Les tablettes se vendent mal… Mais pourquoi ?

 
Les ventes de tablettes à travers le monde ne cessent de baisser et de décevoir. Si ces produits ne s’écoulent pas de manière satisfaisante, cela signifie-t-il qu’ils n’ont pas d’intérêt aux yeux des utilisateurs ?

Tous les jours, nous avons l’occasion de parler de smartphones. Et ce, pour notre plus grand plaisir. Néanmoins, l’actualité des tablettes nous intéresse également, mais celle-ci est généralement plus calme et morose. Et quand nous avons la chance d’aborder le sujet, c’est souvent pour raconter à quel point le marché ne se porte pas bien.

Le premier trimestre 2017 ne fait pas exception et a marqué une nouvelle baisse du nombre de ventes. Ce phénomène dure depuis trois ans maintenant et malgré le fait que les entreprises continuent, pour une bonne part, à sortir de nouveaux produits, on a du mal à voir comment la récente Galaxy Tab S3 de Samsung pourrait sauver la mise.

Pour aller plus loin
Le marché des tablettes continue de mourir à petit feu

Les tablettes se gardent longtemps

Cela s’explique notamment par le fait que la manière dont les utilisateurs se servent de leurs tablettes n’incite pas à en changer régulièrement. Alors que l’on attend souvent des smartphones un maximum de performances — et qui poussent les constructeurs à la surenchère —, une tablette sert plus souvent à réaliser des tâches peu gourmandes, ne nécessitant pas un processeur dernier cri, d’autant que même les plus vieux modèles arrivent généralement sans problème à faire tourner même les jeux les plus récents. Autrement dit, les consommateurs gardent longtemps leurs appareils et ne ressentent pas le besoin d’en acheter un nouveau. Résultat : les ventes chutent.

À quoi servent-elles ?

La tablette ne s’emporte pas aussi facilement que le smartphone et reste moins puissante qu’un ordinateur classique. Mais alors à quoi peut-elle bien servir ? Pour en savoir un peu plus sur les usages que l’on peut avoir d’une tablette, on a simplement posé la question à nos lecteurs sur les réseaux sociaux (sur Twitter et sur le groupe des FrAndroid Insiders). 

Et nous sommes bien obligés de vous avouer que nous avons reçu peu de réponses — une preuve de l’impopularité des tablettes ? —, seulement une petite dizaine. Celles-ci sont toutefois intéressantes. Des internautes ont mis en avant la faible fréquence d’utilisation de leurs tablettes puisque l’objet ne se révèle pertinent qu’à de rares occasions à leurs yeux. Par ailleurs, comme sans doute pour un grand nombre de consommateurs, l’appareil sert surtout à regarder des films et des séries. 

D’autres personnes mettent en avant une utilisation un peu plus régulière de leurs tablettes. L’objet se limite à des usages très basiques et toujours au sein de la maison et de la famille. À ce propos, Romain, de l’équipe de FrAndroid, se sert lui aussi de sa tablette uniquement chez lui, mais il s’en sert plus comme d’une télécommande pour contrôler les objets connectés (enceintes audio, lampes, etc.). 

Il y a aussi des lecteurs qui, quant à eux, ne quittent jamais leurs tablettes et s’en servent pour réaliser toutes les tâches. Notons toutefois que pour l’un d’entre eux, il s’agit d’une Nexus 7 de 2013. Autrement dit, il n’a pas ressenti le besoin de la changer depuis 4 ans.

En général, s’il fallait conclure, on retiendra essentiellement trois usages majeurs pour les tablettes :

  • navigation web ;
  • visionnage de séries et de films ;
  • traitement de texte.

Pour ce dernier point, on peut imaginer que les étudiants sont particulièrement concernés dans le cadre de leurs prises de note. La saisie de texte sur tablette, avec ou sans clavier physique, n’égale peut-être pas encore le confort d’un ordinateur, mais a beaucoup gagné en fluidité et en efficacité.

https://twitter.com/maxoouch/status/861952573418426370

Par ailleurs, les ordinateurs les plus endurants et capables de tenir toutes une journée de cours sans être rechargés sont généralement les plus chers du marché. Les tablettes et leurs prix habituellement plus attractifs marquent ainsi de bons points auprès des petits budgets. 

Encore un espoir ? 

Ce modeste tour d’horizon permet de nous rappeler que les tablettes ne sont pas dénuées d’intérêt, mais même après des années de présence sur le marché, elles n’ont toujours pas réussi à s’y faire une véritable place, coincées entre l’aspect pratique des smartphones et la puissance des ordinateurs. À l’instar des bracelets connectés, ces appareils peinent à attirer de nouveaux utilisateurs, tandis que ces derniers, dans leur majorité, ne voient pas forcément l’intérêt de se procurer — ou de racheter — un tel produit.

Pour aller plus loin
Quel avenir pour le bracelet connecté ?

Ainsi, l’espoir de voir le marché des tablettes reprendre des couleurs n’est pas inexistant, mais dire qu’il est faible est un doux euphémisme. Pour cela, il faudrait que les constructeurs réussissent à intégrer dans leurs produits des fonctionnalités vraiment innovantes et/ou très pratiques pour les utilisateurs, mais difficile de savoir lesquelles. Faut-il améliorer le confort de lecture de livres ou de BD, optimiser le visionnage de films pendant les transports, soigner l’expérience audio ou proposer des petits gadgets comme un pico-projecteur ?

La Lenovo Yoga Tab 3 (Pro) est équipée d’un pico-projecteur.

Des efforts en ce sens ont déjà été menés et il ne s’avèrent pas particulièrement payants. Or, les ventes décevantes empêchent les entreprises d’investir massivement dans ce marché. De ce fait, plus les tablettes se vendront mal, moins elles auront d’arguments pour plaire aux consommateurs. Un cercle vicieux bien compliqué à enrayer, surtout quand on pense que le smartphone de demain pourrait se transformer facilement en tablette.

L’arrivée du Snapdragon 835

Mais l’optimisme est toujours possible. D’une part, le marché des hybrides (2-en-1) se porte nettement mieux que celui des tablettes en proposant un format similaire. D’autre part, l’arrivée du Snapdragon 835 pourrait révolutionner le milieu. La puce de Qualcomm est en effet capable de faire tourner Windows 10 et un premier PC est d’ailleurs attendu cette année

Or l’interface de Microsoft est bien plus adaptée aux écrans de tablette et, par conséquent, plus ergonomique sur ces appareils qu’Android et iOS qui sont, quant à eux, plus dédiés au format smartphone. Autrement dit, avec le Snapdragon 835, il serait possible de faire tourner tous les logiciels Windows sur une tablette. Voilà un argument qui pourrait plaire aux utilisateurs et relancer une bonne dynamique pour le marché des tablettes. C’est quand même beau d’espérer, non ?


Les derniers articles