Comment Huawei compte améliorer la photo sur ses smartphones

Petite discussion avec le spécialiste de la question chez Huawei

 
Le responsable de la photo chez Huawei nous a exposé les points qu’il considérait comme essentiels pour améliorer encore davantage la qualité photo des smartphones.
L’appareil photo du Huawei Mate 30 Pro pour illustration

Parmi les smartphones premium de 2019, il est difficile — et même impossible — d’en trouver un mauvais en photo. Aucun n’a exactement le même traitement de l’image et d’aucuns sont légèrement meilleurs que leurs concurrents directs sur certains points, mais tous sont d’excellents photophones. Cette réalité a même tendance à s’appliquer aux appareils moins onéreux qui, progressivement, musclent leur jeu dans ce domaine.

Une question intéressante se pose ainsi : comment peut-on encore améliorer l’expérience photo de nos smartphones ? Évitons d’emblée les malentendus : le ton de cette question n’est pas défaitiste. Il ne s’agit pas ici de prouver que la tâche est impossible, car, je ne vous apprends rien, les technologies sont toujours amenées à s’améliorer.

Notre propos portera plutôt sur les efforts qui seront concrètement menés par les constructeurs pour peaufiner encore et encore les modules photo de leurs smartphones. Or, au détour d’une conversation avec Li Changzhu, responsable de toute la partie photo chez Huawei, ce dernier nous a donné quelques éléments de réponse.

L’alliance avec Leica

Ce dernier est évidemment revenu sur l’apport du partenariat entre le spécialiste allemand de la photo Leica et la marque chinoise qui court depuis le Huawei P9 . L’occasion de rappeler que les deux entreprises œuvrent ensemble quand il s’agit de concevoir et d’agencer toute la partie matérielle des appareils photo embarqués par les smartphones haut de gamme de Huawei. Les deux parties travaillent aussi de concert pour tout ce qui concerne le contrôle de la qualité d’image. Par exemple, cela peut porter sur la gestion de la dynamique ou la manière dont doit être atténué l’effet lens flare quand une source de lumière est capturée.

Tout le traitement logiciel est cependant assuré par Huawei.

Les modules photo des smartphones premium de Huawei sont signés Leica

Voilà pour la partie institutionnelle. Après cela, Li Changzhu s’est attardé sur les efforts qu’il comptait mener avec ses équipes pour améliorer l’expérience photo des smartphones Huawei. On pourra passer assez rapidement sur les promesses peu surprenantes, à savoir : améliorer l’optique et les capteurs, renforcer la qualité du zoom et optimiser le rendu vidéo.

Il est aussi revenu sur l’innovant capteur rouge, jaune, bleu introduit avec le Huawei P30 Pro permettant de capter plus de lumière et sur les excellentes performances en la matière du Huawei Mate 30 Pro. Néanmoins, ce qui attire surtout l’attention dans son discours, ce sont les projets à plus longs termes.

Laisser la place au logiciel

Le patron de la photo chez Huawei évoque en effet le concept de « MetaLens » dans la conversation. Grosso modo, ce qu’il faut retenir, c’est que le but au cours des prochaines années sera de faire en sorte que la partie logicielle se substitue toujours plus au matériel. À terme, presque toute la complexité du hardware photo pourrait être remplacée.

Il faut en effet savoir que l’appareil photo d’un smartphone est constitué d’une foultitude de composants (objectif, diverses couches de lentilles, capteur…). Réduire cet encombrement sans altérer les fonctionnalités basiques d’un appareil photo pourrait ouvrir de nouvelles voies et permettre aux constructeurs d’intégrer d’autres éléments matériels sans faire grossir le téléphone.

Cela nous permettrait éventuellement de profiter de nouvelles options de prise de vue inenvisageables aujourd’hui.

L’intelligence artificielle, évidemment

Li Changzhu souligne aussi l’importance de l’intelligence artificielle dans la photo. À cet égard, il compte l’exploiter pour offrir un tri encore plus efficace des photos, comprendre les émotions exprimées sur les visages des personnes photographiées ou anticiper l’action suivante de l’utilisateur.

Sur ce dernier point, notre interlocuteur explique que l’idée est de faire en sorte que les algorithmes du smartphone comprennent que lorsqu’on prend en photo un bouquin, il y a des chances que l’on souhaite en savoir plus sur son auteur, le synopsis de l’œuvre et où l’acheter. Le tout « en quelques millisecondes » seulement.

Le responsable estime que beaucoup d’efforts doivent être concentrés sur ces éléments-là.

Miser sur la vidéo

Enfin, Li Changzhu livre un petit commentaire sur la vidéo. Il suffit de regarder la montée en puissance de réseaux sociaux comme TikTok pour comprendre qu’un nombre croissant d’internautes enregistrent et publient des contenus plus ou moins longs.

Le challenge ici est évidemment d’améliorer la qualité de la vidéo au moment de l’enregistrement, mais aussi de faciliter les options de partage en minimisant l’impact des vidéos sur l’espace de stockage et en réduisant les temps de traitement. « C’est une tendance qui va durer, surtout avec la 5G », conclut le patron de la photo chez Huawei.

NB : Notre journaliste Omar Belkaab était présent en Chine dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Huawei.

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