiaomi Mi 9T Pro.

Si Samsung est longtemps resté en retrait avec son capteur concurrent, l’Isocell Bright GM1, c’est au second semestre que le constructeur coréen a accéléré la cadence. D’abord avec le capteur Isocell Bright GW1 et ses 64 mégapixels, puis avec l’Isocell Bright HMX, qui propose quant à lui 108 millions de photosites — c’est-à-dire de cellules chacune chargée de capturer un pixel. C’est d’ailleurs ce capteur qui est embarqué dans le Xiaomi Mi Note 10 et que l’on devrait probablement également retrouver l’an prochain sur le Samsung Galaxy S11.

Le Xiaomi Mi Note 10

Pourtant, qui dit grand nombre de pixels ne dit pas nécessairement grande qualité photo. Une équation que les constructeurs d’appareils photo numériques ont bien comprise il y a près de dix ans déjà. En effet, à format égal, plus un capteur intègre de photosites, plus ceux-ci vont être petits. Le risque est alors que chaque photosite ne parvienne pas à capturer suffisamment de lumière — et donc d’information.

Des pixels groupés pour une meilleure qualité

C’est là qu’intervient le pixel binning, c’est à dire le regroupement de quatre pixels entre eux pour enregistrer davantage de lumière, mais aussi pour réduire le bruit numérique et affiner l’image. En d’autres termes, si le Xiaomi Mi 9T peut enregistrer des clichés de 48 mégapixels, le mode par défaut se limitera quant à lui à des clichés quatre fois plus petits, de seulement 12 mégapixels. Pour le capteur 64 mégapixels de Samsung, on va ainsi se retrouver avec des clichés de 16 mégapixels, quand l’Isocell Bright HMX de 108 mégapixels propose généralement des photos de 27 mégapixels.

Nul doute que cette course au nombre d’appareils photo devrait perdurer l’an prochain, tout comme le nombre de mégapixels pour chaque capteur. L’une des prochaines tendances devrait être l’adoption de capteurs avec beaucoup de photosites y compris aux objectifs secondaires, jusqu’à présent limités à 12 ou 16 mégapixels. Selon les dernières rumeurs, le Samsung Galaxy S11 devrait ainsi associer un capteur de 48 mégapixels à un téléobjectif x5.


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